samedi 9 février 2008

Face à un bilan désastreux : des propositions (suite)



2- Absence de projet

Aux yeux du visiteur extérieur, Hénin-Beaumont frappe par quelques caractéristiques négatives : saleté ; immobilier dégradé au fil du temps, voire en péril ; centre ville sous perfusion ; centre commercial, verrue non maîtrisée, FN puissant, etc…

Vous avez beau argumenter sur le formidable potentiel de la ville : infrastructures culturelles, sportives…de qualité, situation géographique unique, population accueillante et travailleuse, renaissance de notre région…, rien n’y fait : le visiteur ponctuel repartira en hochant la tête, plein de compassion pour nous.
Bien sûr, nous, nous savons que la ville est ballottée dans tous les sens : pas d’argent, pas de capitaine pour mener le bateau, pas d’espoir, car pas d’horizon.

Notre projet part de 3 postulats :

- Nous avons besoin de nous fixer un objectif à long terme (disons 20 ans), qui sera celui de changer notre ville. Je ne veux pas anticiper la définition de cet objectif qui sera l’œuvre des habitants, mais nous sentons bien ce que cela veut dire : une ville où il fait bon vivre (de l’emploi, de la santé, de la solidarité, de l’environnement, de la démocratie). Pour atteindre cet objectif, il faudra bien programmer les différents aspects du changement. Par exemple, si l’on veut revoir tous les problèmes d’urbanisation, un travail sur le plan de circulation, sur les services au public, sur le commerce, sur les loisirs, etc doit être préalablement mené. C’est bien pour cela que tout projet " ficelé " qui vous est présenté est,soit un leurre, soit de l’amateurisme ou bien, tout simplement, pure démagogie. C’est une insulte aux citoyens que de présenter un parking en centre ville, sans avoir réfléchi à l’aménagement de la ville, à la circulation…

- Nous avons besoin de moyens financiers. Ce n’est pas uniquement en ne remplaçant pas les départs en retraite, que l’on dégagera des moyens suffisants : tout le monde sait bien, sauf les démagogues (mais nos concitoyens ne sont pas dupes), qu’il faudra compenser ces départs et étoffer le personnel de la ville, si nous voulons changer de braquet : fini le sur-place (et donc la régression), vive le mouvement.
Nous avons évoqué hier des pistes afin de nous donner les moyens de notre ambition.

Financièrement, nous aurons la possibilité, également de pouvoir bénéficier de fonds dans le cadre des programmes européens, du contrat de projet Etat/Région, et surtout des fonds territoriaux (Bassin Minier) que le Conseil Régional, et l’Etat, en partie, mettent à notre disposition jusqu’2013, pour pousser à la rénovation que j’évoquais plus haut. Encore faut-il se donner les moyens d’y accéder, et je suis bien placé pour le savoir, notre ville n’a que peu bénéficié des moyens financiers du contrat de plan précédent, et des programmes européens (voir demain la partie sur l’intercommunalité)


- Enfin, rien de tout ce formidable projet ne pourra être mis en œuvre sans nos concitoyens. On pourrait se dire : " encore ce message sur cette démocratie participative dont on nous rebat les oreilles, et qui ne sert à rien ou n’est que pure démagogie ".
Pour moi, cette participation n’est pas : " je vous informe de ce que j’ai décidé "; ni : " je vous consulte, mais on ne peut rien changer au projet " ; et encore moins : " échangeons, c’est bon pour le moral "
Ce travail en commun, c’est plutôt :
a) un budget (pas élevé au départ, 10 000€ mais qui grossira avec l’expérience) pour les conseils de quartier, que la Mairie ne dirigera pas, et qu’ils géreront, notamment sur les problèmes de proximité
b) une concertation préalable sur tous les dossiers de proximité
c) une transparence sur les budgets : avis obligatoire des Héninois, sur le budget primitif (budget prévisionnel), et présentation annuelle du compte administratif (c’est à dire le bilan) de l’année précédente
d) une élaboration conjointe du projet à 20 ans : fixation des objectifs, des programmes ; évaluation permanente des résultats. Par définition, Hénin-Beaumont en 2030 sera notre œuvre, mais aussi celle de nos enfants, autant y associer, dès aujourd’hui, ceux qui nous succéderont


Il est vrai qu’il s’agit là, aussi bien pour les habitants, que pour les élus, d’une nouvelle façon de gérer collectivement (même si la décision finale revient aux élus) : ce n’est pas facile, mais il faudra que nous nous inspirions des quelques expériences réussies en France et ailleurs.

1 commentaire:

  1. Une vision à long terme, c'est sans doute cela la clé d'un nouveau positionnement de la ville et de l'agglomération au coeur de la région. Des exemples existent dans la région : Valenciennes, Lille, Dunkerque, ou Roubaix ....
    La transparence budgétaire c'est très bien mais il faut dans le même temps faire preuve de beaucoup de pédagogie pour rendre lisible les données diffusées. Une comparaison spaciale et temporelle est indispensable pour cela. L'exemple de la ville de Lens est à ce titre intéressant (voir leur site).

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