lundi 20 octobre 2008

De certitudes en incertitudes (1)

Je ne suis pas économiste de formation, ni de profession, mais je m'intéresse à cette matière depuis fort longtemps, ne serait-ce que parce que la science économique permet, notamment, de décrypter les faits de société et la Politique.

Pour tenter d’y voir un peu clair dans la crise mondiale actuelle, les économistes peuvent aider, mais il est hors de question de leur laisser latitude pour nous en donner les clefs, si clefs il y a . L’historien, le sociologue, le psychologue, parmi tant d’autres, peuvent nous aider, mais je pense que le bon sens (vous savez celui qui est " la chose la mieux partagée du monde ", selon Descartes), est une aide précieuse : interrogez " l’homme de la rue " et vous serez surpris de trouver dans ses réponses, des pistes vous permettant de nourrir votre réflexion sur un événement historique d’une l’importance équivalente aux 2 guerres mondiales et à la révolution bolchevique, tant la face du monde en sortit, alors, profondément changée.

Toutes ces précautions de style pour dire que mon analyse et surtout la prospective auxquelles je me suis livré sont celles de quelqu’un que j’espère être de bon sens, qui a beaucoup lu et écouté, et qui se dit: autant mettre sur papier, les certitudes, les réalités avérées, et les interrogations sur l’avenir. Bien sûr, homme politique, j’ai une lecture politique des drames qui se jouent devant nous, mais aussi des espérances qu’un monde meilleur est toujours possible.

1- Les certitudes

- Crise financière (je nuancerai plus loin car j’estime qu’à l’origine de cette crise, il y a autre chose) difficile à juguler, au moment où j’écris ces mots (rappelez- vous le titre de La Voix du Nord d’il y a quelques jours : " Sauvés ", démenti dans les heures suivantes, par de nouvelles chutes boursières), et qui va déboucher sur une crise économique et sociale sans précédent. Certes, pour ne pas engendrer la panique, on reste prudent, mais nous n’échapperons pas à des faillites multiples et gigantesques (dans le secteur automobile, par exemple), qui provoqueront un chômage supplémentaire de plusieurs dizaines de millions de personnes, dans le monde, avec son cortège de famines (pas seulement dans les pays pauvres), de violences inimaginables…Vision apocalyptique, j’en conviens, mais je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. Ma seule interrogation, dans cette certitude, c’est de savoir combien de temps cela va durer : si c’est court, 3 ans maximum, on pourra peut-être éviter des guerres ; je pèse mes mots, mais la crise terrible de 1929, alors que le phénomène de propagation par la mondialisation n’existait pas encore, s’est traduite par l’avènement des dictatures (Italie, Allemagne, Espagne, Portugal, Japon…) et la seconde guerre mondiale !

- Autre constatation : les politiques ultralibérales nous ont amenés là où nous en sommes. Même les plus libéraux aujourd’hui le disent et déclarent que l’Etat doit intervenir. Cela ne me rassure pas du tout, car les dictatures citées plus haut ont toutes commencé par mettre la main sur l’économie, avant de réduire les libertés.

La maximisation des profits pour rétribuer l’actionnaire et doper la Bourse, a eu pour conséquence de réduire les salaires réels et donc les pouvoirs d’achat ; la catastrophe, clairement annoncée depuis quelque temps, avait pu être retardée, par des politiques d’assistance et de travail précaire. Il suffisait d’une étincelle pour embraser ce système que l’on savait vacillant : ce fût la crise des subprimes qui a mis en péril les banques, incapables de faire face aux non-remboursements de leurs prêts hypothécaires (prêts à taux variables garantis par une hypothèque sur le bien). Faillites bancaires, refus des banques de se prêter l’argent à court terme, pour assurer des liquidités à leur fonctionnement. Effet domino garanti, parce que presque toutes les banques mondiales ont voulu profiter du formidable rendement de ces prêts, et en ont acquis des parts, par des mécanismes financiers sophistiqués (par exemple, la fameuse titrisation, outil actuariel connu depuis quelques années, qui permet de céder ses créances, système qui a fonctionné tant que ces créances étaient…crédibles !). " Le marché se régule par lui-même, circulez, il n’y a rien à voir "disait-on , quand il était manifeste que, comme on le dit dans les casinos, la " banque allait sauter ". Ceux qui lisaient ou écoutaient les économistes altermondialistes (ceux d’Attac, dans Politis, par exemple), étaient avertis de ce qui allaient se passer
A suivre

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