vendredi 14 novembre 2008

Vu à la télé


Je ne sais si vous avez vu, hier soir, sur FR2, l’émission d’Arlette Chabot, sur la crise : je ne résiste pas à faire quelques commentaires (très partiaux, évidemment). Les débats étaient entrecoupés de petites séquences sur la réalité de cette crise dans la vie quotidienne des Français (qu’ils soient chômeurs, travailleurs pauvres, salariés ou entrepreneurs).

- La Ministre Christine Lagarde me déçoit toujours. On pourrait attendre de cette avocate, dont la carrière professionnelle fut brillante (à la tête d’un des plus grands cabinet états-uniens), une prestation plus assurée. Ses réponses n’ont que rarement été à la hauteur des préoccupations quotidiennes : par exemple, concernant Renault, dont beaucoup d’usines sont au chômage technique, elle n’a pas trouvé mieux que de répondre à une ouvrière (36 ans de carrière) que la solution se trouve dans la formation ! Quant au fait que les banques ne répondent pas présentes aux demandes de crédit, elle a multiplié les " banques doivent jouer le jeu " démontrant l’impuissance de l’Etat devant les diktats bancaires, et justifiant ainsi l’erreur de n’être pas entré (même temporairement) dans le capital des banques, au prorata des disponibilités et garanties mises à leur disposition (plusieurs dizaines milliards d’euros, quand même !).
De plus, alors qu’elle s’était faite épinglée, à plusieurs reprises depuis plus d’un an, sur son optimisme constant sur la croissance, démenti à chaque fois, elle a réitéré sur l’annonce par le FMI d’une croissance négative en 2009, en affirmant que nous aurions de bonnes surprises l’an prochain…Décidément, Madame Lagarde n’est pas à sa place au Ministère de l’Economie

- Martine Aubry n’était pas à l’aise, hier soir : non pas que ses arguments étaient faibles, mais elle a manqué de la pugnacité qu’on lui connaît habituellement et on aurait dit qu’elle hésitait à " contrer " la Ministre : prudence inhabituelle, même si on peut imaginer qu’elle avait autre chose en tête. Par exemple, son intervention sur l’ineptie de la défiscalisation des heures supplémentaires, en période de quasi-récession, est tombée à l’eau. De même l’absence de marge de manœuvre de la France, contrairement à une grande partie des pays européens, du fait des " cadeaux " fiscaux faits aux revenus les plus élevés, fut à peine audible. Je ne doute pas que Martine Aubry sera plus en forme ce week-end…

- D’autres intervenants étaient présents, dont le Président des Banques Populaires, qui fut particulièrement représentatif de la position condescendante et indécente des Banques…je n’insisterai pas.

- Olivier Besancenot était l’invité unique de la deuxième partie de l’émission. Pugnace et brillant parfois, notamment sur la faillite du capitalisme, il fut d’une maîtrise de soi étonnante, particulièrement sur l’attaque honteuse d’Arlette Chabot sur ses relations avec Action Directe… Du grand Besancenot !
Dommage qu’il veuille faire la Révolution tout de suite, et qu’il refuse de participer au pouvoir : le changement risque d’attendre, et la fin du capitalisme, dans le monde, n’est pas pour demain !
Non seulement il pose les bonnes questions, mais il apporte souvent les bonnes réponses. Son seul tort, selon moi : sa stratégie irréaliste pour appliquer ses propositions. Mais ceci est une autre histoire

2 commentaires:

  1. Ce qui est dommage, pour moi, ce n'est pas que Besancenot ne veuille pas participer au pouvoir, mais qu'il ne puisse s'exprimer au parlement.Idem pour le FN.
    Je trouve que la loi électorale qui permet aux seuls partis dominants d'avoir des députés est une ineptie. Je suis pour la proportionnelle ( avec un bonus pour le premier afin de pouvoir gouverner).
    Je n'ignore pas les difficultés inhérentes à la proportionnelle, mais elle présente de nombreux avantages.

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  2. Le précédent commentaire est de BOUQUILLON.

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