jeudi 27 août 2009

La fin programmée de la civilisation du gaspillage (2)

Mais tout n'est quand même pas perdu, ce n'est pas l'apocalypse. Il ne faut pas baisser les bras et sombrer dans le pessimisme. Le défaitisme. Nous pouvons encore limiter la casse, faire en sorte que ce passage inéluctable se fasse plus en douceur et entraîne moins de pollution, moins de souffrance, moins de disparition d'espèces et d'individus. Il y a encore de l'espoir et l'homme a fait la preuve dans le passé qu'il est un être parfois doué et plein de ressources.


Bien sûr il faut que toutes les nations du monde s'y mettent immédiatement et agissent dans l'urgence. En développant par exemple massivement les énergies renouvelables (solaire et éolien de dernière génération, turbines sous-marines, Pelamis : un serpent pour dompter l'énergie des vagues, le serpent qui dompte l'énergie des vagues, géothermie profonde...), en piégeant les polluants à la sortie des cheminées et des pots d'échappement, en cessant totalement la déforestation des zones tropicales, en reboisant, en recyclant tout ce qui est recyclable y compris les métaux encore abondants, en mangeant le moins de viande possible, en réduisant les naissances au niveau mondial... Que sais-je?

Les solutions ne manquent pas. Mais certaines ne vont pas convenir à tout le monde.

En tout cas, nous n'avons plus le temps de tergiverser. Le processus est en train de se produire sous nos yeux. Cela ne concerne pas seulement nos petits enfants, mais nos propres enfants, oui, eux et nous-mêmes qui, pour les plus jeunes, courons le risque de vivre des périodes de grand désarroi, nous demandant vraiment à quoi bon vivre si c'est pour courir toute la journée après un bol de céréales...

Mais il n'est pas facile de changer d'un coup la plupart de nos habitudes, toutes les habitudes néfastes des pays les plus riches. D'autant plus que les pays émergents demandent leur part du gâteau en voulant vivre à l'occidentale, au-dessus de leurs moyens, comme nous, aggravant inévitablement la pollution globale de l'air et des sols. Et qui pourrait le leur reprocher puisqu'il n'y a, pour l'heure, parait-il, pas d'alternative concurrentielle?

Et les questions se posent. Encore et encore. Elles font des bonds dans le plus gros cerveau animal. Peut-être est-ce le propre de l'homme que de s'interroger?

Comment se fait-il que l'espèce qui se dit la plus intelligente en soit arrivée à cette guerre totale contre la nature ? A ce meurtre démentiel de la "Terre-mère" dont elle dépend pourtant entièrement? Homo sapiens qui jusqu'à présent a surmonté avec brio l'ensemble des épreuves de l'évolution et ne s'est pas encore autodétruit...

Nous pourrions pourtant vivre en paix sur cette planète si nous étions des millions, pas des milliards ! Nous partagerions alors les richesses naturelles sans les épuiser et nous pourrions même nous payer le luxe d'une technologie non polluante. Bref nous aurions du respect. Et la vie vaudrait vraiment le coup pour tous les êtres vivants qui vivraient en parfaite harmonie, s'interrogeant sur les mystères extraordinaires du monde fabuleux dans lequel ils vivraient.

Cette Terre serait un paradis parmi les myriades de paradis. Il règnerait ici l'équilibre entre l'homme et la nature pour les sept milliards et demi d'années de vie de notre Soleil (sous sa forme actuelle de naine jaune).

Mais peut-être ce scénario d'une population mondiale raisonnable aura-t-il lieu après la chute de notre civilisation telle que nous la connaissons ? Surtout qu'ayant tout épuisé autour de nous, d'ici deux petits siècles, on ne pourra plus polluer l'environnement.

Il faudra quand même quelques millions d'années pour que la nature se reconstitue et poursuive sa merveilleuse aventure.


Michel WALTER
http://terresacree.org/


Commentaires AA:

- Nous commençons tous à être sensibilisés à ces scénarios, qui ne sont plus des scénarios-catastrophes. Mais que sommes-nous prêts à faire pour éviter cela? Quand je dis nous, je ne parle pas, uniquement, des citoyens consommateurs que nous sommes. Notre action est nécessaire, mais pas suffisante...Tant que les politiques n'auront pas pris les décisions que l'on connait, l'irréversible est en marche. Quand je parle des politiques, ce ne sont pas seulement nos gouvernants nationaux, ni même européens (bien que nous soyons, à ce niveau, très volontaristes), mais c'est évidemment au niveau mondial que les décisions salutaires doivent se prendre...Peut-on espérer? Nous verrons ce que donne le sommet de Copenhague, à ce sujet, en fin d'année...

Mais si les bonnes décisions, courageuses, sont prises, fin 2009, cela ne signifierait-il pas autre chose? Que les Hommes sont prêts à prendre des décisions planétaires: ce qui signifierait que les guerres internes ou non peuvent être régulées, les droits de l'Homme préservés, l'inégale répartition des richesses vaincue, etc...

Et si les bonnes décisions ne sont pas prises? Les citoyens ne pourront-ils compter que sur eux-mêmes pour sauver notre Planète?

- Sommes-nous prêts à revoir nos modes de vie? Le profit à tout crin ("travailler plus pour gagner plus", la folie financière (les banques et les traders), notre crédo du "tout consommation" (ouverture dominicale des commerces), les inégalités de revenus (qui osera s'élever contre les revenus indécents des people du business et des sports?): que sommes-nous prêts à faire?
)

- Les conséquences du réchauffement climatique sont bien appréhendées, mais celles de la disparition de la biodiversité le sont beaucoup moins! Les premières peuvent être jugulées par des décisions fortes (on les a même chiffrées: 400 milliards d'euros par an!). Pour les secondes, il faut avouer que, malgré les signaux d'alarme, aucune action globale concertée n'est en cours...La conscience populaire n'est pas encore suffisamment avertie de cette autre catastrophe en germe. Avons-nous suffisamment informé que la biodiversité rend des services incommensurables à l'Homme ("elle fournit tout l'oxygène, vital, que nous consommons, tout ce que nous mangeons: cultures vivrières, bétail, poissons...; elle contribue à l'épuration et au cycle de l'eau, ainsi qu'aux grands cycles biogéochimiques et à la régulation climatique; elle fournit des fibres pour l'habillement, du bois-énergie pour le chauffage, la construction d'habitations, la papeterie; elle produit ou inspire des médicaments...."). De cela aussi, nos dirigeants pourraient parler au niveau mondial...

- On le voit bien: ce qui est en cause, c'est bien le fonctionnement de nos sociétés. La recherche du profit maximum, au détriment d'une juste répartition des richesses, est le moteur de toute cette gabegie qui nous entraîne vers l'abîme...Bien sûr que nous aspirons tous au bonheur! Bien sûr que le progrès scientifique a rendu opulent le monde, mais sans que cette opulence ne soit partagée. Au contraire, les inégalités s'accroissent: les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres...Les idéologies ont failli à trouver une solution...Cette dernière ne peut venir que de ceux qui nous gouvernent, de leur sagesse, de leur volonté de privilégier l'intérêt général aux intérêts particuliers... Or qui, dans beaucoup de pays, élit ceux qui nous gouvernent? Que sommes-nous prêts à faire?

2 commentaires:

  1. sur la dictature du profit, un ouvrage intéressant et facile à lire:
    "l'horreur économique" de viviane Forester
    un livre emblématique de la pensée altermondialiste
    dans toutes les bonnes bibliothèque
    tintin et milou

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