Conseil Municipal: majorité recherche méthode désespérément ( La Voix du Nord)

Pour ceux qui auraient pu penser que ma vision du Conseil Municipal de mercredi était faussée, vous lirez, ci-dessous, les 2 compte-rendus de La Voix du Nord, quotidien régional qui essaye, généralement, de maintenir un certain équilibre politique

Edition du 30/9/2010

Conseil municipal : l'apprentissage est toujours aussi douloureux

Grosso modo, les affaires municipales ont repris comme elles avaient cessé au coeur de juillet... Avec un FN pressurisant toujours un peu plus l'équipe municipale héninoise et un Eugène Binaisse pas au mieux de sa forme, perdant en deux ou trois occasions les pédales.

PAR PASCAL WALLART

Sans cesse remettre son métier sur l'ouvrage... Dieu que l'apprentissage de la maîtrise du débat municipal est long et douloureux pour Eugène Binaisse qui, hier, soir a passé la soirée, assis sur des braises ardentes.

D'autant que, d'entrée de jeu, l'opposition FN lui avait tendu un piège pernicieux sous la forme de trois motions visant à condamner les moeurs spéculatives et le manque de transparence de la Soginorpa, à demander une vidéosurveillance aux entrées du cimetière ainsi que l'organisation d'un référendum sur le tramway. Sur la motion Soginorpa, Eugène Binaisse, pour le moins « politiquement » gêné aux entournures, expliquera que son groupe ne participera pas au vote, « car nous ne nous érigerons pas en tribunal ». Le temps de le dire et, erreur fatale, voila que le maire se rend compte que, de ce fait, la motion frontiste est adoptée. Visages hilares et cris de joie sur les bancs du FN ravis de cette inattendue aubaine. Qui poussera M. Binaisse à faire revoter son petit monde illico presto sous les sifflets frontistes. La motion « tramway » (Steeve Briois développera longuement en fin de conseil son crédo) permettra à Eugène Binaisse, impavide sous les lazzis, de récolter au passage l'étiquette de sous-Dalongeville. Quant à celle évoquant la vidéo-surveillance, elle poussera l'ex-Vert, Jean-Marc Bureau, à expliquer que le préalable à toute installation serait de connaître l'avis de la population et le coût financier d'un tel dispositif.

Interruption de séance

Et les coups de pleuvoir à nouveau drus lors de l'adoption de la fameuse charte républicaine tournant autour de la réforme des collectivités territoriales, le FN demandant d'inclure quelques lignes rappelant son attachement au scrutin proportionnel. Un cadeau empoisonné dont Eugène Binaisse ne saura trop quoi faire, improvisant même une réunion de groupe en plein conseil... avant de comprendre que la confidentialité d'une interruption de séance serait plus judicieuse !

Serrage de côtes en retour parmi le public... Le ton était donné pour une séance qui, deux heures et demi durant, sera à nouveau à sens unique, la municipalité ayant un mal de chien à renvoyer les services puissants de son opposition... Même si Caroline Troy, Marcel Germe ou Jean-Michel Gigney tenteront, chacun à leur tour, de sauver les meubles. Nous reviendrons dans notre édition de demain sur les sujets-phares de cette soirée, de Saint-Martin au Cèdre bleu en passant par le tramway, la médiathèque ou le personnel municipal.

Edition du 1/10/2010

Conseil Municipal: majorité recherche méthode désespérément

Les visages étaient las et les mines allongées, hier soir au sortir de ce conseil municipal de rentrée...
Comme on a pu le lire dans notre édition d'hier, c'est à nouveau un véritable calvaire qu'a dû endurer Eugène Binaisse, bien esseulé à la barre d'un navire héninois perdu en grosse mer.

Un maire ballotté, chahuté et renvoyé dans les cordes à tout bout de champ sans trouver les ressources (morales comme techniques) pour mener de main de maître les débats. « Quand on a le cuir souple, on ne fait pas de politique ! », lui lancera d'ailleurs sèchement Marine Le Pen en réponse à un atermoiement de trop. Car, mercredi soir, le fond et la forme firent bien défaut à une équipe municipale constamment prise en défaut par une opposition jouant au chat malicieux faisant sauter entre ses griffes une petite souris sans que l'on sache quand il la croquera.

Et, en fond de salle, même les ennemis irréductibles de l'Alliance républicaine auront souffert pour ces derniers, face au manque de répondant de l'équipe municipale coup après coup. Et au silence gêné qui aura suivi les quelques fois où le maire, face aux attaques de S. Briois ou de M. Le Pen sur certains dossiers, aura lâché en guise de dernier recours et d'aveu d'impuissance : « Eh bien, faites-nous des propositions, on les étudiera !

» Une maladresse qui tournera même à la méga-bourde lors de l'examen des trois motions du FN (lire notre édition d'hier) qui, grosse erreur stratégique, ont été présentées en entrée de conseil et non à son terme, donnant ainsi dès le début la main à Steeve Briois et les siens. D'autant qu'on l'aura vite compris, la plupart des élus de la majorité auront découvert les dites motions sur table alors qu'elles étaient pourtant depuis belle lurette entre les mains du maire. Un manque de cohésion et de préparation flagrant dans la manière dont seront improvisées en direct les prises de position de l'équipe majoritaire sur ces motions. C'est dire si lorsqu'à l'ordre du jour viendra l'adoption d'une délibération entérinant la création d'un poste de collaborateur de cabinet, l'opposition FN aura beau jeu de se gausser. « Oh oui vous avez besoin d'un chef de cabinet, lâchera dans un grand éclat de rire Marine Le Pen, ça c'est sûr ! » Bon courage! PW