dimanche 28 novembre 2010

Du populisme

Le populisme politique désigne l'attitude de certains mouvements politiques qui se réclament du peuple et brocardent les élites qui "tiennent" le pouvoir. Ces élites défendraient des intérêts de classe, priviligieraient leurs intérêts particuliers par rapport à l'intérêt général. Une fois arrivés au pouvoir, ils suppriment la démocratie représentative (les partis politiques, les élections, etc...), responsable de tous les maux. On l'aura bien compris, ils installent alors un régime autoritaire, seul capable de représenter le peuple, selon eux. Un leader charismatique, censé incarner la volonté des masses, exerce alors un pouvoir autocratique, supprimant les libertés.

Les références sont le péronisme en Argentine; ainsi que le boulangisme et le poujadisme en France, mais qui n'ont jamais exercé le pouvoir. Le Front National participe de ce populisme agrémenté de racisme.
Il est vrai que la démocratie n'est pas parfaite ("c'est le pire des régimes à l'exception de tous les autres" selon la formule célèbre de Churchill), mais de là à la rejeter...

Ainsi, nous connaissons des pouvoirs privilégiant les classes possédantes ou faisant fi des règles élémentaires de la République (conflits d'intérêt, empiètement de l'exécutif sur le judiciaire, négation du législatif, main-mise sur la communication). Seuls des contre-pouvoirs peuvent empêcher les errements: des pouvoirs juridictionnels indépendants et des médias libres sont à même de contrecarrer les dérives de l'exécutif. Il s'agit principalement de respecter la séparation des pouvoirs entre législatif, exécutif et judiciaire, de garantir l'exercice de la liberté d'expression, d'appliquer les valeurs républicaines. Facile à dire, mais rarement respecté! Tendre vers la démocratie parfaite est la seule voie possible pour éviter les expériences autocratiques. La démocratie française est, par exemple, en danger parce qu'elle aurait tendance à s'affranchir des principes précités. Quelques exemples: main-mise de l'exécutif sur les médias publics par la nomination du Président de France Télévision, pouvoir hiérarchique sur le Parquet, manipulation du Parlement, frein dans les enquêtes mettant en cause des hommes politiques, etc. Comme on le voit, la démocratie est loin d'être parfaite. Mais est-ce une raison de la rejeter? Il vaut mieux qu'elle se transforme de l'intérieur plutôt que de la voir remplacer par des régimes autocratiques dont on connait encore plus les dérives.

Le Front National est dans la lignée des mouvements populistes, rappelions-nous, ci-dessus. 
Brocarder le pouvoir en l'accusant de toutes les tares est chose facile, mais proposer des solutions est certainement plus responsable. De même condamner les jeux personnels est aisé surtout si on n'accepte pas le jeu politique. Faire miroiter la sortie de l'Europe et de l'euro, réclamer l'autarcie économique, fustiger la culture est irresponsable, car ces solutions, simples et simplistes, flattent les instincts des défavorisés ou de ceux qui ne savent plus vers qui se retourner. Localement (Hénin-Beaumont), on a ainsi vu le FN local voter pour la construction d'un tramway, puis, voyant que de plus en plus de gens s'alarmaient, parce que non informés par les élus locaux, changer d'opinion pour des raisons populistes (évoquées plus haut, par exemple: "cadeau aux capitalistes") ou raffermissant le désespoir ambiant par un "facile " "on tue la ville". Flatter le conservatisme naturel plutôt que d'essayer de changer les choses, est une caractéristique des mouvements populistes, en invoquant la peur du lendemain. Il faut dire qu'à l'inverse, peu essayent de construire des lendemains heureux...

Les mouvements populistes traditionnellement cités (boulangisme et péronisme) n'étaient pas spécifiquement racistes même si le fond de leur pensée (?) impliquait un recroquevillement sur soi et sur l'existant, excluant tout élément extérieur perturbateur. Il en va tout autrement du FN qui jette l'opprobre sur l'étranger et plus spécifiquement sur les Musulmans, jouant sur la confusion entre islam et islamisme (fanatisme religieux dangereux comme tous les fanatismes, pas seulement religieux). 

Si au populisme et au racisme, on adjoint la démagogie (qui flatte les passions, exacerbe les passions et les préjugés populaires), on se trouve face à un danger public favorisé par les carences de ceux qui doivent appliquer les règles démocratiques...

Appliqué au cas français, les pratiques antidémocratiques du Président de la République favorisent le populisme (accentué par le racisme) du Front National, et aggrave la défiance des Français envers leurs institutions et les élus de la République. L'État exemplaire déforce le populisme...

5 commentaires:

  1. LEURS INTERETS PARTICULIERS PAR RAPPORT A L INTERET GENERAL. INTERET PARTICULIER, EXEMPLE: AUGMENTATION DE MES EMOLUMENTS DE 22%.
    INTERET GENERAL, EXEMPLE: 500 EMPLOIS LOUPES ET LE FIASCO DU TRAMWAY. C EST ADENITO QUI EST CONTENT. LA C EST DU POPULISME.

    RépondreSupprimer
  2. Alain Alpern, vous êtes sur que vous étiez démocrate quand vous avez essayé jeudi de couper la parole à S. Briois?

    RépondreSupprimer
  3. Anonyme de 8H01

    1- Je n'ai pas coupé la parole. J'ai demandé aux organisateurs de laisser parler tous ceux qui voulaient intervenir. Prés d'un quart d'heure laissé à un intervenant qui, de plus, faisait une intervention politique comme s'il était en conseil municipal,me semblait indélicat pour les autres citoyens présents. Forcément, cela leur laissait moins de temps, qu'ils soient politiques ou non.

    2- Néanmoins, tous les intervenants se sont auto-censurés, sur le temps, conscients qu'il fallait ne pas monopoliser la parole

    3-Mon accusation contre Briois d'avoir monopolisé la parole est confirmé par La Voix du Nord: "Steeve Briois (...) [a] monopolisé la parole au point de se faire reprendre par un participant" (c'était moi-même)

    4- Je remarque qu'il n'y a eu aucune autre intervention politique que celle du FN. Chacun (politique ou non) a demandé des explications ou fait des propositions.

    Pour répondre à votre question: oui, je me suis senti démocrate ce soir-là, en demandant que chacun puisse s'exprimer.
    Qui fut non-démocrate? Briois et Wéry, chacun, dans son propre registre!

    RépondreSupprimer
  4. Et bien, nous voilà arrivés à ce que décrivait Alexis de Tocqueville.
    Je vais m'empresser de réviser mes cours de science politique.
    cimares

    RépondreSupprimer
  5. http://www.nordeclair.fr/Actualite/2010/11/28/caroline-despretz-le-nouvel-atout-de-pie.shtml

    Source: Nord Eclair

    La fédération PS du Pas-de-Calais pourra user de toutes les ficelles pour qu'il débarrasse le plancher héninois, Pierre Ferrari ne bougera pas d'un pouce. Et quoiqu'il advienne - pression, propositions ou exclusion - le jeune insoumis sera bel et bien candidat aux cantonales sur Hénin - Montigny face au sortant Jean-Marie Pique, le poulain de 75 ans du PS. Preuve de sa détermination, il a dévoilé hier l'identité de sa suppléante, une tête neuve dans le paysage politique local. Caroline Despretz, 40 ans, est maman de quatre enfants et médecin à Montigny-en-Gohelle, la commune où elle a grandi.
    « J'en ai ras-le-bol de l'inertie des élus locaux alors que nos enfants ne sont pas en sécurité et qu'ils n'imaginent pas faire leur vie ici. Moi j'ai envie qu'ils restent », commente la suppléante, qui déplore aussi l'absence d'actions en faveur de la petite enfance, des personnes âgées et des handicapés. Le duo entend incarner « une gauche ferme », réfractaire à « l'assistanat et au clientélisme généralisé ». « Depuis 30 ans, aucun élu ici n'a été capable d'apporter de la sécurité ou de l'emploi, déplore Pierre Ferrari.
    Il est temps de rendre des comptes. »

    RépondreSupprimer