jeudi 10 février 2011

Des formations d'extrême droite tentent de faire émerger une candidature alternative commune

Voir remarques AA à la fin du texte.





Les recompositions à l'extrême droite ont commencé. A peine deux semaines après l'élection de Marine Le Pen à la tête du Front national, le 16 janvier, lors du congrès de Tours, les divers déçus, exclus et dissidents du Front national (FN) tentent de se rassembler en vue du scrutin présidentiel et des élections législatives de 2012. Cela porterait, à l'extrême droite, le nombre de candidats potentiels à trois, puisque le Bloc identitaire est aussi en lice.
Plusieurs formations, comme le Parti de la France (PdF) de Carl Lang, le Mouvement national républicain (MNR) ou la Nouvelle Droite populaire (NDP), veulent s'unir pour " préparer une alternative à Marine Le Pen ". Lors des élections régionales de mars 2010, ces trois partis avaient présenté deux listes " antiminarets ", en Lorraine et en Franche-Comté.

Cette fois, l'alliance entend s'élargir à d'autres personnalités d'extrême droite, comme le maire d'Orange, Jacques Bompard. Ancien du FN et du Mouvement pour la France (MPF) de Philippe de Villiers, actuellement mis en examen pour prise illégale d'intérêt, il s'était allié au Bloc identitaire aux régionales de 2010. Cette fois, il déclare " ne pas être opposé à des ententes pour les législatives ", précise " qu'il n'est pas d'accord sur tout ", mais ajoute " qu'il y a une communauté de réflexion ". Avant de reformuler, dans un deuxième temps, qu'il en est " au stade de pure réflexion " et que " tout cela est très hypothétique ".

La raison invoquée pour expliquer l'accélération de ce processus est la tonalité plus " républicaine " de la présidente du FN. Pour Carl Lang, ancien numéro trois du FN et président du PdF, il s'agit de " montrer qu'il y a autre chose que Marine Le Pen ". M. Lang devait tenir une première réunion, samedi 29 janvier, à Paris, dans le 15e arrondissement - mais sans ses partenaires -, pour y " développer " ses " divergences ". A savoir, la " question européenne ", " le droit à la vie de la conception à la mort " et surtout " la laïcité "" rôle de l'Etat ". et le
" Le discours de Marine Le Pen est tout l'opposé de celui de la droite nationale française ", lance M. Lang, qui compte sur " la rupture avec son électorat naturel " pour lui grappiller des voix. " Je suis totalement opposé au discours laïciste de Marine Le Pen, qui est le cheval de Troie de l'islamisation, explique-t- il. Elle a mis en avant une conception de l'étatisme, d'un Etat fort à dimension sociale, qui rappelle les dérives totalitaires du XXe siècle. "
Même tonalité chez Roland Hélie, un des responsables de la NDP. " On veut occuper le terrain et redonner au camp nationaliste un peu d'espérance ", assure-t-il. Si M. Lang est très prudent quant à la forme que prendra ce rapprochement, M. Hélie évoque, lui, une " confédération ".

" Tribus "
Ce ne sera pas chose aisée. Ces partis piochent dans tout ce que l'extrême droite compte de " tribus ". Ainsi, le PdF est proche des catholiques traditionalistes, alors que la NDP n'a pas peur de mener des actions communes avec des skinheads d'extrême droite.
Des partis " non électoralistes ", comme l'Œuvre française - le groupuscule antisémite de Pierre Sidos - sont aussi sur les rangs. M. Bompard, lui, est une personnalité locale, un notable, aisément réélu dans sa ville depuis 1995. Il faudra également compter avec l'équipe de l'hebdomadaire antisémite et pétainiste Rivarol, qui fait campagne pour cette union.
L'intérêt - assumé - d'une telle " confédération " est de pouvoir bénéficier de la loi sur le financement des partis qui permet un remboursement des frais si l'on recueille 1 % des voix dans au moins cinquante circonscriptions.

Un des enjeux pour ces mouvements, qui ont peu de militants, est de faire venir à eux une partie des soutiens de Bruno Gollnisch, restés au FN. Ces derniers - dont beaucoup de cadres sont issus de l'Œuvre française - semblent, pour l'heure, regarder cela de loin. Ils préfèrent " structurer " une " minorité " forte au sein du FN et se présenter comme recours à un éventuel échec de Marine Le Pen.

Sur Lemonde.fr
Abel Mestre


Remarques AA



- Il y a toujours plus extrême que soi. Les groupuscules qui tentent de fédérer les tendances les plus traditionnelles de l'extrême-droite (les monarchistes traditionnalistes, les Pétainistes, les antisémites, bref ceux qui avaient rejoint, les premiers, JM Le Pen) ont peu de chance de drainer du monde. 2 raisons à cela: les golnischiens espèrent avoir encore une chance de renverser la vapeur à l'intérieur du FN. D'autre part, la banalisation du FN séduit plus de monde qu'elle n'en fait fuir.  


- la volonté du FN de se montrer plus fréquentable (?) imite la voie suivie en Italie, en Hongrie, au Pays-Bas ou en Autriche par les partis extrémistes de droite: à savoir le rapprochement avec les partis de droite traditionnels. Bien sûr que sur le fond, rien ne change: le FN est toujours raciste, nationaliste, protectionniste, populiste...même si on abuse de la normalisation en reconnaissant la barbarie hitlérienne, en mettant en avant une laïcité douteuse, et en prônant une politique économique démagogique.


- le FN peut surfer aujourd'hui sur les retombées du ras-le-bol généralisé, vis-à-vis du Président de la République, des hésitations du PS et du morcellement de la gauche. La déconsidération de la classe politique (les conflits d'intérêt dans l'affaire Woerth,  les privilèges d'Alliot-Marie et de Fillon, la condamnation de Mauroy, le procès de Chirac, l'émergence du "système" PS62) écœure beaucoup de nos concitoyens...

3 commentaires:

  1. OUI ECOEURE MAIS JAMAIS FN!

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  2. Marine Le Pen est pareille que son père, sur tout les points.

    C'est tout.


    Merci Alain.


    F

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  3. Marine Le Pen est pareille que son père, sur tout les points.

    C'est tout.


    Merci Alain.

    Bonne journée à toi.

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