vendredi 25 février 2011

Un comité est né à Hénin-Beaumont pour accélérer la naturalisation de Mataluu

 AA: voir mes commentaires à la fin de l'article

jeudi 24.02.2011, 05:10 - La Voix du Nord

 Mataluu auprès de ses parrain et marraine : Soeur Marie-Pierre et Alain Alpern. Mataluu auprès de ses parrain et marraine : Soeur Marie-Pierre et Alain Alpern.


L'histoire de Mataluu n'a pas grand-chose à voir avec certains cas de demande de naturalisation désespérés et dictés par l'urgence d'une imminente reconduite aux frontières. Non, pour ce jeune Togolais résidant à Hénin, la situation est tout autre. Intégré dans la vie associative, ayant de la famille sur le territoire, une ascendance prestigieuse et, surtout, étant désormais marié à une Française, Mataluu Makata a, a priori, un dossier en or. Sauf qu'il s'est déjà fait retoquer une fois par la préfecture. Désormais, un comité le soutient...
PAR PASCAL WALLART

Mataluu, les habitués des pages sportives ont déjà dû noter son nom avec attention. Car, ce jeune Togolais, arrivé en France depuis 2006 et vivant désormais à Hénin-Beaumont, s'est déjà fait remarquer à de multiples reprises pour ses qualités physiques au RC Lens athlétisme (ce sprinter, spécialiste du 100 m, a même été distingué au trophée des sportifs lensois en 2008).
Un gars bien dans sa peau, par ailleurs licencié en sciences économiques et gestion à L'IAE de Lille qui, en sus, a choisi de s'investir dans son club. À telle enseigne qu'on lui a même, pendant quelque temps, confié un poste en CDD. « Pendant un an, j'ai été agent de développement, chargé de la recherche de partenaires pour le club... » explique Mataluu qui, pour des raisons financières, a toutefois vu sa mission s'arrêter. Ce qui n'a pas pour autant stoppé son investissement personnel puisqu'il exerce aujourd'hui le poste de secrétaire du club. Un club qui croit tellement en lui qu'en 2009 il appuie une première demande de naturalisation du Togolais. Qui échoue... Et pourtant, ce dernier a avec la France des liens privilégiés. De par son grand-père, tout d'abord, qui a été élève à Saint-Cyr, est sorti major de sa promotion à l'école de gendarmerie de Melun... et fut même décoré de la Légion d'Honneur. Lorsque Mataluu quitte Lomé, « c'est parce que, dès tout petit, je rêvais de la France », un rêve déjà devenu réalité pour plusieurs membres de sa famille établis à Paris, Lyon ou Bordeaux. Sans compter un oncle, praticien ayant pignon sur rue à Noyelles-sous-Lens... Une carte de visite qui n'a pas suffi ! 

Deux ans après, la détermination du jeune homme n'a pas changé mais sa situation elle, oui. Et pas qu'un peu. En effet, depuis de nombreux mois, Mataluu a rencontré Ludivine, une jeune Héninoise. Le coup de foudre matérialisé, en décembre dernier, par un mariage. Une union en prévision de laquelle le jeune Togolais et sa promise ont dû subir un feu nourri de questions en mairie, histoire de déterminer s'il n'y avait pas mariage blanc en la matière. Un souvenir qui fait rire un peu jaune Mataluu qui a dû passer sous ces fourches caudines bien éloignées de sa réalité : « Avec les parents de Ludivine, c'est extraordinaire comme j'ai été vite accepté... D'ailleurs, cet été, j'ai emmené ma belle-mère, en compagnie de ma future épouse, à Lomé, afin de rencontrer ma famille ! » Désormais marié, et donc devant voir sa carte de séjour renouvelée automatiquement jusqu'à une naturalisation qui, selon les textes, deviendra automatique après 4 ans de vie commune, tout pourrait donc aller pour le mieux pour l'Héninois... Eh bien pas vraiment puisque le fait de ne pas être naturalisé reste aujourd'hui une barrière infranchissable pour que Mataluu réalise son projet professionnel. Car le jeune licencié rêve d'intégrer l'administration française... D'où l'engagement de nouvelles démarches pour demander à nouveau cette naturalisation. Mais cette fois-ci avec un sérieux coup de mains puisqu'un comité de soutien s'est constitué pour l'épauler dans cette tâche. Il a même été porté officiellement sur les fonts baptismaux la semaine dernière, en présence des deux parrains de Mataluu, Alain Alpern et la soeur franciscaine, Marie-Pierre. Un parrain confiant en « l'indice d'installation durable » de son filleul, et notant combien il est important qu'« il ait choisi de demander la nationalité française plutôt que de l'acquérir de droit ». Le dossier devrait partir dans les prochains jours en préfecture. Ne reste plus qu'à croiser les doigts pour lui et s'armer de patience puisque la réponse ne devrait pas être connue avant... un an !  


Commentaires AA:


- La sœur Marie-Pierre et moi-même (qui avons en commun des valeurs universelles, même si nos spiritualités sont opposées) tenons à remercier les associations suivantes qui nous ont apporté leur soutien:
Soleil 59/62, RE.PER.E.S, ASC, RC Lens Athlétisme, CRAO, Amicale Laïque Hénin, 
Ainsi que les citoyens Anne, Jane, Fatiha, Jean-Eric.
Les hommes politiques suivants nous soutiennent également: Nesredine Ramdani (UMP), Christine Coget (Modem), David Noël (PC), Pierre Ferrari (Divers gauche).
Qu'ils en soient tous remerciés.

- Le Maire d'Hénin-Beaumont, sollicité, n'a pas cru utile de soutenir un de ses concitoyens.
On peut d'ailleurs se poser des questions sur l'intérêt qu'il porte à l'ensemble des habitants, quand on entend la façon dont il s'est comporté vis à vis de la joueuse de football camerounaise opérant à Hénin-Beaumont, dans un club de Ligue 1: des promesses non honorées (quelles qu'en soient les raisons), et aucune intervention personnelle auprès du Préfet.

- Certes, ce n'est pas le Maire le principal responsable de la situation déplorable dans laquelle s'est retrouvée Rigoberte M'Bah. J'ai bien noté que le Président du club avait déclaré qu'il n'avait rien à se reprocher: « Nous avons tout fait pour lui venir en aide, pécuniairement et moralement. Pour monter son dossier, on lui a trouvé un contrat de travail, un logement, j'ai payé du linge, je lui ai donné de l'argent...". N'empêche que l'on peut se poser des questions sur cette équipée dans le Sud-Ouest où elle fut livrée à la police, sur les 50 euros versées par semaine, sur l'absence de couverture médicale, sur son logement dans des conditions indécentes, etc. Tout cela nous fait douter de la dignité dans laquelle on a accueilli cette joueuse internationale et nous serons attentifs à ce que la justice dira...Les termes "esclavage moderne" ont été prononcés et écrits par les médias, le comité de soutien et  le CSP 59: rien n'est venu démentir qu'il en fût autrement.

- Le tribunal administratif de Lille a décidé, hier après-midi, d'annuler l'arrêté d'expulsion pris à l'encontre de Rigoberte M'Bah.
La jeune femme va désormais bénéficier d'un titre de séjour provisoire, et pourra engager une nouvelle demande de régularisation auprès de la préfecture du Pas-de-Calais. Soyons sûrs que le comité de soutien continuera à être vigilant!


                                                                                                                     
                                                                                                        

4 commentaires:

  1. QUAND ON A UNE MUNICIPALITE QUI FLIRTE AVEC LE FN VOILA LE RESULTAT. ET DIRE QUE DIX DE CES COLLABOS VONT REJOINDRE LE PS62.

    RépondreSupprimer
  2. Espérons que quand la voix du nord se réveillera, ils feront sauter le "fusible" Portelli !!!

    J.

    RépondreSupprimer
  3. Quand on voit que le maire bisnaisse, laisse un technicien des espaces verts dans un placard à la salle de sports BIREMBAUT, il ne faut pas s'étonner que le sort de la footballeuse lui importe peu. Le club de football des féminines devrait être inculpé pour avoir profité de Mataluu, et de l'avoir laissé dans des conditions indignes d'une joueuse internationale. Que Mataluu quitte ce club et aille jouer dans un club qui sera reconnaître ces qualités,et qui lui proposera un avenir meilleur.

    RépondreSupprimer
  4. A 7H47

    Vous faites confusion entre Rigoberte et Mataluu...

    RépondreSupprimer