lundi 7 mars 2011

Les trois moteurs de la menace Le Pen (Le Monde)


LEMONDE | 07.03.11 | 15h00 

Deux précautions valent mieux qu'une. Le sondage qui a défrayé la chronique durant le week-end en plaçant Marine Le Pen, la présidente du Front national, en tête des intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle est contestable. Les modalités de cette enquête, réalisée par l'institut Louis Harris, prêtent à l'évidence le flanc à la critique, comme cela est parfaitement expliqué par ailleurs.
Seconde précaution : on ne répétera jamais assez qu'à quatorze mois d'un scrutin, alors que candidats et programmes ne sont pas encore connus, les sondages d'intention de vote relèvent, pour une bonne part, de la politique virtuelle. Ils évaluent des popularités, esquissent des tendances, explorent des attentes. Mais, comme le démontrent tous les scrutins antérieurs, ils ne sont en aucun cas prédictifs du résultat de 2012.

Ces réserves faites, il n'en serait pas moins imprudent ou naïf de se voiler la face : la présidente du Front national a indéniablement bousculé la scène politique depuis le début de l'année et elle constitue désormais une menace sérieuse, aussi bien pour la droite que pour la gauche.
Les indicateurs montrent, en effet, qu'elle a le vent en poupe. A l'exception de la Sofres (18 %), elle dépasse désormais le seuil des 20 % de bonnes opinions, selon tous les instituts, et flirte même avec les 30 % pour Ipsos. De même, à l'automne 2010, elle n'était encore créditée que de 12 % à 14 % d'intentions de vote au premier tour de la présidentielle ; depuis, elle a sensiblement progressé puisque la Sofres la situe aujourd'hui à 17,5 % et l'IFOP à 20 %. Autrement dit, son potentiel électoral rattrape peu à peu son niveau de popularité.

Un palier a donc été franchi. Pour trois raisons. La première tient à Marine Le Pen elle-même, qui a changé de statut et de stature. Celle qui n'était encore, il y a peu, que la vice-présidente du Front national, dans l'ombre de son père, en a pris les commandes avec énergie depuis son élection à la présidence, le 15 janvier, au terme d'une rude campagne contre Bruno Gollnisch.
Derrière la continuité de la "marque Le Pen", c'est beaucoup plus qu'un changement de génération qui est engagé. En quelques semaines, la nouvelle présidente a dépoussiéré sans ménagement la vieille rhétorique dont son père avait usé et abusé. Avec une ambition affichée : effacer l'étiquette d'extrême droite du Front national pour en faire un parti populiste et populaire, comme on en voit prospérer dans nombre de pays européens ; dépasser la seule posture protestataire pour tenter d'incarner un mouvement nationaliste décidé à accéder, un jour, au pouvoir.
Fini donc les nauséabondes saillies antisémites de Jean-Marie Le Pen ; pour sa fille, la Shoah aura été "le summum de la barbarie". Oublié la vindicte anti-gaulliste du fondateur du FN ; sa fille revendique une "conception gaullienne de la politique", capable de "rendre au peuple sa fierté". Ecarté le vague credo libéral du père, au profit d'un réquisitoire contre la mondialisation et "l'austérité sociale" imposée par une Europe "totalitaire", avec deux remèdes : la sortie de l'euro et le protectionnisme garanti par un "Etat fort". Quant au procès de l'immigration, il reste un axe fondamental, mais désormais renforcé par la dénonciation de la menace islamique, au nom d'une stricte application de la "laïcité" républicaine.
Marine Le Pen a hérité de l'animalité politique de son père et de sa combativité. Elle y ajoute une ligne politique assez claire, ce qui la rend nettement plus redoutable. Surtout - et c'est la deuxième raison de ses progrès actuels - quand le président de la République semble, semaine après semaine, s'évertuer à apporter de l'eau à son moulin.

Nicolas Sarkozy l'a emporté en 2007, notamment, en allant chercher les électeurs du Front national sur leur terrain : défense de l'identité nationale, discours musclé en matière de sécurité et d'immigration, valorisation du travail et du mérite qui a redonné espoir à un électorat populaire insécurisé. Faute de pouvoir présenter un bilan flatteur en matière de sécurité et un bilan économique à la hauteur des attentes qu'il avait fait naître, il semble déterminé à prolonger sa stratégie de 2007, mais sur le seul terrain de l'identité nationale et de l'immigration.
Ainsi quand il stigmatise les Roms, quand il promeut un grand débat sur la place de l'islam en France ou quand il justifie un énième remaniement ministériel par les conséquences que les révolutions arabes pourraient avoir "sur des flux migratoires devenus incontrôlables et sur le terrorisme". On ne saurait mieux alimenter les peurs dont Mme Le Pen fait son miel.
Les Français ne sont pas sots, objectent les caciques de la droite : ils savent que le FN ne propose pas de solutions aux maux qu'il dénonce, alors que le chef de l'Etat "pourra faire campagne sur la crédibilité", comme vient de le déclarer François Fillon au Figaro. A tout le moins, c'est prendre ses désirs pour la réalité quand on constate que trois Français sur quatre ne lui font pas confiance, et même près d'un sur deux (48 %) "pas confiance du tout", selon le dernier baromètre Sofres.

Les socialistes, enfin, ne peuvent s'exonérer de toute responsabilité. Ils peuvent clamer en chœur que si Marine Le Pen marque des points, "c'est la faute à Sarkozy". Certes. Mais en reportant à l'automne la désignation de leur candidat, en ne dévoilant, pour l'heure, que les grandes lignes d'un programme aussi "vague" que "vaste", selon le lapsus si révélateur de Martine Aubry, ils laissent le champ trop libre à toutes les surenchères et démagogies entre la droite et le FN. Sans opposer ni imposer leur lecture de la société française, de ses anxiétés et de ses fractures et des remèdes qu'ils entendent y apporter.
Les coquetteries de Dominique Strauss-Kahn ou les prudences de Martine Aubry sont peut-être habiles tactiquement pour ne pas s'exposer trop tôt. Mais elles ne sont pas à la hauteur des enjeux et des attentes.

10 commentaires:

  1. Qui a dit sur son blog ?

    "J’ai eu le grand honneur de me rendre dimanche dernier au Liban afin de représenter le Président de l’Assemblée Nationale à la cérémonie solennelle de désignation du nouveau Président de la République Libanaise, Michel Sleimane.
    Plaisir et émotion. Voilà les deux mots qui résument mon sentiment au retour de Beyrouth.
    Le plaisir, d’abord, d’avoir été pendant quelques heures et au coté des parlementaires Etienne Pinte, Président du groupe d’amitié au Liban à l’Assemblée, et Elie Aboud, né à Beyrouth, une ambassadrice de l’attachement que porte notre pays et son peuple envers le Liban et les Libanais.
    L’émotion, ensuite, devant ce grand espoir de paix qu’est l’élection du Président Michel Sleimane à la quasi-unanimité des députés libanais. Bien sûr, les problèmes internes et régionaux subsistent et ne seront pas résolus dans l’immédiat. Mais cette élection est une porte ouverte vers l’espérance, espérance fragile au regard des récents évènements, mais une espérance quand même quand on connaît l’histoire tourmentée de ce pays meurtri par la guerre et la désunion.
    Ce voyage me touche d’autant plus que j’ai beaucoup d’affinités avec ce pays francophone et francophile, que je connais pour m’y être rendu en 1989 et que j’ai su apprécier à travers mes nombreux amis libanais."(27 MAI 2008).

    3 Années plus tard :
    "S'inspirant des slogans des révolutions tunisienne et égyptienne, quelque 8.000 personnes ont manifesté dimanche à Beyrouth contre le régime confessionnel libanais en scandant: "Le peuple veut la chute du système."
    Le Pacte national qui sert de constitution au Liban prévoit un partage du pouvoir entre les grandes communautés religieuses, la présidence du pays revenant à un chrétien maronite et celle de la Chambre des députés à un chiite, tandis que la direction du gouvernement échoit à un sunnite.
    Selon ses détracteurs, ce subtil dosage handicape le développement du pays, encourage la corruption et renforce le communautarisme.
    "Du pain, du savoir, de la liberté, et non au sectarisme politique!", proclamait une des banderoles de la foule massée devant le ministère de l'Electricité, symbole aux yeux des manifestants de l'impéritie produite par le système politique.
    (source yahoo.actualités).

    Réponse : Sainte Catherine d'Arras !!!

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  2. Si vous ne l'avez pas encore lu, je me permets de vous soumettre un livre de Tahar Ben Jemoul: "Le racisme expliqué à ma fille".


    Si ma mémoire ne défaille pas, il semble me souvenir qu'il n'existait pas de distinction entre Séfarades et Ashkénazes au VIIIème siècle de notre ère.

    Jean-Eric

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  3. je regarde "C'dans l'air sur la 5".un journaliste marseillais courageux avoue que la pourriture du P.S. RIPOUX 13,par le maffieux GUERINI ,fait campagne avec un chéquier ou un révolver.
    comme dalongeville à hénin-beaumont.
    martine le sait,mais elle la ferme puisque c'est grace à ces 2 fédérations verolées qu'elle a été élue,au congrés de reims.
    demain ,débarassons nous des ces candidats verreux,lors des cantonales du P.S.RIPOUX 62 QU' ONT REJOINT LES 10 BOUFFONS ELUS SUR UNE LISTE APOLITIQUE.
    vous pouvez revoir cette émission,qui tourne en boucle.
    ce P.S.national me fait vomir.
    chassons les définitivement.
    J.P.K. est digne d'aller vivre à marseille.

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  4. je regarde "C'dans l'air sur la 5".un journaliste marseillais courageux avoue que la pourriture du P.S. RIPOUX 13,par le maffieux GUERINI ,fait campagne avec un chéquier ou un révolver.
    comme dalongeville à hénin-beaumont.
    martine le sait,mais elle la ferme puisque c'est grace à ces 2 fédérations verolées qu'elle a été élue,au congrés de reims.
    demain ,débarassons nous des ces candidats verreux,lors des cantonales du P.S.RIPOUX 62 QU' ONT REJOINT LES 10 BOUFFONS ELUS SUR UNE LISTE APOLITIQUE.
    vous pouvez revoir cette émission,qui tourne en boucle.
    ce P.S.national me fait vomir.
    chassons les définitivement.
    J.P.K. est digne d'aller vivre à marseille.

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  5. Et si c'était vrai qu'une bonne proportion de français considéraient leurs élus, toutes couleurs confondues, comme une entité cherchant à défendre ses acquis corporatifs et reniant ses engagements ?
    Comme si un accord tacite existait entre une droite et une gauche pour uniquement conserver les pouvoirs tout en refusant d'avoit prise sur une réalité économique et sociale qui leur échappe ?
    Et si, une fois élu, on s'imaginait échapper au droit commun de ceux qui ne le sont pas ?
    N'est-ce pas en répondant à ces interrogations que l'on aurait un début de justification de la progression du front National ?
    cimares

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  6. j'ai honte d'etre français....
    la droite et encore pire la gauche,pillent les caisses de l'état et ruinent le peuple en l'écrasant d'impots.
    ils sont pire que kadhafi,ben ali,moubarak,etc.
    une seule solution :les éliminer à hénin-beaumont,dans la 14é,dans la pas de calais,dans le nord.
    les coupables maintenant nous les connaissons :
    - percheron
    - genisson
    - aubry
    - kucheida ,etc
    - et leurs complices, acolytes, et satellites
    - mouton
    - alexandre and co
    nous avons les hommes politiques que l'on merite.
    de gaulle disait "les français sont des veaux.
    quel vista avait ce grand président de la république.

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  7. "pensée du jour"
    si tu veux que ton député se mette au travail,ne le réelit pas.

    IDEM POUR TON CONSEILLER GENERAL,
    E.T.C ,

    signé:

    JACQUES USE

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  8. le gourou manipulateur distribuait ce matin devant les grilles du lycée pasteur à H.B.T,des tracts de J.M.P.,ayant comme suppléante la "nymphette de beaumont",habitant hors secteur.
    il est comme son grand ami,S.B.( qui n'est pas fachiste,comme il ose le dire et l'écrire),au dessus des lois.
    des photos ont été prises,peut-etre des plaintes seront déposées.
    cela fera désordre pour les 16 élus de la liste apolitique de duquenne qui ont rejoint le M.R.C. de J.M.A.,dès leur élection,sur une liste apolitique,en baisant les électeurs héninois.
    quand on est con,on est con...

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  9. pourquoi des plaintes seraient elles déposées? pas le droit de distribuer des tracts? je comprends pas...

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  10. à 22 h 27.
    il est interdit de distribuer des tracts POLITIQUES devant les portes d'un lycée.

    "nul n'est censé d'ignorer la loi"

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