lundi 9 mai 2011

Dans les méandres de l'affaire Dalongeville (2) : premiers vols de corbeaux sur l'hôtel de ville



dimanche 08.05.2011 P. W.
 L'excès de vitesse ne tardera pas à être constaté dans la gestion opaque des fonds communaux. L'excès de vitesse ne tardera pas à être constaté dans la gestion opaque des fonds communaux.


Avec la rentrée 2008, les auditions pleuvent comme à Gravelotte dans le bureau du commandant de la « Financière » chargé de mener l'enquête préliminaire. 

On y retrouve entre autres un agent immobilier héninois qui fut un temps proche de Guy Mollet, un géomètre ayant travaillé pour P2C Immobilier ( lire notre édition d'hier) ou encore le patron de la société d'avions-taxis ATS. Ce dernier explique par le menu les petites habitudes de Guy Mollet et détaille les 19 factures rétribuant autant de voyages vers Dax, Carcassonne ou le Luxembourg, tous au profit de Guy Mollet, accompagné ou non, mais facturés à la Ville d'Hénin-Beaumont (sauf les dernières factures que Guy Mollet demandera de mettre au compte d'un groupe de BTP travaillant avec la Ville qui, logiquement, refusera de les honorer). Pour les vols vers le Luxembourg, M. Mollet était accompagné d'un homme d'affaire picard dont la prestigieuse Aston Martin les attendait au Grand-Duché, expliquera le patron d'ATS, confiant que Guy Mollet s'était même fait passer auprès de lui pour le Médiateur de la République (un autre protagoniste de l'affaire, gérant d'une société beaumontoise, expliquera, quant à lui, que Guy Mollet s'était présenté comme... ancien maire d'Arras ! AA: rappelons, pour les plus jeunes, que Guy Mollet fut secrétaire de la SFIO, prédécesseur du PS, de 1946 à 1969; de nombreuses fois ministres sous la quatrième République et Président du conseil de février 1956 à juin 1957, député-maire d'Arras de 1945 à 1975). Les destinations des voyages étaient souvent changées au dernier moment par Guy Mollet mais, pas de problème, puisqu'en mairie on aurait alors dit au gérant d'ATS qu'il fallait «faire comme M. Mollet disait»!

Le vent du boulet...

Au fur et à mesure que débutent les auditions, les premières fuites concernant l'enquête semblent avoir atteint Hénin-Beaumont puisque commencent à tomber à la PJ les premières lettres anonymes. Qui font surgir plusieurs nouveaux noms du néant et pointent des pratiques pas encore passées au tamis des enquêteurs. Parmi ces corbeaux, un fidèle parmi les fidèles ayant pris le sobriquet de Victor Hugo lâche régulièrement son fiel et ses infos...(AA: un adepte certainement des Contemplations, des Châtiments et des Misérables?) Les règlements de compte commencent déjà sous le sceau de l'anonymat. 

Au fur et à mesure que les imbroglios du système héninois sortent de l'ombre, auditions après auditions, les « coups » se rapprochent de l'hôtel de ville. En novembre 2008, le DGS est sommé de fournir à la PJ un certain nombre de pièces concernant les contrats passés avec les sociétés de sécurité travaillant avec la commune ou les frais des élus. Malaise en mairie. Et, début 2009, c'est au tour de certains membres de la garde rapprochée de Gérard Dalongeville de passer sur le gril. À commencer par Jean-Pierre Chruszez, ex-directeur de cabinet et désormais conseiller-délégué aux finances. Qui explique alors avoir mis en place une politique d'engagement des dépenses et de suivi des budgets individualisés par service « alors qu'il n'y avait pas de procédure du temps de Claude Chopin ». Et détaille certains dossiers héninois sensibles, tel l'imbroglio de la résidence de Léon ou les relations nouées avec la fameuse SCI Tilloy dont les propriétaires, également gérants d'une société de gardiennage travaillant avec la Ville, ont bénéficié d'étranges largesses, notamment une facture de 409 000 E jamais réglée à la municipalité! L'élu héninois corroborera le caractère douteux d'un certain nombre de factures présentées par les enquêteurs... Quant au portrait qu'il brossera alors de Gérard Dalongeville, il sera sans équivoque quant à la responsabilité de son patron, M. Chruszez évoquant un personnage très hermétique à toute influence extérieure, expliquant qu'en conséquence les adjoints étaient plutôt amenés à faire de la représentation. 
AA: et pourtant, pendant toute cette période, JPC suivra GD, menant même la fronde contre le PS au moment du vote du budget 2009...Il faut dire qu'à ce jeu, il a toujours su s'en tirer: ainsi sortira-t-il indemne de ses turpitudes avec Jacques Mellick à Béthune, hormis des passages sulfureux de la CRC à son sujet dans un rapport de 2000. Résultat: il fut exilé quelques mois au Conseil Régional à la Direction Environnement...

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