lundi 30 mai 2011

Quelques réflexions sur l'affaire Tron


1- Cette affaire d'agression sexuelle survient quelques jours après celle concernant DSK. Certains parlent de vengeance politique...Ne faut-il pas y voir plutôt une libération de la parole de femmes jusque là contraintes au silence face à la honte ou à l’opprobre publique imaginée ou bien encore à des pressions réelles ou supposées? L'affaire DSK avait déclenché un tel choc que l'on avait peu entendu de compassion pour la présumée victime. Certains s'en sont alarmés, à juste titre, et les mouvements féministes ont repris leur combat de plus belle. On peut penser que des femmes ont vu là un signal pour exhumer leur drame personnel. 

2- Ce qui précède ne nie pas la présomption d'innocence dont bénéficie G Tron. Au contraire même: elle met face à face 2 vérités dont il faudra bien démêler laquelle est réellement"vraie". 

3- Le secrétaire d'état devait-il démissionner? J'ai écrit hier, avant l'annonce de sa démission, que plus il attendra et plus la pression sera forte et moins il sera crédible. Sa démission a coupé court aux commentaires odieux qui commençaient à se faire jour...Certains hommes politiques, opposants, ont même salué cette démission. La question se pose de savoir si, dorénavant, pour abattre une personnalité, il suffira de porter plainte contre elle...Nous risquons fort de connaitre les dérives médiatiques auxquelles on assiste aux USA.

4- Il s'agit donc de la 5ème démission du gouvernement, en moins d'un an, pour des mises en cause touchant des pratiques peu démocratiques de ministres. Après, en juillet 2010, Joyandet (permis de construire illégal, voyage non justifié en avion privé), Blanc (et ses 12 000euros de cigares payés par les contribuables), Woerth (évincé en novembre 2010 pour son rôle trouble dans l'affaire Bettencourt), Alliot-Marie, en février 2011 (ses vacances tunisiennes), voici donc G. Tron. 
La faute à "pas de chance"? La répétition de ces turpitudes irrespectueuses de la République font plutôt penser à un mépris complet des politiques pour les règles vertueuses auxquelles leurs fonctions les astreignent.
Certes, il s'agit de Ministres de la République qui n'ont pas fait preuve de cette exemplarité que l'on attend d'élus...Il serait trop facile d'accuser la droite, car  "tous en étaient frappés". Les hypocrites politiques feraient mieux de balayer devant leur porte. Quand on entend M.Le Pen (elle n'est pas la seule, mais c'est elle qui tape fort) se permettre de donner des leçons de morale, alors que l'on apprend les travers d'élus FN...
La République est malade de ses élus...Les causes en sont multiples (cumul de mandats et de fonctions, privilèges...), mais il est temps que l'on organise un débat public citoyen sur le sujet afin de fixer des règles de "déontologie"...La vertu est encore un bien vain mot dans notre démocratie: tous les partis politiques sont responsables de ne pas la faire observer...
Le citoyen doit être associé, sous une forme ou une autre, à cet exercice de salubrité publique!

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