vendredi 10 juin 2011

DANS LES MÉANDRES DE L'AFFAIRE DALONGEVILLE (17): Un surprenant inventaire matutinal,non pas à la Prévert mais à la... Mollet

jeudi 09.06.2011 La Voix du Nord 


Après deux semaines d'interruption, retour de la saga héninoise où, cette fois-ci, nous allons nous intéresser à celui qui a souvent été présenté comme son mauvais génie, à savoir l'ineffable Guy Mollet.

Haut en couleurs, matois comme pas un et ayant toujours une «affaire» d'avance, celui qui avait fait son nid à Hénin-Beaumont au début des années 2000, est tout aussi éberlué que Gérard Dalongeville lorsque le 7 avril, à 6 heures, il reçoit la visite de cinq policiers en son domicile de la cité des Margodillots. Des visiteurs matutinaux qui lui signifient aussitôt son placement en garde à vue, procédure pour laquelle Guy Mollet tentera d'alerter son avocat, Maître Desurmont dès 6 h 55... pour ne l'obtenir finalement que sur le coup de 8 h 30. En attendant, les policiers ratissent la maisonnée et dénichent une multitude d'éléments appelés à composer l'intrigant puzzle héninois. Il y a tout d'abord deux photos de la résidence de Léon («Un vieux bâtiment du côté de Biarritz, appartenant à la ville d'Hénin-Beaumont qui est à vendre depuis des années, au moins 15-20 ans !» assène Guy Mollet)... Et des indices laissant entendre qu'on a affaire à un grand voyageur puisque, dans le portefeuille de l'Héninois; se trouvent une carte American Express Air France/KLM, une carte d'abonnement Air France et une autre d'une compagnie de location autos... Dans un tiroir, des documents ayant trait à des commissions, un chèque non encaissé et des facturettes de carte bleue d'un café PMU, «un débit de boissons que je fréquente souvent. J'y fais des dépenses de jeu et de boissons, et j'y vais parfois pour obtenir du liquide...» Découverte également d'une citation à comparaître du tribunal correctionnel de Carcassonne, M. Mollet et son associé ayant à répondre du déboisement sauvage d'un 1,2 hectare qui se révélait être propriété communale d'un village de l'Aude. Explications embrouillées du gardé à vue : «J'ai été condamné pour une faute commise par quelqu'un d'autre, je vais faire appel. On voulait faire un lotissement, on a débroussaillé pour faire les plans, mais nous ne ferons pas ce lotissement...» En vrac, des cartes de visite en pagaille, d'un associé du Loiret, d'architectes belges mais aussi de fonctionnaires de police que M. Mollet explique avoir rencontré lors d'une réunion au Cèdre bleu à l'occasion d'un repas pour l'orphelinat de la police. Également dénichée une carte routière luxembourgeoise que l'homme d'affaires explique avoir acheté « pour me rendre au Luxembourg. J'y ai loué une BMW série 5 et je me rendais là-bas parfois. J'ai entamé des démarches pour y ouvrir un compte bancaire mais sans succès car il fallait y déposer au moins 30 000 E que la banque investirait ensuite. Ils ne voulaient pas de dépôt». Amusant également que ces documents ayant trait au club cycliste de l'UCSL Perthuis pour lequel Guy Mollet explique qu'il comptait acheter une voiture... 

Et puis, cerise sur le gâteau, que ces plaquettes et photos d'avions Falcon, Learjet ou Cessna pour lesquels Guy Mollet confesse vouer une passion. Et même à un avion particulier qui, explique l'Héninois, appartient à un de ses amis, patron picard de la société L Invest (lire les épisodes précédents). Un avion à propos duquel M. Mollet fait des amalgames entremêlant les affaires de son associé avec celles d'une compagnie d'avions-taxis de Lesquin qui, à la lumière de ce que l'on sait aujourd'hui, prêtent plus qu'à sourire : « Je sais qu'il a revendu cet avion car ils n'arrivaient plus à l'exploiter. Je crois, mais n'en suis pas sûr, que la société ATS est en liquidation. Les photos de cet avion ont été pris à Castres. Je suis allé plusieurs fois à Carcassonne à bord de cet avion ! » La boite de Pandore est ouverte !

P. W.

AA: j'avoue ma surprise quand, en 2005, je découvre l'importance du rôle joué par Guy Mollet dont je connaissais la réputation sulfureuse dans le Béthunois: ses "affaires" l'avaient déjà mené à une interdiction de gérer qui n'avait pas eu l'air de gêner Gérard Dalongeville. Ce qui étonne toujours, chez ce genre de personnage, fort en gueule, c'est leur faculté de se retrouver dans toutes les affaires: l'immobilier, la publicité, la sécurité, les "placements" financiers, naviguant dans les eaux les plus troubles. Comment "tenait-il" GD? Le procès de ce dernier devrait nous valoir des révélations car, apparemment, les 2 hommes se sont mutuellement "chargés"... Y a-t-il eu financement occulte de partis politiques? Quelles furent les autres personnes "mouillées"? G. Mollet agissait-il toujours avec et pour G. Dalongeville? Cet homme a dû conserver des traces de ce qu'il a fait, ne serait-ce que pour faire du chantage auprès de ses obligés...
Nul doute que nous allons en apprendre beaucoup lors du procès prévu en fin d'année...

2 commentaires:

  1. Et si ont parlés du pont lumière de 100000 euros tout neuf qui servait pour les concerts à l'espace François MITTERRAND, qui a disparu un samedi matin de manutex!!!!!!!!!!!l'argent récupéré où est-il allé?

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  2. tous les élus de gauche de la C.A.H.C. et de la C.A.L.L. savaient ,ou avait été prévenu que ce triste personnage était une crapule de grande envergure.
    pourtant, ils le fréquentaient, certains jusqu'à "la camargue".en suivant les conseils de celui qui fut mis 2 fois en place par la maffia socialiste du P.S.62,rejoint dès leur élection, par une grande partie de la municipalité héninoise.

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