jeudi 2 juin 2011

La vidéoprotection: une gabegie (1)

AA: voici ce que j'ai écrit le 3 mai dernier suite à la délibération du conseil municipal du 29 avril ayant décidé d'implanter 5 caméras de videosurveillance:

"concernant la vidéo-surveillance: il est dommage que, sur un tel sujet qui met en jeu les libertés individuelles, il n'y ait eu aucun débat: non pas, en conseil municipal où il aurait été tronqué (le FN est obsédé par la sécurité et la majorité avait dû en discuter auparavant), mais sur la place publique. Rien n'empêchait une table ronde ouverte, par exemple, ou des débats dans les maisons de quartier.
De plus, on aurait aimé avoir la réalité des coûts: les 10 000 euros annoncés ne concernent certainement que l'investissement matériel, mais qu'en est-il du local où sera installée la surveillance et de la ou les personnes chargées de faire fonctionner le système?  Au bas mot, le coût  annuel de gestion  est de 30 000 euros...
Vous avez dit transparence?"
 
Je ne croyais pas si bien dire concernant les coûts et finalement le peu d'intérêt de la vidéo-protection, sauf pour l'Etat qui fait participer les collectivités locales, nolens volens,  à sa course effrénée après le FN et sont tout sécuritaire. Rien n'obligeait la ville d'Hénin-Beaumont d'être complice de Sarkozy...

Des études rapportées par 2 articles du Monde viennent confirmer ce que je pressentais




 Le plan " 1 000 caméras ", une " priorité " de la politique de sécurité du gouvernement, est très peu efficace dans la lutte contre la délinquance


Après Paris, c'est Marseille, deuxième plus grande ville de France, qui a annoncé son plan " 1 000 caméras ". La question est à l'ordre du jour du conseil municipal extraordinaire qui a lieu le 30 juin dans la cité phocéenne. De fait, les municipalités de toute taille, de la grande métropole jusqu'au village de zone rural, sont de plus en plus nombreuses à s'équiper en vidéosurveillance. Elles répondent en cela à une " priorité " de la politique de sécurité depuis 2007. Et pourtant, l'efficacité de cette technologie est tout sauf démontrée du point de vue scientifique.
Rappelons d'abord que la vidéosurveillance est utile à bien des choses : pour surveiller des entrepôts, des dépôts et des parkings, afin de lutter contre le vol de matériel. Les banques l'utilisent pour filtrer les entrées et sorties et réduire les risques de braquage. Des magasins s'en servent contre le vol à l'étalage. Les casinos pour repérer les tricheurs.
La vidéosurveillance contribue aussi à la sécurité publique. On l'utilise pour surveiller le trafic autoroutier, et prévenir les accidents dans les sites industriels sensibles... Tout cela existe et fonctionne plus ou moins bien depuis longtemps. La vidéosurveillance est en effet utilisée dans des buts précis, afin de gérer des risques concrets bien identifiés.

Mais ce que l'Etat appelle désormais " vidéoprotection " et qu'il tente de généraliser à toutes les collectivités territoriales (et aux bailleurs sociaux) par une pression politique et une incitation financière, c'est autre chose. Il s'agit ici de déployer des caméras dans l'espace public, dans les rues de nos villes et de nos villages, pour y surveiller tout en général et rien en particulier, en affirmant que cela aura des effets à la fois préventifs et répressifs permettant de diminuer la délinquance.
Or, les évaluations scientifiques contredisent cette affirmation, remettant ainsi en question la bonne gestion de cet argent public. Précisons d'abord que, par définition, l'évaluation scientifique ne peut être menée que par des chercheurs indépendants du pouvoir politique et des entreprises privées commercialisant cette technologie. L'éthique scientifique ne tolère pas le conflit d'intérêts.
Ensuite, l'évaluation scientifique ne se situe pas sur le terrain philosophique mais sur celui des faits. Elle cherche en l'espèce à répondre aux questions suivantes : la vidéoprotection est-elle une technique efficace de lutte contre la délinquance ? Est-elle un investissement rationnel au regard de l'évaluation d'autres outils de prévention et de répression ? Enfin, une évaluation scientifique repose sur des études de terrain, des observations longues et répétées de fonctionnements ordinaires des dispositifs, des comptages et des calculs précis, des comparaisons rigoureuses et une connaissance de la littérature scientifique internationale.

Tout cela se distingue des arguments des promoteurs politiques et financiers du système, qui utilisent des exemples spectaculaires mais isolés, des faits divers réels mais décontextualisés, des arguments d'autorité au lieu de démonstrations vérifiables et des calculs budgétaires qui " oublient " de compter le coût salarial. Pour toutes ces raisons, beaucoup d'élus et de citoyens seront sans doute surpris d'apprendre que, 
- premièrement, la vidéoprotection n'a qu'un impact marginal sur la délinquance ;  
- deuxièmement, qu'augmenter cet impact supposerait des moyens policiers supplémentaires alors qu'ils se réduisent ;
- troisièmement, que le coût réel du système "assèche" tellement les budgets de prévention de la délinquance que l'on doit conclure à un usage très contestable de l'argent public.

A suivre


5 commentaires:

  1. Monsieur ALPERN, avez-vous des renseignements sur les dettes du stade Héninois que la municipalité veut rembourser. Les héninois voudraient savoir où va l'argent des contribuables. Cela serait quand même honteux, que la ville rembourse les dettes d'une équipe d’incompétents.
    Je voudrais votre avis monsieur ALPERN. Cordialement.

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  2. Georges B refuserait de payer la salle louée pour le MRC! Savez vous si c vrai mr Alpern. Ma source, le service relations publiques!

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  3. A 7H43

    Je ne suis au courant que de ce que vous écrivez...

    Je ne doute pas que si vous aviez raison, la municipalité fera œuvre de transparence...

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  4. A 9H03

    Je ne doute pas un seul instant que ces ragots ne soient faux...

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  5. Une triple negation dans le commentaire de mr alpern de 13h...
    Mr piret sortez de ce corps!

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