samedi 18 juin 2011

Mediapart: Les déballages de l'après-Mellick à Béthune (3)

 

Affaire immobilière

Au détour de son détricotage de la DSP du parking, le cabinet d'intelligence économique est également tombé sur les affaires immobilières de la SCI JMB Pharm, contrôlée par les deux fils pharmaciens (Jacques et Miguel) et l'épouse de Jacques Mellick, dans une zone d'aménagement concertée (ZAC) béthunoise. Une ZAC, censée désenclaver le quartier de Catorive, qui, selon Stéphane Saint-André, «a surtout servi à mener une opération personnelle pour le maire».
Au début des années 1990, la société d'économie mixte Sepac, alors présidée par Jean-Pierre Kucheida, député-maire PS de Liévin et proche de Jacques Mellick, rachète plusieurs logements de part et d'autre de la toute nouvelle pharmacie de Miguel Mellick, pour réaliser un rond-point et une nouvelle voie dans ce quartier isolé. «A l'époque, on avait fait un référendum dans le quartier pour qu'il n'y ait pas de conflit d'intérêts entre la pharmacie de mon fils et l'intérêt général», affirme Jacques Mellick.
La Sepac rachète notamment trois biens immobiliers à la Ville de Béthune. Sur deux de ces parcelles, la Sepac donne en décembre 1989 un droit d'occupation gratuit à la SCI JMB Pharm. Officiellement en échange de l'entretien des bâtiments et en attendant les travaux du rond-point qui doivent détruire la pharmacie (l'expropriation prononcée en 1998 ne sera jamais menée à bien).
Sauf que le rond-point ne se fera jamais : en 1996, lorsque Bernard Mellick devient inéligible, son successeur à la tête de Béthune, Bernard Seux, stoppe le projet. Et au début des années 2000, la Sepac revend sept des parcelles à la SCI JMB Pharm pour un prix inférieur de plus de 8000 euros à celui de l'achat une dizaine d'années plus tôt.

C'est-à-dire que la SCI JMB Pharma a bénéficié pendant une dizaine d'années d'un droit d'occupation gratuit de deux bâtiments, et que trois bâtiments propriétés de la Ville de Béthune en 1989 se sont retrouvés dix ans plus tard rachetés à un prix modique par cette SCI contrôlée par la famille Mellick.
«Les biens sont restés inoccupés pendant une dizaine d'années et s'étaient dégradés, ce qui explique la différence de prix», relativise Bruno Fouquart, directeur d'Adevia, la puissante société d'économie mixte qui a absorbé la Sepac en 2009.
«Ce n'était pas du tout un projet Jacques Mellick pour la pharmacie mais au contraire contre la pharmacie, puisque mon fils, qui a été exproprié et n'a jamais reçu de dédommagement, aurait pu se retourner contre la Sepac», réplique quant à lui Jacques Mellick. La pharmacie Catorive abrite aujourd'hui également le siège de la holding du père, Mellick Engineering, qui coiffe ses activités de commercialisation d'automates préparant les sachets-doses pour des pharmacies, maisonnées de retraites, hôpitaux, etc.
Quatre élus de l'opposition (Bernard Seux, Jean-Pierre Deruelle, Michel Piard et André Delhaye) ont eux aussi écrit au procureur de Béthune en s'interrogeant sur la légalité du marché passé... pour l'audit (40.000 euros), estimant que les offres rejetées étaient moins coûteuses.

1 commentaire:

  1. Que fais la police?
    toujours les memes protagonistes dans ces sales coups...
    a quand la grande lessive?
    un jour a Henin un autre a Lievin et Bethune...

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