jeudi 21 juillet 2011

Quel cauchemar, mes amis!

Cauchemardesque, ma dernière nuit! Vous savez, on ne contrôle pas ses rêves et figurez-vous que mon inconscient m'a fait vivre les premières semaines à la présidence de la République de Marine Le Pen! Elle multipliait les lois contre les médias, les religions et le suffrage universel...Je vous raconte, ci-dessous, ces moments dramatiques.
 
Un cercueil, porté par des journalistes désespérés: c'est ce qui reste de la liberté de la presse en France, selon les 250 manifestants qui ont osé protester dans la rue, mercredi 13 juillet (2012?) à Paris, contre une vague de licenciements sans précédent dans les médias publics.
Cinq cent soixante-dix rédacteurs et techniciens de Radio France et de l'agence d'information France Presse, ont reçu, fin juin, une lettre les congédiant. 1500 autres (sur 10 000 employés) devraient subir le même sort après l'été. Toutes les équipes chargées du suivi du monde musulman ont été évincées.
L'opposition au gouvernement parle d'"épuration politique". Dès l'arrivée au pouvoir du FN, tous les médias publics ont été regroupés au sein d'une holding, MTVA, une seule rédaction centralisée produisant toutes les informations. Le responsable des "enquêtes de fond" est Daniel Papp, un journaliste qui avait falsifié le compte rendu d'une conférence de presse des Verts européens, fin mars à Paris, de manière à discréditer l'eurodéputé Daniel Cohn-Bendit.
La porte-parole de MTVA, Agnès Cserhati, a justifié les licenciements par la nécessité d'assainir un secteur public hypertrophié. Des centaines de journalistes, dans le privé comme dans le public, tremblent pour leur avenir. Le faible nombre de manifestants, mercredi 13 juillet, s'explique par " la peur", affirme le correspondant à Paris de la radio publique autrichienne. "Ceux qui se risquent à la critique sont traités en ennemis de l'Etat", dit-il.
Entrée en vigueur le 1er juillet, la loi sur les médias, qui avait suscité un tollé en Europe lors de son adoption, dès juin, est en effet durcie par de nouvelles dispositions. Dorénavant, le Conseil des médias (nommé pour neuf ans, et contrôlé par des fidèles de Madame Le Pen) pourra dissoudre les entreprises du secteur public, ou refuser aux radios et télévisions privées le renouvellement de leur licence, quand elles ont "des dettes en souffrance" envers le Conseil.

Logés dans des conteneurs
Cet organisme de tutelle, dont la présidente, Annamaria Szalai, avait débuté sa carrière dans la presse en publiant un magazine pornographique, a infligé une amende d'un million d'euros à la chaîne commerciale RTL, pour avoir diffusé, sans avertissement aux mineurs, un programme où l'on parlait de sexe. Le Conseil des médias s'attaque aussi au quotidien de gauche Libération, aux finances plus que chancelantes, coupable de n'avoir pas censuré le message d'un lecteur, jugé désobligeant à l'égard de la Présidente de la République. Les autorités ne s'émeuvent guère, en revanche, des commentaires racistes et antisémites qui fleurissent sur les sites informatiques.
Poursuivant sans faiblir la " révolution des urnes " qui a donné une majorité des deux tiers à la coalition des droites extrêmes, l'Assemblée Nationale et le Sénat ont voté, début juillet, une réforme radicale du régime de prestations sociales. Les allocations-chômage sont limitées à quatre-vingt-dix jours, et, à compter du 1er septembre, les bénéficiaires d'aides publiques seront contraints de participer à des tâches d'intérêt général : nettoyage des rues, entretien des parcs et des forêts, chantiers de deux stades de football à Lille et à Lens. S'ils refusent, ils perdront leurs allocations, suivant l'esprit de la nouvelle Constitution, où les droits sont mesurés à l'aune des devoirs envers la famille et la collectivité.
Ce projet de travail obligatoire, qui vise surtout les étrangers, figurait au programme du parti d'extrême-droite FN. Si les chantiers sont situés à plus de trois heures de route du domicile des ouvriers, ceux-ci seront logés dans des conteneurs. La surveillance sera confiée à des policiers qui avaient été envoyés prématurément à la retraite, car "ils ont les compétences nécessaires pour remettre au travail quelque 600 000 personnes", a assuré le ministre de l'intérieur.
La nouvelle réglementation autorise les communes à vérifier si les bénéficiaires sont dignes de toucher leurs allocations, notamment en inspectant la propreté de leur logement, voire de leurs sous-vêtements. Différentes organisations caritatives qui financent des programmes en faveur des exclus veulent contester ces dispositions "dégradantes" devant le Conseil Constitutionnel. Mais celui-ci vient d'intégrer cinq juges qui ne devraient pas trop contrarier le gouvernement: l'un d'eux, le député Lucas, est un proche de la Présidente, ainsi qu'un adepte de la " prééminence du Parlement " sur le pouvoir judiciaire.

Enfin, les quatre forces d'opposition parlementaire, le PS, EELV, le Front de gauche  et les centristes  s'alarment du projet de loi électorale, dévoilé début juillet, qui sera à l'ordre du jour dès la reprise des travaux des députés, après la pause estivale. Il désavantage nettement les petites formations, et permettrait, avec 45 % des suffrages, de contrôler jusqu'aux trois quarts des sièges: cela garantirait pour longtemps l'hégémonie du FN, le parti au pouvoir. 

Une nouvelle loi sur les religions
En juillet, les assemblées ont voté une "loi fondamentale" sur les religions, qui s'écarte nettement du texte négocié avec les communautés et n'accorde un statut officiel qu'à un petit nombre d'entre elles, au détriment des évangéliques, mais aussi d’Églises anciennes comme les méthodistes. L'article le plus contesté stipule que "l'autorité compétente pour reconnaître une religion est le Parlement, à une majorité des deux tiers, et non une cour de justice ou un ministère".
"A été adoptée la loi sur la religion la plus restrictive d'Europe", s'est insurgé l'expert Joseph Grieboski, qui avait participé aux débats préparatoires. Pour lui, ce coup de force législatif est "une terrible indication de l'état de la démocratie dans ce pays". Les communautés évangéliques dénoncent "la plus grande discrimination jamais connue". Bouddhistes, musulmans, mormons ou Témoins de Jéhovah sont exclus.
Quatorze "Églises" (sur une centaine) obtiennent le label qui leur assure des privilèges financiers, les contribuables pouvant demander que 1 % de leurs impôts soit reversé à un groupe religieux: catholiques, protestants, israélites, baptistes et orthodoxes. Mais aussi l’Église de Scientologie, propriétaire d'une chaîne de télévision.
Depuis son triomphe électoral, la Présidente Le Pen, pourtant proche des catholiques traditionnels (ceux de Mgr Lefebvre; elle a d'ailleurs fait baptiser ses 3 enfants à l'église Saint-Nicolas de Chardonnet), s'appuie sur l’Église catholique (le Vatican). Dans la Constitution adoptée récemment, le christianisme devient le "ciment historique de la nation".
Les catholiques se voient confier, par un nombre croissant de communes, le soin de gérer, à leur guise, écoles et jardins d'enfants. Des parents protestent contre un enseignement qu'ils jugent trop confessionnel. 




Ce cauchemar a été provoqué par la lecture, la veille, d'un article du Monde (17/7) relatant ce qui se passe dans la Hongrie d'aujourd'hui, avec un 1er Ministre de droite extrême, Viktor Orban. Je n'ai fait que franciser les noms et institutions: tout est véridique... 

A noter toutefois que notre Ministre des affaires européennes jusqu'en juin, Laurent Wauquiez avait dressé un bilan flatteur de la façon dont le gouvernement du conservateur Viktor Orban a mené sa récente présidence de l'Union européenne (UE): Budapest, disait-il dans l'hebdomadaire hongrois HVG, "a administré la preuve qu'elle méritait sa place au cœur de l'Europe "!!!

8 commentaires:

  1. Vous croyez que Le Pen serait capable de mettre en route tout cela en quelques semaines?

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  2. Non...

    Mais ce n'est qu'un échantillon de ce qui pourrait être mis en œuvre...

    Une alliance FN/ droite extrême (ex: la Droite Nationale) est capable de nous confectionner ce cocktail si elle arrivait au pouvoir...

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  3. Ce n est pas un cauchemar, c est la réalité:
    Le personnel qui a en charge le nettoyage des écoles doit maintenir les locaux propres, en se partageant un balais à plusieurs et sans aucun produit d entretien depuis plusieurs semaines!!!! et oui, c est comme cela à Hénin.

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  4. Et à Hénin, que peut-on prévoir dès l'installation de Steevie à la mairie?
    Prendra-t-il comme 1er adjoint le premier adjoint actuel? Ce dernier acceptera-t-il ou demandera-t-il à ce que certains colistiers figurent aussi dans la nouvelle majorité?

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  5. C'est quand même incroyable et inadmissible que le personnel municipal doive nettoyer les locaux des écoles sans produit d'entretien et un balai pour plusieurs.
    Pendant ce temps là,Mr 206 roule aux frais de la princesse.
    Je pensais que tout aller mieux d'après la municipalité.
    Encore une preuve de l'incompétence de certains cadres.

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  6. 21h56

    je n'ai pas besoin de savoir d'ou vient ce personnel. Sa photo est dans le journal

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  7. 16h21

    vous devriez avoir honte, que va penser Pierre C.

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