lundi 24 octobre 2011

Les mensonges et contre-vérités de l'UMP (2/4)

 

La série d'articles suivants est une synthèse du travail mené, chacun de son côté, par Le Monde et Libération. J'ai synthétisé et complété le travail de l'un et de l'autre. Comme ces travaux ne sont accessibles que sur les sites payants des 2 journaux, je tiens à disposition leurs travaux, pour tous ceux qui souhaiteraient les consulter.

Tout cela me parait important car on tient là le fil de campagne de N.Sarkozy avec la caricature et les fausses vérités, sinon les mensonges qui seront assénés aux Français.

 

Allocation d'autonomie : les précisions de François Hollande ignorées.

L'UMP évoque également l'allocation d'études que promet le projet socialiste, en la chiffrant à 60 milliards d'euros.
La fondation Terra Nova, "think tank" proche du PS, chiffre le coût de l'allocation à 10 à 12 milliards annuels, soit effectivement 50 à 60 milliards en cinq ans. Mais elle précise aussi comment récupérer une partie de ces besoins, notamment en récupérant les 2 milliards d'euros attribués aux bourses universitaires, ou encore en triplant les frais d'inscription à l'université (1 milliard d'euros selon ses calculs).
Surtout, l'UMP oublie que François Hollande s'est montré très sceptique sur cette proposition. Dans son programme, il précise qu'elle sera "sous condition de ressources" et que ses bénéficiaires devront en contrepartie effectuer du tutorat.


Retraites : un chiffre mystérieux.
 
Dans son chiffrage, l'UMP estime à 87 milliards d'euros sur cinq ans le coût de la réforme des retraites promise par le PS, soit un surcoût de 17,4 milliards par an. Or, s'il est vrai que le PS s'est montré ambigu sur la réforme qu'il propose, le chiffre avancé par l'UMP paraît colossal au regard de celle-ci : le PS envisage en effet de rétablir la borne d'âge de 60 ans pour le départ en retraite et de 65 ans pour le taux plein, mais en maintenant une durée de cotisation de 41,5 ans. François Hollande envisage surtout de réformer intégralement le système de retraites.
L'UMP ne précise pas d'où provient ce chiffre de 87 milliards. Il paraît étonnant, notamment car il est très complexe de prévoir le coût des retraites tant celui-ci dépend de variables multiples : taux de chômage, espérance de vie, croissance, rentrées fiscales... Mais surtout, comme le note l'Express.fr, il est en décalage avec les prévisions : la caisse nationale d'assurance vieillesse a récemment évoqué l'impact de la réforme de 2010 à environ 6 milliards d'économies par an en 2018, soit, en comptant très large, 30 milliards sur cinq ans. Difficile d'imaginer qu'un retour sur cette réforme coûte quasiment trois fois plus cher que les économies qu'elle génère.
Eric Woerth évoquait, mardi sur i-Télé, un surcoût de 22 milliards d'euros en 2018 si le PS était au pouvoir...

Attaque sur le budget de la culture, une proposition de Martine Aubry. 

Attaque menée par Franck Riester, député de Seine-et-Marne.
Mettons sur le compte de la pression la confusion faite entre licence globale et Hadopi (le PS pourrait difficilement supprimer une licence globale qui n’existe pas). Convenons avec Franck Riester que le candidat Hollande a été plutôt flou sur la suppression d’Hadopi... et ajoutons même qu’il s’est plutôt prononcé contre la licence globale. Il faut dépénaliser le téléchargement, mais on ne peut pas s’en tenir à des solutions faciles, comme le fait de payer deux euros par mois pour une licence globale. » Quant à la hausse du budget de la culture, qui était défendue par Martine Aubry, elle n’avait pas été reprise par François Hollande.


Apprentissage et quotient familial.

Nadine Morano a affirmé que le mot "apprentissage" ne figurait pas dans le projet PS. Pourtant, il y figure à sept reprises.
D'autre part, le PS a été accusé de vouloir "supprimer le quotient familial" dans son programme, alors qu'il n'en fait pas mention – c'est une proposition de l'économiste Thomas Piketty, proche du PS, dans son livre Pour une révolution fiscale.

A suivre


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