mercredi 19 octobre 2011

Quelques questions/réponses avant que n'éclate le scandale Soginorpa/Epinorpa (2/3)


3- Qu'en est-il du rapport récent de la CRC?

Je reprends les grandes lignes de l'analyse du rapport de la CRC que j'ai développée dans: http://alpernalain.blogspot.com/2011/02/soginorpa-le-debut-de-la-fin.html

- concernant ses activités, la Soginorpa ne réalise aucun de ses objectifs, en terme de nombre de logements neufs construits, de coûts, de retards...
- des pratiques étonnantes: des cessions de logement à des coûts largement inférieurs au marché, des cessions à l’euro symbolique...
- sur les procédures d'achat, la phrase suivante de la CRC est édifiante quand on connait la légendaire prudence des magistrats: "S'agissant des opérations de réhabilitations, les procès-verbaux de la Commission d’Appel d’Offres  présentent des carences susceptibles de remettre en cause la fiabilité et la validité des informations y  figurant, et plus largement de l'ensemble de la procédure suivie." Sans commentaire!
- autres anomalies constatées: des licenciements avec des indemnités trop généreuses, de graves irrégularités financières: résultats 2008 non fiables, pertes de plus de 150 millions d'euros (dont le provisionnement a permis 50 millions de remboursement d'impôts!!!), non-utilisation de subventions publiques qui ont servi à autre chose...

La CRC conclue un de ses 2 rapports en mettant en cause les pertes latentes de la Soginorpa s'élevant à plus de 150 000 000 d'euros, latentes mais qui se réaliseront lors des échéances futures. Rappelons que ces pertes proviennent des placements financiers "risqués" faits avec l'argent emprunté (!). Ajoutons que ces pertes abyssales ont dû encore se dégradées avec la détérioration des marchés financiers, ces derniers mois. Bref, cette société, qui pourrait dégager beaucoup de marge par son exploitation, se retrouve plombée par ses pertes financières et a de plus en plus de mal à faire remonter l'argent vers l'Epinorpa, son actionnaire à 100%, chargée de rembourser l'emprunt. On sait d'ailleurs que la maison-mère ne pourra pas respecter les échéances (son déficit en 2010 a été de 68 millions d'euros!)
Comment expliquer ces pertes? Une Direction Générale et une Présidence qui a joué (les premières années, les risques  se révélèrent favorables) et perdu quand la situation s'est retournée, à partir de 2009. Un conseil d'administration incompétent (des élus locaux qui ne comprenaient pas grand chose à ce qui se passait et écoutaient béatement les explications des "techniciens"): un manque de contrôle donc qui a laissé la machine dériver. Quand le Président, JPK, se permet de déclarer: "Mais je vous le confie également, quand il s'agit de la technique financière, cela me dépasse également" (Conseil d'administration du 25/9/2010), on se dit: quel aveu d'impuissance et là, comme ailleurs, ce sont les banquiers qui ont imposé leurs conditions avalisées par les techniciens, alors que ceux qui ont le pouvoir de décision n'exercent pas leurs responsabilités... 

4- Que peut-on reprocher à Jean-Pierre Kucheida?

D'une façon générale, ses réactions dénotent une certaine panique. En effet, il a démenti les arguments de la CRC, mais:
- il a licencié, dans la foulée, son Directeur général, en poste depuis quelques années...
- il a déclaré qu'il répondrait au rapport provisoire de la CRC pour dénoncer toutes les erreurs. Mais le rapport définitif est exactement le même que le provisoire (sauf que l'on a supprimé les noms de certaines personnes). Accablant! On aurait pu penser que le journaliste à qui il avait confié son sentiment serait allé l'interroger pour comprendre...
D'autant plus accablant que c'est la deuxième fois qu'il est mis en cause personnellement:
- parmi les nombreuses fautes de gestion ayant contribué à la révocation du mandat de la Sacomi, suite à un rapport de l'Inspection Générale des Finances, figure celle-ci:
Il était reproché à son fils d’avoir acheté une maison d’ingénieur des mines à un prix bien inférieur à sa valeur marchande et avec une prise en charge totale des frais de notaire par le vendeur, en infraction avec les lois en vigueur.
Des poursuites pénales seront quand même entamées qui conduiront à la mise en examen de son fils et du vendeur, dans un premier temps, puis à la sienne au début de l’année 1999. On se demande comment JPK a pu en réchapper, puisque le dossier a été classé sans suite...
- le nom de Frédéric Kucheida a été également évoqué, par la Chambre Régionale des Comptes, lors de l'attribution d'un certain nombre de marchés de maitrise d’œuvre par Adevia dont JPK était vice-Président. Quand on a lu l'opacité entourant l'attribution des marchés dans les rapports de la CRC sur Adevia et Soginorpa, on se dit que, un jour ou l'autre, le délit de favoritisme pourrait être constitué.
Quand on connait les liens entre les Sociétés Adevia, CFR, Soginorpa, Epinorpa, Pas-de-Calais Habitat (conseils d'administration avec les mêmes élus, capitaux croisés), on se dit que ce réseau qui organise toutes les opérations en matière de logement social (et au-delà) et d'aménagement du territoire, possède une puissance terrifiante. L'homme à la manœuvre (soit directement, soit indirectement par personnes interposées), c'est JP Kucheida sous l'ombre tutélaire de D.Percheron. Il fut un temps où l'on disait que les affaires du 62 étaient gérées par 3 hommes: D. Percheron, puissant 1er secrétaire de la Fédération, et toujours le deus ex machina, Jean-Pierre Kucheida, frontalement opposé au maire de Lens de l'époque (André Delelis), opposant à l'emprise de D. Percheron sur le PS, et Jacques Mellick, qui avait été le grand argentier de la Fédération. C'est toujours le cas, sauf que J.Mellick est tombé (dans l'affaire VA-OM).
On peut donc reprocher à JPK, outre la gestion douteuse des sociétés dans lesquelles il est fortement présent, d'être ce qu'on appelle, en Italie, en Corse et à Marseille, un parrain. Qu'il y ait un parrain "supérieur" ne retire rien à l'influence qu'il peut exercer, ne serait-ce que par l'imbrication entre le PS et tout ce qui touche à l'aménagement du territoire en général. Le jour où il tombe, le système s'effondre...

A suivre

10 commentaires:

  1. Hier j'ai reçu mes impôts locaux, encore une augmentation de passé 100 euros. Merci Binaisse, lui qui avait dit qu'il n'y aurait pas d'augmentation. (quel bouffon) en attendant c'est encore les héninois qui doivent payer.
    Mettons dehors toute cette clique de bon à rien.

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  2. Il n'y a plus qu'à espérer qu'il tombe très prochainement, que cette fois, les dossiers ne soient pas classés...

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  3. 150 000 000 D EUROS POUR KUCHEIDA....9 000 000 DE PAUVRES POUR SARKO.....VRAIMENT PAR FORT EN MATHS LES COMTES ET AUTRE ROI DE FRANCE.

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  4. A 6H59
    Je vous réponds par un article car la situation est compliquée.
    Pour résumer, la TH augmente c'est vrai mais ce n'est pas due à la ville d'HB mais à l'intercommunalité

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  5. @7:26

    En effet c'est à espérer qu'il tombe prochainement... Avant qu'il ai pu creuser un trou encore plu grand...

    Mais cette fois, plus question de classement sans suite... Lire dans les journaux (l'artois de juin) qu'il a joué de malchance est un non sens quand on lit l'ensemble des verbatim des conseils d'administration de l'Epinorpa !

    Il a joué volontairement au "roi du monde" quand tout le monde regardant les infos pouvait se rendre compte des problèmes...

    Personne ne parle par exemple de l'ex directeur financier de 2008 licencié pour "faute grave" alors qu'il ne s'agissait que d'un retraité aux ordres....

    Bientôt la suite...

    J.

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  6. c'est à dire la cahc présidée par Jean-Pierre Corbisez... Il faut bien payer Chruszez !

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  7. Anonyme de 6h59, merci de cette précision Mr.ALPERN
    alors je dis merci à Mr.le président de l'aglomération
    Hénin-Carvin.

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  8. Il n'y aura qu'à faire une auto amnistie comme sous François Mitterrand si (François) Hollande est élu.... Les loups ne se mangent pas entre eux !

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  9. à 12h35 : un affichage similaire à celui de soutien de JPC à François Hollande ?

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  10. "On se demande comment JPK a pu en
    réchapper.......etc."
    Tout simplement grâce à un coup
    de fil émanant des très hautes
    sphères du gouvernement du moment au
    gradé de la financière pour lui
    ordonner de fermer le dossier.
    Il en allait de sa carrière.
    Aujourd'hui c'est un commandant,et
    c'est lui qui a mis Dalongeville en
    prison.
    "Raison d'état,certainement"

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