Quelques questions/réponses avant que n'éclate le scandale Soginorpa/Epinorpa (3/3)

5- Que peut-on craindre pour l'avenir?

Sur le site de la CFDT/Soginorpa (http://www.cfdtsoginorpa.com/), on annonce que l'Epinorpa "jetterait l'éponge" et qu'une fusion Soginorpa/Epinorpa serait prévue. Cela suppose que l’État donne sa garantie sur le remboursement, impossible à réaliser, de l'emprunt de 458 millions: peut-être l’État préfèrera-t-il, en cette période électorale, "punir" la mauvaise gestion et les irrégularités des socialistes. Cela supposerait également, si l'on veut résoudre proprement cette affaire, que l'ensemble immobilier devienne un office HLM ce qui entrainerait une remise en cause des avantages du personnel de la Soginorpa qui n'a pas démérité, mais qui a été l'objet d'une incurie de ses dirigeants et, en fait, du premier d'entre eux, le tout-puissant JP Kucheida. Cela pourrait aussi signifier un rachat par l’État (peu probable) ou un nouvel emprunt pour racheter le premier: les banques suivront-elles? Les collectivités (Conseils général et régional surtout) pourraient-elles mettre la main à la poche? Faudra-t-il cela pour sauver le soldat Kucheida et ...le système? Difficile en ces temps...

Au-delà du drame social que représente la situation des salariés de l'ensemble Soginorpa, on attend les conséquences judiciaires des constatations de la CRC: dans le cadre de l'affaire Adevia, notamment, la brigade financière avait été diligentée. Il est étonnant que le "silence radio" règne sur les irrégularités commises dans le dossier CFR, pourtant largement relayées par la presse...

 6- Peut-il y avoir des conséquences politiques?

 Voici ce que j'écrivais le 11 février dernier: "Tout cela se passe à un an des élections présidentielles, alors que le sortant est désavoué et discrédité, comme jamais un Président ne le fût. Le PS risque fort d'être éclaboussé par ce scandale en gestation. Faute à Martine Aubry et ses prédécesseurs de n'avoir su trancher avant...Il va falloir maintenant gérer la situation. Pas facile, le discrédit de la classe politique étant tel que tout peut arriver...Plus tôt le PS se fera hara-kiri dans le Pas-de-Calais, moins mal il se fera..."

Ségolène Royal et Arnaud Montebourg ont fait allusion, pendant la campagne des primaires, aux systèmes du PS dans les Bouches-du-Rhône et dans le Pas-de-Calais. Au moment où François Hollande s'engage dans une élection dont l'issue apparait très prometteuse, il serait dommage que tout cela soit gâché par le scandale potentiel que révèle toutes les affaires évoquées ici et qui mettent en cause un système que l'on peut qualifier de "maffieux" tant il en présente toutes les caractéristiques: emprise sur la population, réseautage, utilisation de sociétés à capitaux publics, adoubement entre parrains et obligés, etc (mais pas d'acte de grand banditisme, à ma connaissance).

Si la gauche dans son ensemble veut se débarrasser de N. Sarkozy, il convient que le PS prenne les dispositions qui s'imposent: mettre sous tutelle la Fédération du Pas-de-Calais pour démontrer sa volonté d'agir. Sinon, la belle prestation des Primaires risquent de n'avoir servi à rien! 
Martine Aubry, après sa défaite, peut se le permettre maintenant: elle n'a plus rien à perdre. Après tout, la Fédé 62 du PS avait presque unanimement pris parti pour Hollande: or, elle a été désavouée puisque MA est largement en tête dans le département...

Fin