vendredi 11 novembre 2011

Affaire Karachi: des soupçons de financement occulte en marge des marchés d'armement

L'affaire de Karachi, à l'origine une enquête antiterroriste classique sur un attentat, a viré, au fil des révélations, au scandale politico-financier. Explications.

Quel lien avec l'attentat de Karachi au Pakistan ?

Le 8 mai 2002, onze employés de la Direction des constructions navales (DCN) sont tués par l'explosion d'une bombe à Karachi. Ils travaillaient au Pakistan dans le cadre du contrat Agosta, signé en 1994, et prévoyant la livraison par la France de trois sous-marins pour la somme de 5, 4 milliards de francs (825 millions d'euros). Les enquêteurs pakistanais concluent très vite à la thèse d'un attentat commis par un kamikaze mandaté par Al-Qaida. Malgré les invraisemblances émaillant la procédure, le juge Jean-Louis Bruguière délivre des mandats d'arrêt contre des suspects, à qui l'on a extorqué des aveux - ils sont finalement acquittés, en 2009, par la justice pakistanaise. Un autre juge antiterroriste, Marc Trévidic, reprend en 2007 le dossier et relance l'enquête dans une nouvelle direction, avec l'appui actif de l'avocat des familles des victimes de l'attentat, Me Olivier Morice. Selon divers documents et témoignages, l'attentat pourrait avoir une autre origine : il serait la conséquence du non-versement de certaines commissions dues en marge de plusieurs marchés d'armement, notamment le contrat Agosta.

Comment est apparue la piste des commissions ?

Le juge Trévidic a replongé dans la guerre qui opposa, dans les années 1990, balladuriens et chiraquiens. Après son élection, en 1995, Jacques Chirac avait ordonné l'arrêt du versement de commissions prévues dans le cadre des contrats Agosta et Sawari II (la vente de frégates à l'Arabie saoudite moyennant 20 milliards de francs). Cible du président, un duo d'intermédiaires imposé fin 1994 dans les négociations par le ministre de la défense, François Léotard, allié du premier ministre candidat, Edouard Balladur. Ziad Takieddine et Abdul Rahman El-Assir sont accusés par les chiraquiens, Dominique de Villepin en tête, d'avoir contribué, sous forme de rétrocommissions, au financement occulte de la campagne malheureuse de M. Balladur. Les deux contrats ont été signés avec l'aval de celui qui occupait alors le ministère du budget, Nicolas Sarkozy, autre soutien de poids de M. Balladur.

Peut-on accréditer un financement illégal de M. Balladur ?

Fin 2010, les découvertes du juge Trévidic ont provoqué l'ouverture d'une enquête distincte, visant les éventuelles rétrocommissions qui auraient été distribuées en marge des contrats Agosta et Sawari II. Confiées aux juges financiers Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke, les investigations ont établi que la campagne présidentielle de M. Balladur est entachée d'irrégularités. Ainsi, l'origine d'une vingtaine de millions de francs en espèces semble éminemment suspecte. Des témoins ont décrit comment ces fonds, de grosses coupures en billets neufs, avaient été apportés dans des valises au QG de campagne. L'explication fournie par M. Balladur selon laquelle cet argent provenait des collectes effectuées lors de meetings de soutien n'a pas résisté aux investigations, pas plus que la piste des fonds spéciaux, démentie devant les juges par celui qui les gérait, l'ancien chef de cabinet de M. Balladur, Pierre Mongin. Pour les magistrats, l'hypothèse la plus logique est que ces espèces soient le fruit de rétrocommissions, versées en marge de contrats d'armement.

L'entourage de M. Sarkozy est-il mis en cause ?

Ces derniers mois, l'enquête de MM. Van Ruymbeke et Le Loire s'est rapprochée de l'entourage du président de la République, avec notamment les mises en examen, courant septembre, de Thierry Gaubert et Nicolas Bazire pour "recel d'abus de biens sociaux ". Le premier, ancien conseiller de M. Sarkozy au budget entre 1993 et 1995, est accusé par son épouse, Hélène de Yougoslavie, de s'être rendu en Suisse à cette époque en compagnie de M. Takieddine pour récupérer des fonds en espèces. L'argent aurait été remis ensuite à Nicolas Bazire, alors directeur du cabinet de M. Balladur à Matignon et patron de sa campagne présidentielle. M. Gaubert, qui conteste formellement tout financement politique occulte, était proche à cette époque de M. Takieddine, comme bon nombre de sarkozystes (Brice Hortefeux, Jean-François Copé).

Y a-t-il une piste chiraquienne ?

Décidé à contre-attaquer, M. Takieddine a ouvert un nouveau front en mettant les juges sur la piste d'un autre réseau qui, après l'élection de Jacques Chirac en 1995, aurait été chargé de récupérer des fonds dans le cadre de la signature d'un avenant au contrat Sawari II. Dans le collimateur de l'intermédiaire, son rival, Alexandre Djouhri, et l'ancien premier ministre Dominique de Villepin. Cette nouvelle piste semble prise au sérieux par les deux juges.

Gérard Davet et Fabrice Lhomme
Le Monde 11/11/11

7 commentaires:

  1. SOGINORPA :

    suite à l'article sur la voix du nord :

    1. Impossible de poster un commentaire, le voici donc :

    Ne serait-il pas utile d'attendre le CCE extraordinaire de ce Mercredi 16 Novembre où l'expert comptable rendra son rapport ?

    Ne serait-il pas opportun d'y inviter la presse afin qu'elle se fasse sa propre opinion ?

    Y-a-t-il une explication sur la gestion passée et les pertes avérées ?

    N'est-il pas plus qu'inquiétant de voir l'Epinorpa communiquer sur un aussi petit investissement eut égard aux investissements précédents ? (130 maisons / an alors qu'elle se propose d'en contruire 1000 - voir eco121)

    La Grèce et l'Italie et les malheureuses victimes des sub primes ont pu aussi trouver des banques pour s'endetter...

    Ou en sont-ils maintenant ?

    Nous invitons donc nos amis journalistes le Mercredi 16 à 9H00 à l'Espace Pierre Castagnou, au siège de Maisons et Cités, Salle Ste Barbe à Noyelles sous Lens (près d'Intermarché)

    Y-aura-t-il un article à la suite de cette présentation de l'expert comptable ?

    "Empapaouter on disait...."

    ------------------

    2. Nous avons le triste privilège de vous faire part de la disparition à "Nord Eclair" de Mesdames Traullé et Caron dans le traitement des affaires concernant Epinorpa/Soginorpa !

    Apparemment trop impartiales, celles-ci ont été avantageusement remplacées, selon Jean-Pierre Kucheida, par son porteur de bidon favori, l'inérarrable Yves Portelli.

    Nous souhaitons à ce journaliste de l'extrême plein succès dans sa nouvelle carrière ! MDR !

    J.

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  2. 68! c'est l'age de bébert!
    68! avec lui,le PS il perd!

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  3. Les Allemands, qui occupent d'abord le Nord et l'Ouest, et à partir du 11 novembre 1942, la métropole tout entière, laissent l'administration française sous l'autorité d'un gouvernement français installé à Vichy et dirigé par le maréchal Pétain, nommé président du Conseil par le président Albert Lebrun. Dès juin 1940, Pétain met en œuvre une politique de collaboration avec les nazis, se substitue au président de la République, qui, bien que n'ayant pas démissionné de son mandat, se retire de la fonction[6], puis s’autoproclame « chef de l’État français[7] ». Au cours de la guerre, cette collaboration.

    Qui est né un 11 novembre 1943 à VICHY d'un pére garde mobile sous le gouvernement de Pétain. Je pense que MARION LEPEN(ou Marine pour les autres), sait très bien que beaucoup de personnes et élus ne veulent plus de cet innommable, mis MARION LEPEN a envie de se retrouver face à lui aux prochaines législative, car elle ne sait trop bien que tout le monde sait que Mr ALBERT est aussi raciste, xénophobe qu'elle ne peut l'être donc elle sait qu'il ne pourra pas faire campagne sur ce théme. Et que son bilan est catastrophique et d'ailleurs élus plusieurs Députés GODILLOTS.

    Mais la politesse fait que MR FACON en ce 11 novembre 2011, je joyeux anniversaire.

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  4. BON ANNIVERSAIRE MON BEBERT!
    68 ANS AUJOURD'HUI!!

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  5. encore un mensonge11 novembre 2011 à 20:46

    aux cérémonie peu nombreux l équipe du nouvel élan mr ferrari était plutot palo ou st ses adhérents qui font salle comble rue victor mathé

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  6. dans le "face à face" de ce soir sur F.R.3.
    la france est le pays européen le plus endetté par rapport à son P.I.B.
    mais aussi le plus imposé.

    sarko qui a mis le pays dans cet état en 5 ans,ne nous le dit pas ce menteur-manipulateur.

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  7. A 20H46: mauvaise langue, va!

    A 22H58: la France n'est pas le pays le plus imposé! Grâce aux mesures sarkoziennes, les riches sont protégés et les grandes entreprises peu imposées...

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