mercredi 2 novembre 2011

Pour qui voter aux prochaines présidentielles ? (1/2)


Bien sûr, à cette question, je n'apporterai pas de réponse précise, mais des éléments subjectifs, partiaux mêmes. Disons même que les 6 prochains mois pourraient infirmer ou modifier certaines des réflexions, ci-dessous, tant les évènements ou les prises de positions des uns et des autres peuvent varier.
Pour préciser le cadre de ce qui suit, convenons qu'il s'agit de considérations de la part d'un observateur qui considère qu'entre la droite et la gauche, il y a des différences fondamentales portant sur:

- la justice sociale. La marche de la société vers le progrès ne peut se faire qu'en pratiquant la solidarité entre les plus favorisés et les plus démunis: on ne privilégie pas les uns au détriment des autres. De plus, le respect de l'égalité des droits de chacun a comme contre-partie le respect des devoirs par tout citoyen. La droite française privilégie le mérite à toute autre considération, même s'il convient de laisser au mérité républicain toute sa place, puisqu'il permet à chacun de progresser;

- la place de l'économie et de la finance: c'est au pouvoir politique d'en rester maitre et garant. Il ne s'agit pas de s'approprier collectivement les moyens de production, mais il s'agit pour l'État de ne pas laisser les marchés  lui dicter leur loi. S'il s'agit bien de ne pas laisser la finance imposer ses règles dans la marche vers le bien-être de chacun et le progrès, il faut tenir compte du fait que nous sommes une partie de cette humanité avec laquelle nous échangeons nos productions, mais aussi nos cultures. Il ne s'agit donc pas de se renfermer dans un protectionnisme décadent, mais de respecter des règles de réciprocité garantes d'un développement harmonieux universel. La droite est opposée à la régulation de l'économie et de la finance. Quant au repli sur soi-même, elle est l'apanage de l'extrême-droite, même si, au sein de l'UMP, la tentation est grande...Je n'insisterai pas sur le "devoir d'Europe", tant les divergences sont partagées entre et gauche, mais et, c'est très personnel, le bonheur des hommes (même si l'expression parait désuète, c'est quand même de cela qu'il s'agit), passe par des relations apaisées entre les peuples et l'Europe est bien une première pierre versée dans ce "grand œuvre";

- l'exercice du pouvoir. Au-delà du schéma habituel d'une droite élitiste, je dirais plutôt que la gauche se différencie par une volonté d'équilibre des pouvoirs et par un exercice collectif de la démocratie. La prééminence de l'exécutif au dépens des pouvoirs législatif et judiciaire, comme la toute-puissance du mandat représentatif  au détriment d'un pouvoir partagé, est bien la marque d'un conservatisme empreint de privilèges;

- la place de l'environnement. Celui-ci est partie de la gestion de la société au même titre que les politiques de santé ou d'éducation, par exemple, alors qu'il s'agit de la survie de notre planète, tenant compte des changements climatiques ou de la préservation de la biodiversité. En d'autres termes, il s'agit d'une vision à long terme révisant, de fond en comble, toutes nos politiques: la prévention sanitaire, l'urbanisme ou la cohésion sociale, sur de nouvelles bases éducatives et culturelles. On parle de développement durable à gauche comme à droite, mais pour cette dernière, il s'agit de ripoliner la façade, alors qu'il devrait s'agir, pour des politiques de gauche, d'une révision complète de nos objectifs sociétaux. En somme, il est de notre devoir de marier justice sociale et environnement, au travers de politiques économiques nouvelles.

Ceci dit, et au travers de ces visions qui constituent "ma gauche", quel est le candidat qui correspond le mieux aux critères évoqués?   

A suivre

.

10 commentaires:

  1. Le clivage gauche-droite est un anachronisme.

    La France reste le seul pays européen a pratiquer cet exercice de grand écart consistant a remettre en cause tous les 5 ans une ligne de Developpement, quelle qu'elle soit....

    La faiblesse du centre empêche qu'il soit un facteur de rassemblement.

    Le seul moment ou le pays était relativement bien géré était quand le 1er ministre était d'un camp, le President d'un autre... L'un surveillant l'autre...

    Les 35 heures sont une bonne idée et un acquis indéniable... Hors période de crise...

    Toutes nos certitudes vont voler en éclat TRES prochainement...

    Résultats 2012 :

    1 tour :
    Le pen 35%
    Hollande 28%
    Sarko 24%

    2 eme tour
    Hollande 70%

    2 mois plus tard, on inverse... La droite vainqueur...

    On relit ce commentaire dans 6 mois ???

    J.

    RépondreSupprimer
  2. Si Le Pen fait 35% au 1er tour, le maximum que ferait son adversaire serait 65% au second tour...(et probablement beaucoup moins)

    Aucun pays n'est gouverné au centre (sauf en coalition comme en Angleterre mais le centre est, de plus, laminé par les Tories!). Partout il y a alternance entre droite et gauche et rares sont les politiques menées différemment suivant le parti au pouvoir.

    Les cohabitations droite/gauche en France ont tellement été conflictuelles qu'elles ont souvent empêché de prendre des décisions importantes et notamment pour le long terme. Cela ressemble fort à la Belgique sans réel gouvernement (sauf intérimaire) depuis plus d'un an, période pendant laquelle on a géré au quotidien (pas plus mal qu'ailleurs souvent) sans prendre de décisions sur les problèmes structurels (retraite, fiscalité par exemple). L'exemple du nucléaire, dans ce pays, est significatif: décision avait été prise d'arrêter en 2003! Jamais appliquée (pour des raisons diverses, d'ailleurs)! Un gouvernement va enfin naître et l'on va mettre en pratique la décision prise il y a 8 ans. Les Belges ont d'ailleurs compris (comme les Allemands) que ce n'est pas seulement une décision idéologique, mais bien économique!
    C'est tellement vrai que les écologistes ne semblent pas faire partie de la coalition en cours de discussion (en Allemagne c'est la droite qui a pris la décision sans les Grünen au gouvernement).
    Tout cela se comprend aisément. On est élu sur des valeurs (qui sont différentes à droite et à gauche) que l'on décline en programme qui est forcément différencié...Un Sarkozy n'a pas les mêmes valeurs qu'un Mélenchon! Et donc forcément la fiscalité ou l'éducation obéiront à des logiques différentes: à gauche, les riches ne seront pas favorisés (pas de bouclier fiscal par exemple ou d'impôt sur la fortune à la petite semaine) et l'enseignement ne sera pas privatisé. On peut multiplier les exemples.

    Je croyais pourtant avoir bien montré les différences...

    RépondreSupprimer
  3. Et donc Christine Coget et Patrick Piret sont pour vous de droite ?

    RépondreSupprimer
  4. A 12H03

    Qu'est-ce qui vous fait conclure cela?

    RépondreSupprimer
  5. Parce que ce clivage droite gauche vous semble le seul possible. Et que si je ne me trompe pas, ni CC ni PP, n'est au PS. Sans doute à cause de la différence qu'ils font entre dire et faire, valeur et pratique.

    RépondreSupprimer
  6. 13H52 non publié
    De qui parlez-vous?

    RépondreSupprimer
  7. CC n'a jamais été de droite. Jusqu'en 2004, elle était même au PS et mon petit doigt me dit qu'elle pourrait de nouveau être socialiste d'ici peu. Et d'ailleurs je trouverai ça normal. Les interventions de CC ont toujours démontré qu'elle était une femme de gauche. C'est le coté centre gauche qui a du l'attirer au modem. Quant à PP, je le connais moins mais il me semble que ses valeurs sont de gauche aussi.

    RépondreSupprimer
  8. Mais oui MR ALPERN, il est dommage que le clivage gauche droite soit encore de fait en France , en effet en Allemagne CDU ou SPD pas beaucoup de différtences .
    Sous Mitterrand, on a jamais autant placé et fait des bénéfices (sicav, emprunts , obligations , assurances vie).
    Vous allez refaire le monde cela durera quelques mois puis ensuite ce sera etour en arrière .

    RépondreSupprimer
  9. Avoir des valeurs humanistes et sociales ne sont l'apanage ni de la Droite ni de la Gauche... En revanche toutes deux partagent la foi au libéralisme excessif, la mondialisation et l'Eurobéatitude... Humanisme et social c'est d'abord faire moins d'élitisme (politique entre soi, les gens issu du même moule)et se consacrer plus à son peuple. Droite (UMP) comme gauche (PS), sont loin de ces considérations. Le non respect, par les représentants de ces 2 partis, de l'expression populaire lors du référendum sur l'Union Européenne n'est qu'une illustration supplémentaire qu'entre Droite et Gauche, il n'y a plus beaucoup de différence.

    RépondreSupprimer