Un scandale sanitaire grave: le Bisphénol A!

Les dangers du Bisphénol A (BPA) ont été systématiquement minimisés par les agences sanitaires, malgré les signaux d'alerte lancés par la très grande majorité des scientifiques

1- Qu'est-ce que le BPA et où le trouve-t-on?

Le BPA est un composé chimique issu de la réaction entre deux équivalents de phénol et un équivalent d'acétone.

On en trouve principalement dans les contenants alimentaires (boites de conserves, canettes), sur le papier thermique (reçus de cartes de crédit, ticket de caisse), dans les biberons (récemment interdit en France).

Également dans les lave-vaisselles, réfrigérateurs, aspirateurs, outils et équipements de jardinage, linoléums, colles et adhésifs, montures et verres de lunettes, vaisselles en plastique, CD et DVD, etc.

On en trouverait dans 95% des urines des populations occidentales.

2- Quelles sont les conséquences néfastes du BPA?

- effets neurotoxiques (action d'une substance sur le système nerveux)

- effets reprotoxiques (phénomène de toxicité pour la reproduction, en particulier quand elle entraîne la stérilité)

- incidence sur la survenue de certains cancers (prostate et sein), de maladies cardiovasculaires, troubles de comportement chez les enfants (hyperactivité, troubles de l'attention).

3- Depuis quand connait-on les conséquences graves du BPA?

- les premiers signaux d'alertes datent du début des années 90.

- aujourd'hui, la très grande majorité des scientifiques admettent les graves effets du BPA.

4- Pourquoi aucune mesure n'a-t-elle été prise pour supprimer son utilisation?

- du fait des industriels, bien sûr, qui ont tout fait pour que la toxicité du BPA ne soit pas reconnue. Récemment encore et vu la quasi-unanimité des études établissant le caractère néfaste du bisphénol A, ils ont demandé à bénéficier d'une dizaine d'années pour parfaire les études!

- les agences sanitaires ont réfuté, jusqu'à ces derniers mois, les études scientifiques en arguant que les effets toxiques se manifesteraient à dose infinitésimale et qu'à hautes doses, ils disparaitraient. Les scientifiques mettent en cause les outils obsolètes utilisées par les agences de sécurité sanitaire.

5- Qu'en est-il à ce jour?

Le Canada en 2009, puis la France en 2010 ont interdit le BPA dans les biberons. En cours d'approbation en France (application prévue pour 2014, mais dès 2013 pour les enfants de 0 à 3 ans): l'interdiction du perturbateur endoctrinien dans les contenants alimentaires.

L'Agence française de sécurité alimentaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a rapporté ceci:

" des effets suspectés sur les humains, touchant à la fertilité féminine, favorisant les troubles cardio-vasculaires et le diabète de type2". Sur l'animal de laboratoire: "des effets avérés, parmi lesquels l'altération de la production spermatique, la survenue accrue de kystes ovariens et de lésions des glandes mammaires" ou encore "l'avancement de l'âge de la puberté chez les femelles".

L'ANSES reconnait que "ces effets peuvent survenir à la suite d'une exposition à des doses notablement inférieures aux doses de référence".

Saluons ce rapport, qui date du 27 septembre dernier, et devrait faire tâche d'huile dans le monde entier!

On attend maintenant que les pouvoirs publics prennent les décisions indispensables: interdiction du Bisphénol dans l'impressionnante quantité de produits qui en contiennent. Les premières mesures prises (biberons et contenants alimentaires) montrent que, quand il y a volonté politique...N'empêche qu'une fois de plus, on a tardé à prendre les dispositions que, pourtant, le principe de précaution imposait depuis quelques années...