lundi 20 août 2012

Mélenchon sur Hollande : "Cent jours pour presque rien"

AFP et le Monde 19/8/2012

L'ex-candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon qualifie de "creux" et de "presque rien" les cent premiers jours de François Hollande, prévenant qu'on ne confondrait pas "normal" et "social-libéral", dans une interview au Journal du dimanche.

Les 100 jours "ce fut une session du temps perdu. Cent jours pour presque rien", affirme-t-il, ajoutant: "quand je regarde le creux des cent jours et la multiplication des commissions, j'en conclus que nous étions mieux préparés que les socialistes à exercer le pouvoir".

Selon lui, "Hollande a désamorcé le contenu insurrectionnel du vote de la présidentielle. Il l'a dilué dans les sables des plages du Var. Comme si l'élection s'était résumée à une question de personnes: un normal à la place d'un agité et tout serait dit. Eh bien, non. Et on ne parviendra pas à nous faire confondre normal et social-libéral !", lance l'ex-candidat du Front de gauche.

"Après dix ans, la gauche revient au pouvoir et tout ce qu'il y aurait d'urgent à faire, ce serait un collectif budgétaire et une loi sur le harcèlement sexuel ? Nos députés ont voté le collectif: c'est un coup de serpillière sur les plus grosses taches laissées par Sarkozy. Mais ce n'est pas assez pour faire le ménage", estime-t-il.

"IL FAUT FAIRE LE BOULOT MAINTENANT!"

"Pourquoi ne pas avoir passé la loi sur les licenciements boursiers ? (...) Et la loi bancaire ? Il fallait marquer un rapport de force avec la finance (...) ! Il faut faire le boulot maintenant ! L'atermoiement continu laisse les mains libres à la finance ! Assez temporisé !", estime-t-il.

En particulier, il qualifie de "faute" le fait qu'Arnaud Montebourg n'ait pas fait voter à la session de juillet "la loi interdisant les licenciements boursiers et accordant un droit de préemption des travailleurs sur les entreprises abandonnées par leurs propriétaires".

Pour lui, il y a eu "capitulation" du chef de l'Etat lors de la négociation du volet croissance, en juin, du traité européen budgétaire: "Hollande est un social-libéral comme ceux qui ont déjà conduit aux désastres grec, espagnol et portugais", affirme-t-il. "Ce n'est pas parce que François Hollande veut être normal que la situation va le devenir", selon lui.

Sur les Roms, il raille l'action du gouvernement: "quelle est la différence entre un baraquement cassé sur ordre d'un ministre de droite et un baraquement cassé sur ordre d'un ministre de gauche ? C'est le degré zéro de l'imagination! La répression ou le statu quo: est-ce la seule alternative ? Ce n'est pas acceptable. Là aussi, il y a des mesures urgentes à prendre: ouvrir l'accès au marché du travail, par exemple. Valls fait du Valls. Mais c'est Hollande le patron, non ?"

AA: C'est vrai que certains dossiers n'ont pas été traités alors qu'ils avaient une valeur plus que symboliques, notamment ceux concernant les banques et les licenciements boursiers. Des millions de Français ont voté F. Hollande en espèrant que l'on agirait vite en ces domaines.
Je pense que ce qui a été fait, jusqu'à présent, prouve que le gouvernement a bien en tête la justice sociale. Mais ce n'était qu'un retour sur des décisions injustes de Sarkozy et c'était le moins que l'on pouvait attendre d'un gouvernement dit de gauche. Par contre, il faut, maintenant,  des mesures qui marquent le changement: on en a cité 2, mais il est urgent de décider rapidement ce que l'on fait pour créer de l'emploi, et comment on maintient le pouvoir d'achat des Français les plus défavorisés.
En outre, la façon dont on règle le problème des Roms est inadmissible! Valls et Aubry ont failli en bafouant les engagements du Président. Ce dernier doit s'exprimer sur le sujet le plus rapidement possible et désavouer le Ministre de l'Intérieur et la Présidente de la Communauté Urbaine de Lille (et quand même n°1 du PS!).
Le changement, timide en juillet, doit s'accélérer dès maintenant afin que les Français ne soient pas déçus, une fois de plus, par des promesses non tenues, et, pire encore, par la perte de tout espoir en l'avenir! 

1 commentaire:

  1. Effectivement,
    par contre
    - le programme de M Hollande comportait il cette loi sur les licenciements boursiers ?
    - le PS se plaint des attaques de JLM (la gauche ne devrait pas les attaquer), mais le FdG ne doit rien au PS (d'ailleurs c'est plutôt le contraire)

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