mercredi 24 octobre 2012

Un nouveau blog à Hénin-Beaumont

 

Un jeune Héninois de 16 ans, Octave Nitkowski, a capté l'attention des médias nationaux par ses tweets et blog durant la dernière campagne des législatives.
Le journal "Libération" l'a sollicité pour tenir un blog ("ce blog cherche à mieux connaître et comprendre les habitants d'Hénin-Beaumont" Octave dixit). "A l'ombre des terrils. Hénin-Beaumont sous la tempête": tel est le titre de ce blog prometteur . Vous pouvez en juger par son premier article, paru lundi: http://heninbeaumont.blogs.liberation.fr/terrils/2012/10/rose-mafia-le-succ%C3%A8s-honteux-des-libraires-h%C3%A9ninoises-.html

 

«Rose Mafia», le succès honteux des librairies héninoises

Ils sont difficiles, voire impossibles à rencontrer. Et pourtant, ils existent. A Hénin-Beaumont, les lecteurs de Rose Mafia, restent discrets. Et pour cause, il ne fait pas bon être un lecteur de Gérard Dalongeville, dont le nom résonne encore comme un mauvais souvenir dans la mémoire de la ville. Le maire prodige, pourtant élu héroïquement dans un climat d’euphorie générale en 2001 est, depuis son inculpation en 2009 pour « détournement de fonds, faux en écriture et favoritisme » devenu un pestiféré de la société héninoise. Il suffit de prononcer un peu trop fort son nom dans un café du centre-ville pour se faire dévisager par d’autres clients et faire immédiatement mauvaise figure. Les habitants commencent à peine à faire le deuil des années Dalongeville que celui-ci, tout juste sorti de prison, annonce début 2012, en pleine campagne présidentielle, la sortie d’un livre-révélation sur les pratiques de la fédération socialiste du Pas-de-Calais, Rose Mafia. Alors forcément, cela sonne comme un coup de tonnerre.

« Je n’ai pas envie de lui filer de la thune »
Les exemplaires de Rose Mafia envahissent rapidement les rayons des librairies… et c’est un énorme succès. Sur les 30 000 vendus en France, 15 000 le sont dans le Pas-de-Calais dont pas moins de 3 000 rien qu’à Hénin-Beaumont. Un record ! Et pourtant, quand on demande à quelqu’un s’il l’a lu, personne n’est au rendez-vous. L'acheter ? Encore moins. Bref, Rose Mafia, c’est le livre que tout le monde a lu sans même l’avoir acheté. Il faut voir la façon qu’ont les clients de Cultura, cette grande librairie du centre commercial, de feuilleter le livre comme s’ils commettaient le pire des sacrilèges, guettant le moindre regard… Difficile d’être discret alors que le minuscule rayon des actualités politiques est presque exclusivement consacré à ce brûlot. Cette curiosité, cette envie d’en savoir un peu plus à propos des magouilles du PS mêlée à cette honte de lire un livre de Dalongeville, lui, « le traître », caractérise incontestablement Rose Mafia.
Mais au final, pas d’achat, disent les gens ! Pourquoi, alors que le livre semble plus que les intéresser, ces personnes ne l’achètent-elles pas ? Il suffit de leur demander. La haine est alors difficile à contenir pour ces habitants qui se sont sentis trahis par celui qui fut pourtant leur héros : « J’ai déjà beaucoup payé pour les conneries de Dalongeville, alors, lui donner de l’argent : jamais ! » réplique immédiatement une habitante du quartier Kennedy. « Qu’il le garde son livre. Il pourrait me le donner que je n’en voudrais pas !» réagit encore cette retraitée beaumontoise. « C’est un truand, et je suis encore poli. Il devrait avoir honte » « Je n’ai pas envie de lui filer de la thune », résume une commerçante du centre-ville. Et si c’était ça, les vraies raisons de leur non-achat du livre? Ne pas dépenser un centime de plus pour ce maire à qui ils ont déjà beaucoup donné à travers l’augmentation des impôts locaux de plus de 85 % votée sous son mandat pour tenter d’enrayer la spirale des millions d’euros de dettes et déficits accumulés en raison de la gestion calamiteuse des maires successifs, renchérit cet instituteur.

Simple curiosité
L’animosité a beau être plus que farouche, les Héninois restent toujours aussi curieux à l’idée d’en savoir plus sur des magouilles du Parti socialiste. Il leur faut donc trouver une parade. Comment lire le livre sans avoir à l’acheter ? Chacun sa méthode ! La plus courante est de lire le livre directement dans les rayons tout en veillant à ne pas se faire surprendre. Le phénomène prend tellement d’ampleur qu’il a même été décidé de ne mettre en rayon que des exemplaires sous blister afin d’éviter que les clients ne lisent le livre dans le magasin. Autre solution : la bibliothèque municipale. « C’est le livre le plus emprunté, il ne reste jamais très longtemps sur les étagères. On a d’ailleurs décidé de mettre en rayon un deuxième exemplaire », affirme la bibliothécaire qui n’a elle-même pas lu le livre. Et pour ceux qui n’arrivent toujours pas à mettre la main sur l’ouvrage, reste l’ultime solution qu’est le téléchargement. En effet, il est facile se procurer le livre en format PDF sur Internet. 

« J’ai perdu comme un père »
On pourrait s’imaginer que dans ce contexte, les pro-Dalongeville tendent à s’éclipser. Et pourtant, au détour d’une terrasse de café, il n’est pas rare de croiser certaines personnes qui entretiennent le « mythe Dalongeville », plus ou moins souterrainement, à l’image de cette dame qui n’a pas peur d’affirmer à la terrasse du Chanzy qu’elle « a perdu comme un père ». Un père, qui, à entendre certains, serait presque un guide spirituel. Et les employés de Cultura peuvent en témoigner. En effet, ils se souviendront encore longtemps des scènes de liesse déclenchées par une simple séance de dédicace organisée pour la sortie du tome deux de Rose Mafia, en juin : « J’ai halluciné quand j’ai vu toutes ces personnes venues uniquement dans l’objectif de discuter quelques minutes avec Dalongeville. Le plus intéressant, c’est que tous ces lecteurs assumés de Rose Mafia ne sont pas des lecteurs confirmés ni des gens qui s’intéressent plus que ça à la politique. Pour la plupart d’entre-eux, je suis sûr que c’est le seul livre qu’ils ont lu de leur vie ». A y réfléchir, nombreux sont les Héninois nostalgiques, persuadés que cette affaire était un grand complot et qu’un jour, la vérité éclatera. Dalongeville renaîtra alors de ses cendres pour revenir au combat, tel un chevalier-blanc que l’on n’arrêtera plus. Et ils ont raison d’y croire. Gérard Dalongeville a en effet annoncé qu’il sera candidat aux municipales de 2014, si, bien entendu, la justice ne lui interdit pas d’être inéligible à l’issue de son prochain procès… 

A lire également
Le blog d’Alain Alpern, très virulent envers les pratiques de la fédération socialiste du Pas-de-Calais.

7 commentaires:

  1. Voilà un article bien écrit et avec beaucoup de lucidité. Il y a aussi des lecteurs qui ont lu (ou acheté) ce livre pour mieux comprendre la personnalité complexe de cet homme "politique" hors norme qu'est G. Dalongeville. Pour ma part, je n'ai pas voulu acheter ce livre, mais deux passages prolongés en librairie, m'ont permis de lire ce bouquin. C'est en définitif assez rapide à lire. Ce n'est pas, il faut bien le reconnaître de la grande littérature.

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  2. 85% D AUGMENTATION CERTES MAIS LES PAUVRES SERFS QUI SONT MALHEUREUSEMENT NON IMPOSABLES,QUELLE IMPORTANCE. REFLECHISSEMENT!

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  3. Monsieur Alpern, vous accusez régulièrement la majorité municipale de HB d'incompétence. Or en recherchant sur internet votre cursus professionnel on apprend que vous avez été l'adjoint de Bernard Seux à Béthune. En incompétence vous êtes un expert§
    Quel score avez-vous fait dans cette commune quand vous avez présenté non sans mal une liste compétente?

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  4. A 9H55: je ne comprends pas bien pourquoi vous parlez d'incompétence. Savez-vous ce que ce mot veut dire?
    Quand je dis que les élus majoritaires héninois sont incompétents cela signifie qu'ils ne connaissent pas leurs dossiers (à de très rares exceptions près), et qu'ils n'ont jamais essayé de pallier leur inexpérience politique. Je ne veux pas citer de nom, mais beaucoup d'Héninois souffrent en les voyant intervenir dans des AG, conseils municipaux, réunions...

    En ce qui concerne mon mandat d'adjoint béthunois, je pense que notre liste était assez remarquable (certains l'appelaient la "dream team"! mais ce n'est pas à moi d'en parler). En 1997, nous avons constitué une (superbe) liste pour battre Mellick (la marionnette de ce dernier, en fait, puisqu'il était inéligible). En 2001 j'ai mené une liste "Les Verts" (8%) mais nous n'avons pas réussi à faire l'union avec B. Seux. Nouvelle élection en 2002 (élection précédente annulée)avec toujours une liste autonome: même score environ mais Mellick a gagné au 1er tour! (puis battu en 2008).

    J'ajoute que je n'ai jamais eu de mal à constituer à chaque fois une liste et que je revois toujours, avec plaisir, mes ex-colistiers qui jouent, aujourd'hui, des rôles politiques non négligeables et fortement appréciés...
    Je ne sais pas où vous pêchez vos infos, mais si c'est sur le blog de Chruszez, ce n'est pas le bon endroit. Par contre, je ne pense pas avoir laissé une mauvaise impression aux Béthunois, ni moi, ni mes colistiers...

    En fait relisant le premier paragraphe de votre commentaire: je me rends compte qu'il est débile: en quoi avoir été l'adjoint de B.Seux est-il un signe d'incompétence?

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  5. Ok tout un chacun y va de son billet d'humeur,la vérité sort par la bouche de Wallard ,son pain quotidien,des têtes tombent régulièrement,des saisis sont faites,les avocats affluent pour chacun(e) de ces magouilleurs,les contribuables remboursent les frais de justice,la honte pèse un peu plus chaque jour sur le PS mais moi je me pose une question.

    C'est quand on les met en prison ces mafieux rose monsieur Alpern ?

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