lundi 30 septembre 2013

Carnets du dimanche (exceptionnellement du lundi)


- Il est gros et dégouline de gras. Le Zlatan burger, inventé par un restaurateur de Boulogne-Billancourt, se veut aussi hors norme que Zlatan Ibrahimovic, le joueur du PSG. Les clients s'avouent bien souvent vaincus devant ses 600 grammes de viande pour un poids total de près de un kilo. "Se faire zlataner" pourra désormais vouloir dire "friser l'indigestion". Dans Le Parisien, son créateur prévient : il vaut mieux le partager.
AA : Quelle pub pour le restaurateur ! Vous remarquerez que je n'ai pas indiqué le nom du restau...

- Roms : les positions changeantes de François Hollande
François Hollande aurait soutenu la position de fermeté de son ministre de l'intérieur, a rapporté Europe 1, jeudi 26 septembre.
Aujourd'hui, sur ce sujet, le président défend une ligne conciliant "fermeté et humanité". Au risque de contredire certaines prises de positions du passé. 
30 juillet 2010 : François Hollande ne réagit pas au discours de Grenoble
Nicolas Sarkozy prononce un discours à Grenoble dans lequel il affirme vouloir "mettre un terme aux implantations sauvages de campements de Roms", et évoque des "zones de non-droit qu'on ne peut tolérer en France", dont la moitié aurait "disparu dans les trois mois".
François Hollande ne réagit pas. 
12 septembre 2010 : il critique la circulaire sur l'expulsion des Roms
François Hollande estime que la circulaire du ministère de l'intérieur du 5 août 2010 ciblant expressément les campements de Roms "est à la fois immorale et illégale. Elle est immorale parce qu'une communauté est stigmatisée en tant que telle" et elle "est illégale parce que c'est une discrimination" en infraction avec la Convention européenne des droits de l'homme.  
30 juillet 2011 : Hollande se positionne à nouveau contre la circulaire
Au moment de la campagne pour la primaire socialiste, François Hollande donne son point de vue sur le discours de Grenoble. Il a été, explique-t-il, "à l'image du quinquennat : improvisation, inconstance et pour finir, impuissance".
12 février 2012 : il faut fermer les camps de Roms "quand il y a un risque pour la population"
27 avril 2012 : "On ne peut pas accepter que des familles soient chassées d'un endroit sans solution"
9 septembre 2012, François Hollande défend le ministre de l'intérieur

AA : Hollande est comme ça. Il veut faire plaisir à tous : à Valls, Duflot et même aux Roms...

- le site d'information parodique Le Gorafi singe si bien les médias qu'il arrive parfois à ses inventions d'être reprises (au premier degré) par des médias dits "sérieux". Dernier exemple en date : la très sérieuse agence de presse italienne ANSA s'est fait l'écho d'un faux sondage malicieusement décrypté par Le Gorafi dans un article intitulé "Sondage : 89 % des hommes pensent que le clitoris est un modèle de Toyota". Le grand quotidien italien Corriere della Sera s'est lui aussi fait piéger en reprenant la dépêche d'ANSA d'un titre sans appel : "France : pour 89 % des hommes, le clitoris est une Toyota"!
AA : nous le savons, les Français ont une relation "spéciale" avec leur voiture... Vous me direz qu'après Yaris, Clitoris... Je ne pense pas que si l'on interrogeait des femmes, elles penseraient que Pénis est un modèle de Toyota ! Elles savent faire la différence...

- La Gay Pride, prévue samedi 28 septembre à Belgrade, n'aura une fois de plus pas lieu. Les services de sécurité serbes ont interdit la marche pour la troisième année consécutive, invoquant des raisons de sécurité.
Plusieurs organisations et groupuscules d'extrême droite avaient annoncé leur intention de manifester à proximité du rassemblement des militants arc-en-ciel, et tout au long de leur itinéraire.
AA : pas "gay" la vie en Serbie...

dimanche 29 septembre 2013

De qui se moque-t-on ?


Pour ceux qui auraient manqué le début, vous pouvez vous référer aux articles suivants :
En date du 17/9, je faisais part de l'utilisation de la machine à affranchir municipale, par le maire de Lens, pour inviter des militants socialistes à débattre, lors d'une réunion.
Dailynord, le 26 septembre, reprenait la même information...



La Voix du Nord 28/9/2013 Édition Lens :

"À peine apparue sur le site Dailynord (qui n'a pas pris la peine d'appeler le maire), l'affaire ferait donc «pschitt»? Depuis quelques jours, des internautes se déchaînent contre la ville de Lens, coupable d'avoir payé avec l'argent public l'envoi de courriers aux militants socialistes. Détournement de fonds publics? Pas du tout, se défend le maire de Lens, Sylvain Robert.
Les lettres en question avaient été postées en août dernier. Il s'agissait de 450 courriers adressés aux militants socialistes de Lens, les invitant à une rencontre le 6 septembre, salle Paul-Sion à Lens. Or, les enveloppes contenant la lettre portent le numéro de la machine à affranchir de la mairie de Lens.
Sylvain Robert se défend de toute malversation et confirme que la machine à affranchir de la mairie a bien servi à envoyer ces courriers, «comme ça se fait d'ailleurs depuis longtemps. Chaque envoi aux militants socialistes fait l'objet d'une facture, et je rembourse ensuite la somme à la Ville. Tout est consigné dans les registres des services municipaux. Je mets à votre disposition les titres de recettes et les preuves de tous les remboursements.»"

2 remarques :
- cela écorcherait la plume du journaliste de dire que cette info est parue, ici même, 9 jours avant d'être reprise par Dailynord. Total mépris du journal envers les bloggers. La presse nationale, elle, a compris, depuis longtemps, qu'il n'y avait pas à ignorer ce mouvement démocratique naturel que permet Internet.On notera que le quotidien régional, informé en même temps que Dailynord, n'avait pas jugé utile d'en faire un article, et qu'aujourd'hui il s'interroge : " l'affaire ferait donc «pschitt»?"

- Concernant la réponse du maire de Lens, c'est du "foutage de gueule" :
* La collectivité n'a pas à avancer de l'argent pour régler les dépenses personnelles du maire... La mairie n'est pas une banque au service du maire ou de son parti ! On agit ainsi "depuis longtemps", dit S. Robert. Cela signifie que le ou les prédécesseurs du maire en faisaient autant ? Je propose qu'on vérifie si la ville a été remboursée de toutes ces soi-disant avances !
* Dans un communiqué, le maire indique qu'il a remboursé par chèque la facture (on suppose : envoyée par la mairie !). A quel titre l'a-t-il fait ? Pas en tant que maire, bien sûr... Pas en tant que militant, puisqu'il n'est pas responsable de section. Qu'en pense le secrétaire de section, Arnaud Sanchez ?
Aurait-il remboursé en tant que candidat à la mairie ? Mais il n'y a pas encore eu de désignation !
* Au fait, outre le remboursement de l'affranchissement, a-t-on remboursé les enveloppes, le temps passé par un employé municipal, l'amortissement de la machine, ou si c'est une location, la quote-part de la redevance/loyer, sans parler des 450 photocopies qui ont dû être faites en mairie ?
* A quel titre une salle municipale a-t-elle été mise à disposition de M. Sylvain Robert. Dans un commentaire sous un des articles parus sur ce blog, on faisait observer que tous les partis, à Lens, ont droit à une salle. Le 6/9, S. Robert organisait une réunion à titre personnel, mais pas en tant que maire, ni en tant que responsable d'un parti, pas plus qu'en tant que candidat ! Le maire, S. Robert a-t-il accordé un privilège à S. Robert, citoyen lensois, en lui prêtant une salle communale, qu'aucun autre particulier lensois n'aurait pu obtenir ?
* Le maire déclare avoir remboursé la ville en date du 9 septembre. Outre que je doute que la procédure de l'avance soit une procédure respectueuse du droit et de l'éthique, je suis étonné de cette assertion. En effet, les commentaires parus sur ce blog et défendant le maire, ne font pas état de ce remboursement précoce. Dois-je ajouter que, renseignement pris, dans l'entourage du maire, j'ai eu droit à ces 2 réponses : "Le maire va rembourser (16 septembre)" "Le maire a commis une maladresse". Je suis convaincu qu'il y a eu remboursement, mais après le 17 septembre...

Est-il besoin d'ajouter que je n'ai aucune animosité particulière contre Sylvain Robert que je ne connais pas. Je ne suis pas lensois et ne soutiens personne dans cette ville. Par contre, je suis sourcilleux du respect des procédures publiques et de l'argent public. En matière d'affranchissement postal, on sait très bien que beaucoup de mairies (de toutes les tendances politiques) ont utilisé les moyens municipaux... Je l'ai bien connu dans ma vie antérieure (c'était une époque où il n'y avait pas de blog !). Il y a peu, un ex-maire d'une commune du bassin minier a été surpris en train de photocopier des tracts dans une autre commune du territoire. Il se fait que j'ai travaillé, en son temps, avec l'ex-maire concerné et le maire de la commune où les tracts ont été dupliqués (pour reprendre l'ancien vocabulaire) et que j'ai conservé de bonnes relations avec eux. J'ai pourtant dénoncé, ici-même, ce détournement de fonds publics...


A tout hasard, je transmets copie de ce texte à la Chambre régionale des comptes qui appréciera ce type de procédure, pour le moins peu respectueuse de l'argent public...
Je suggèrerai même aux magistrats de vérifier quand a eu lieu cet opportun remboursement : s'il y a été procédé après mon post du 17 septembre, j'y verrai là une curieuse coïncidence... et, par conséquent, un mensonge officiel.

samedi 28 septembre 2013

En feuilletant le Canard


- En manchette : "Dix-neuf mois plus tard, Hollande revient à Florange ... en capitaine de métallos"
Pour ceux qui auraient oublier le "capitaine de pédalo" dont l'avait affublé un certain JL Mélenchon.
AA : le capitaine de pédalo met à l'eau sa reconversion du site...

- "En réponse aux félicitations de Hollande, Merkel s'essaye aux petites blagues : "Moi chancelière, toi chancelant !""
AA : Merkel avait soutenu Sarko aux présidentielles. Hollande félicitant Merkel pour sa victoire, cela est soit du cirage de pompes, soit de l'humour-vache...

- Alors que Fillon nous fait croire qu'il n'avait pas préparé son appel à voter pour le moins sectaire, le Canard affirme que Fillon est "en état de récidive aggravé", car il"avait testé la formule avant l'été"
* Dans l'émission des paroles et des actes, le 6 juin, il avait expliqué que "le FN était en dehors du pacte républicain et que son programme absurde risquait de conduire le pays à la catastrophe" avant de lâcher cette consigne : "Pour une élection municipale où il s'agit, au fond, de gérer une collectivité et de rassembler des hommes et des femmes, je conseillerais aux électeurs de choisir le moins sectaire des candidats""
* sur son blog, le 7/6, il écrivait : "L'histoire du "ni-ni " est un bel attrape-nigaud. Le front républicain n'a de sens que quand la République est en danger. Dans le cadre d'un duel gauche-FN au second tour des municipales, je conseillerais aux électeurs de choisir le moins sectaire des candidats."
Personne ne s'était ému de ces formules avant que finalement celle du 8 septembre ne mette le feu au poudre...
AA : comment reconnait-on si un candidat est sectaire ou non ? Réponse de Fillon  Fuyons ou se taire...

- La noix d'honneur : "Épinglée sur le blazer marine de Valérie Pécresse, à propos des positions dérapantes de Fillon sur le FN (Libération 24/9) : "La polémique est close, et notre position limpide". La position de qui et à quelle date ?"
AA : Il est vrai que l'UMP est clair sur le sujet, à tel point que lors du prochain congrès du parti, JF Copé a décidé d'offrir un petit pain au chocolat honoraire au seul Fifi (F. Fillon). Sectaire, va !
 

- Le député UMP du Pas-de-Calais, maire du Touquet, Daniel Fasquelle "s'est fait pincer en flagrant délit." Lors d'un amendement qu'il a présenté concernant le projet de loi Duflot sur le logement, amendement "qui vise à accroître les compétences -et donc les revenus- des agences de location", le député, dans l'exposé des motifs du texte,  justifie ce dernier par la crainte d'"une perte de chiffre d'affaires de notre secteur". Ce notre correspond à une pratique des groupes de pression qui propose un texte que le parlementaire signe sans regarder. Devant les ricanements de la ministre et des autres parlementaires, D. Fasquelle a "marmonné" : "C'est une coquille ! Cela ne vous est jamais arrivé ?"
AA :  Daniel Fasquelle a, jadis, soutenu une thèse universitaire dédiée au droit communautaire de la concurrence. En tant que maire du Touquet, il n'a toujours pas digéré que sa ville souffre de la concurrence de ports spécialisés dans la coquille saint-jacques...et il le rappelle sans cesse !

- L'hebdo satirique rappelle les nombreuses modifications électorales effectuées par le gouvernement actuel, à savoir :
* des binômes homme/femme aux cantonales et surtout, sur injonction du Conseil constitutionnel, un "rééquilibrage démocratique" dépeçant en priorité les cantons ruraux et peu peuplés "fiefs traditionnels de la droite"
* au Sénat, la règle de la proportionnelle sera appliquée également aux départements ruraux qui élisent 3 sénateurs, soit des départements généralement de droite. De plus les villes de plus de 30 000 habitants (de gauche souvent) auront des électeurs supplémentaires dans le collège électoral élisant les sénateurs, cela afin d'équilibrer la surreprésentation réelle des petites communes. Soit un gain potentiel de 6 à 7 sièges pour la gauche. 2 à 3 sièges supplémentaires également du fait de la réforme du mode de scrutin des sénateurs de l'étranger...
* "quant au Haut Conseil à l'intégration -qui était truffé de Sarkoboys et infiltré par l'extrême droite-, il a carrément été débranché : la totalité de ses représentants, dont les mandats expiraient le 24 décembre 2012, n'a été ni remplacée ni renouvelée. Là, le Conseil a fait de la résistance et continué de phosphorer comme si de rien n'était. En plein mois d'août, il a même diffusé un projet d'avis préconisant l'interdiction du port du voile dans les universités. Furieux, Matignon a aussitôt publié sur le site du Haut Conseil un "avertissement" rappelant que cette institution n'était "plus en fonction", et n'était "donc plus en situation d'émettre des avis ni de publier des rapports".
AA : pour les municipales, il serait question d'édicter que les listes soient composées de 50% de sectaires et 50% de non-sectaires. Fillon n'est pas d'accord...

vendredi 27 septembre 2013

Prospectives politiques

François Hollande "bouge" beaucoup et ses voyages à New York (l'ONU) et à Florange font partie des dernières cartes qu'il abat pour ne pas tomber encore plus bas dans les sondages. Il a véritablement joué un coup de poker en affirmant que la courbe du chômage s'inverserait avant fin 2013. On peut comprendre que, après avoir décidé de mesures impopulaires, il lui fallait fixer un horizon aux Français. Certes, quelques "frissons" peuvent faire penser qu'il pourrait réussir son pari : une croissance très légère et une "mystérieuse" baisse du chômage en août demandent à être confirmées dans les 4 prochains mois.

1- Admettons qu'il réussisse à inverser les courbes : au-delà des récriminations de l'opposition sur des manipulations statistiques ou sur des affirmations que toute l'Europe est dans le même tempo, quel pourrait être l'impact d'une telle évolution favorable ?
- il est certain que les municipales annoncées comme une catastrophe pourraient se révéler moins traumatisantes. Et cela, d'autant plus que l'UMP est divisée, pour ne pas dire en voie d'extinction, et que l'alliance BB (Borloo/Bayrou) semble décoller...
- dans ce cas-là, également, serait remis en question l'accord brinquebalant entre le PC et le PG au sein d'un Front de Gauche qui masquerait encore moins les divergences entre les 2 partis sur l'opportunité de soutenir le PS. Le PC voudra profiter d'un PS recouvrant sa santé et le PG devra constater l'échec de sa stratégie...
- mais au-delà des municipales et des Européennes (élections où le PS pourrait se maintenir également), quelles conséquences pourraient s'ensuivre d'un mieux de la France, pour F. Hollande ? Ce dernier aurait alors 3 ans sans élection pour regagner la confiance des électeurs qu'il a perdu en 18 mois... Des politiques plus ciblées envers les classes moyennes sont alors probables, un accent sur les politiques écologiques satisferait, au-delà de l'électorat  d' EELV, ceux qui sont sensibles aux problèmes environnementaux...
- coupé du PG, raffermi dans ses options social-démocrates, F. Hollande ne serait-il pas enclin alors à se rapprocher de ce centre, avec lequel il a beaucoup d'idées en commun (le social, l'Europe, le libéralisme économique, l'écologie, la lutte contre le FN...) ? Cela plairait à F. Bayrou qui verrait là un moyen de ne pas se laisser manger par Borloo...

2- Hypothèse opposée à la précédente : la France continue à dépérir et l'échec de F. Hollande est alors patent... 2 hypothèses peuvent être alors envisagées :
- dès janvier, constatant qu'il n'a aucun argument crédible, il dissout l'Assemblée nationale... prérogative discrétionnaire du président de la République... L'article 12 de la constitution de 1958 stipule : « Le Président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des Présidents des assemblées, prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale. Les élections générales ont lieu vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution..."
- ou alors il "traîne" et attend les résultats des municipales et des européennes, espérant une "divine surprise" ou une amélioration de la situation économique... Et en cas d'échecs renouvelés, il dissout dès les européennes passées (25 mai) pour des élections législatives en juin...
Dans les 2 cas, le PS ne s'en sortira pas tout seul. Ses alliés, déjà faibles, pâtiraient également des échecs.
Deux possibilités s'offrent au PS :
- laisser une droite, pourtant mal en point, rassemblant les anti-Le Pen, gagner les élections législatives, pour amorcer une nouvelle cohabitation;
- s'allier avec le centre... à condition de laisser le leadership aux BB, avec, à la clef, une cohabitation, également, mais plus soft que celle que je viens d'évoquer...

En conclusion, quels que soient les scénarios, une recomposition politique est fort envisageable...


jeudi 26 septembre 2013

Confirmation

Je vous avais dévoilé l'info, ci-dessous, le 17 septembre : http://alpernalain.blogspot.fr/2013/09/ah-le-pouvoir.html?showComment=1380194801489

"Puisque je parle du Lensois (le territoire), il me revient qu'un maire socialiste a invité les militants de sa ville (sans l'accord du secrétaire de section), pour leur parler "élections municipales". La lettre d'invitation avait comme en-tête le "poing et la rose". Mais le plus regrettable est que les enveloppes furent affranchies en mairie... Il est toujours temps, vous me direz, de rembourser la ville, pour éviter d'être taxé de détournement de fonds publics ou pour ne pas se voir réintégrer ces dépenses dans son compte de campagne..."


 

A Lens, le maire-candidat confond la caisse de la mairie avec celle du PS !

COUAC. A force de répéter que Lens est une des communes les plus pauvres de France, on va bien finir par le croire. Cela dit, la nouvelle équipe municipale ne risque pas d’apporter sa pierre à l’édifice du redressement… Elle confond la caisse de la mairie avec celle du PS !
lenscourrier-TEXTE
Un courrier pour militants affranchi à la mairie. Ben pourquoi se gêner ?
Rappel des faits : dans un courrier en date du 29 août dernier, Sylvain Robert – le maire intronisé par Guy Delcourt, son prédécesseur démissionnaire en juin 2013 – invitait les membres de la section socialiste locale à une rencontre « conviviale et fraternelle », selon les termes du dit courrier.
« Cher camarade… », démarrait ainsi la missive du nouvel édile. « J’ai le plaisir de te convier… ». Bref ! Il s’agissait bien du carton d’invitation à une petite surprise party entre « potos » roses. Le conseil de famille s’est tenu le vendredi 6 septembre à 18h30, salle Paul Sion à Lens. A l’ordre du jour : dévoiler la stratégie du jeune maire pour s’assurer le moment venu l’investiture du PS aux prochaines élections municipales de mars 2014. En conclusion : un courrier à caractère privé. De plus, on imagine mal le premier magistrat lensois tutoyer sans vergogne ses administrés, qui plus est par écrit. Allez au pire, cette familiarité aurait relevé de la faute de goût mais rien de plus.

Un courrier électoral affranchi à la mairie…

Petit hic. Le cachet de la Poste ne laisse aucun doute sur le lieu d’affranchissement des enveloppes, contenant la lettre à destination des 450 membres de la section lensoise. Le matricule « 642549 » n’est autre que le numéro de référencement de la machine à affranchir de la Mairie de Lens. Merveille de la technologie, l’oriflamme « Lens, au cœur de la performance » apparaît également sur les superbes enveloppes blanches. Force est donc de constater qu’à Lens, et ce alors que la Fédération PS est toujours sous tutelle, on utilise tout de go l’argent public pour envoyer des courriers à caractère électoral à ses camarades ! Bin oui, c’est bien connu. Le facteur amène toujours les cartes de vœux. Malheureusement, il ne garantit visiblement pas les bonnes résolutions. « J’ai l’héritage d’un siècle de socialisme à Lens », écrit encore dans sa lettre Sylvain Robert, qui ne croit pas si bien dire.
Combien de ces pratiques existent dans le fonctionnement de cette sous-préfecture du Pas-de-Calais ? Les contribuables lensois sont aujourd’hui en droit de s’interroger… Et combien de temps encore, les petits détournements de fonds publics vont-ils passer comme des lettres à la Poste ?
 Benjamin Dartois

Lepénisation des esprits ?


Le Monde 26/9/2013 (éditorial)

Roms : la faute de Manuel Valls.

Peu de temps après son installation au ministère de l'intérieur, Manuel Valls avait assuré vouloir traiter le problème des Roms "dans la sérénité". Faisant référence au discours prononcé à Grenoble, en juillet 2010, par le président de la République de l'époque, Nicolas Sarkozy, il ajoutait : "Ce n'est pas facile. Si le débat est remis sur la place publique de la manière dont cela a été fait il y a deux ans, on n'y arrivera pas."
A l'évidence, il n'y arrive pas. Les propos qu'il a tenus le 24 septembre sont aux antipodes de la sérénité à laquelle il invitait. Il ne s'est pas contenté, en effet, d'assurer – ce qui est son rôle – qu'il ferait procéder, à chaque fois qu'une décision de justice le justifie, au démantèlement des campements illégaux où s'entassent quelque 15 000 Roms dans des conditions indignes, à la lisière de nos grandes villes. Il ne s'est pas contenté de juger, comme en mars, que "les Roms ont vocation à rester en Roumanie ou à y retourner".
Il a relancé le débat exactement sur le terrain où l'avait placé la droite : l'impossibilité, sauf pour "quelques familles", d'intégrer ces populations dont les "modes de vie extrêmement différents des nôtres" et entrent "en confrontation" avec les populations voisines. Dès lors, sauf exception, "il n'y a pas d'autre solution" que de démanteler les campements et de renvoyer leurs occupants dans leur pays d'origine.
Ce faisant, le ministre de l'intérieur sait qu'il exprime, tout haut, l'irritation de bon nombre des élus locaux concernés et qu'il répond à leur sentiment d'impuissance. De même, il veut entendre l'exaspération devant l'augmentation de la petite délinquance dans la capitale ou quelques grandes villes, à laquelle les Roms contribuent pour une part non négligeable – en particulier les mineurs, souvent organisés par des réseaux mafieux.
Si ce n'est du cynisme, drapé dans un langage de "vérité", c'est une faute lourde. Politique autant que morale. Depuis des semaines, sans même que l'extrême droite ait besoin de s'y employer, la droite a délibérément choisi de faire de la "menace" que constitueraient les Roms un thème explosif des prochaines élections municipales et, au-delà, européennes. En apportant de l'eau à son moulin, M. Valls donne crédit à cette campagne qui joue, sans vergogne, sur la peur de l'étranger et fait des Roms des boucs émissaires parfaits.
Mais en désignant l'ensemble d'une population étrangère – et néanmoins européenne –, en stigmatisant une population ethniquement étiquetée, en la jugeant incapable de s'intégrer en France, le ministre de l'intérieur renonce à des principes élémentaires républicains : l'accueil, l'intégration, la solidarité.
Plusieurs voix, à gauche, l'ont immédiatement déploré. Celle de Martine Aubry, maire de Lille, qui a invoqué "l'humanité et l'efficacité, c'est-à-dire la République". Celle du ministre Arnaud Montebourg, qui a jugé le propos de M. Valls "excessif" et estimé qu'il devait être "corrigé". Il a raison.
Et c'est au président de la République de le faire, avec fermeté et, si possible, sérénité. C'est sa responsabilité et son devoir.


Remarques AA : 

- 15 à 20 000 personnes d'origine européenne qu'on ne veut pas intégrer ! Décidément la France est en pleine dérive morale. 
- Il est évident que la Roumanie est la première fautive en ne favorisant pas l'intégration de ses habitants, malgré les sommes considérables données par Bruxelles. Et c'est là-dessus que  les efforts de la France doivent porter en priorité... ce qui ne signifie pas qu'il ne faille pas lutter contre les maffiosi qui exploitent une partie des Roms (et là, c'est de la compétence du ministre de l'Intérieur). Tout cela facilitera le devoir d'hospitalité qui a toujours fait l'honneur de la France. Pendant la crise de 1929, notre pays a su accueillir des millions de personnes et les a intégrées. Aujourd'hui le nombre d'immigrants n'a jamais été aussi faible... Ne nous laissons pas emporter par cette xénophobie et ce racisme que l'on tente de nous instiller, en justifiant ces poisons par la période de crise que nous vivons ("les immigrés prennent le travail des Français", "place à la préférence nationale"). Et dire que c'est l'Allemagne qui donne l'exemple de ce que immigration massive et santé économique vont de pair...
- C'est effectivement au président de la République de mettre fin à la dérive sécuritaire qui inspire certains élus de gauche et pas des moindres. F. Hollande s'honorerait à siffler la fin de la récréation...

mercredi 25 septembre 2013

Les 3 François : Fifi, Frankie et Papy


Il se fait que trois François, Hollande, Fillon et le pape, viennent de faire l'actualité par différentes déclarations. Il m'a semblé opportun de les faire discuter ensemble pour qu'ils puissent confronter leurs points de vue. Par souci de convivialité et surtout pour mieux les appréhender, je les présente avec un diminutif approprié : Fifi (F. Fillon), Frankie (F. Hollande), Papi (le pape F). N'y voyez là aucune attaque désobligeante de ma part.

- Frankie : alors Papi, ça y est, les cathos pourront être homos, se faire avorter et divorcer ?
- Papi : c'est un peu caricatural et le mécréant que tu es devrait, pourtant, bien comprendre que, sans abandonner notre doctrine morale, il nous faut nous atteler à notre projet moral...
- Frankie : et tu crois, Papi, qu'après s'être battue pendant 2000 ans pour le célibat des prêtres, l’Église va se refaire une nouvelle virginité en autorisant leur mariage ? Vous arrivez après la bataille et vous ne ramasserez que les morts, même pas les blessés...
- Fifi : c'est vrai qu'il ne faut pas rester figé dans ses idées...
- Frankie : ce n'est pas parce que tu te complais avec ton "cher Vladimir" que tu vas nous faire croire que le président russe va sauver la planète !
- Fifi : je pense que Poutine peut conduire à la paix en Syrie.
- Papy : pourquoi ne l'a-t-il pas fait avant et a laissé massacrer plus de cent mille personnes ?
- Fifi : parce que les conditions n'étaient pas réunies et que le monde entier découvre maintenant que derrière les rebelles, il y a Al Qaïda...
- Frankie : foutaises ! Tu t'es laissé encore une fois emberlificoter par M. Le Pen...
- Fifi : non, non ! J'ai mis une barrière entre le FN et nous...
- Frankie : ah oui ? Ce n'est pas toi qui a mis sur un pied d'égalité le FN et le PS, en demandant aux électeurs qui auraient à choisir entre les 2, de privilégier le moins sectaire ?
- Papy : mes amis, mes amis, du calme... A toi, Fifi, une secte peut très bien évoluer. Regarde le catholicisme, c'est une secte qui a réussi... A toi, Frankie : interroge-toi pour savoir si d'anciens socialistes n'ont pas migré vers le FN parce qu'ils n'ont plus reconnu les Pères fondateurs de ton Église...
- Frankie : et rejoignent Satan, c'est ce que tu veux dire, Papy ?  
- Papy : ne sois pas dogmatique, Frankie...
- Frankie : c'est toi qui me dis, cela ?
- Fifi :  nous nous égarons, les amis... Parlons plutôt, Frankie, de la politique économique que tu mènes. Tu tues la France avec ton assommoir fiscal : tu assassines le pouvoir d'achat, tu casses toute initiative, tu pratiques un assistanat mortifère et enfin, tu brises les rêves !
- Papy : casser, tuer, assommer, assassiner, briser... Quel langage, Fifi !
- Frankie : d'autant plus que si la France est crucifiée (pardon, Papy !), c'est bien de ta faute, toi qui as conduit la France, là où nous l'avons trouvée... Toi et ton âme damnée (désolé, Papy !)...
- Fifi : tu peux parler avec tes 23 % de Français satisfaits de toi... C'est une descente aux enfers, du jamais vu...
- Papy : je pense que vous vous égarez, mes Frères humains !
- Frankie : ah non, pas cela ! Je ne suis pas ton frère, Papy. Si un jour, tu balayes devant ta porte, on en reparlera...
- Fifi : c'est une véritable excommunication que tu profères là, Frankie. Ne fais pas attention, Papy, la prochaine fois je t'emmène voir Vladimir et nous irons prier avec nos Frères orthodoxes...

Dans un brouhaha indescriptible, les 3 François se retirent, mêlant invectives, jurons, noms d'oiseaux...
 


mardi 24 septembre 2013

Hénin-Beaumont n'en finit pas de sombrer....


"Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ?" est le titre d'un merveilleux film italien de 1974 de Comencini... Telle pourrait être la question que la ville d'Hénin-Beaumont se poserait, si... Nous avons déjà, à maintes reprises, tenté d'y répondre et nous aurons encore l'occasion de nous pencher sur cette véritable descente aux enfers...
Et tout cela continue sur ce "bateau ivre", voguant sans capitaine à bord...

Le maire a décidé d'appliquer une décision du conseil municipal qui, en son temps avait déjà pas mal "fait de bruit dans Landerneau", à savoir une taxe sur les enseignes de plus de 12 m2 (http://alpernalain.blogspot.fr/2011/04/conseil-municipal-dhenin-beaumont-du.html) Peu de commerces de centre ville devraient être touchés. Mais à 6 mois d'élections municipales, avec une majorité sortante mal en point, était-ce vraiment la peine de susciter la grogne de commerçants, grogne attisée par le FN qui s'est fendu d'un tract spécifique distribué aux commerçants... Comme le note malicieusement La Voix du Nord, en période préélectorale, les maires évitent de faire distribuer des PV de stationnement ou d'embaucher à tour de bras (il n'y a pas qu'à HB...). E. Binaisse, le maire, n'a cure des contingences électorales, et dans élan de naïveté, matraque les commerçants... On ne pourra pas l'accuser de démagogie ! Alors que le commerce héninois s'enfonce de plus en plus dans une disparition programmée, d'autant plus que la majorité actuelle n'a absolument rien fait pour lui, on peut se demander quelle mouche a piqué le premier magistrat...

Ce premier magistrat qui aimerait se représenter, n'a pas conscience de son bilan largement négatif, et la fédé du PS 62 commence (!) à comprendre la situation : on a parlé de parachuter Vincent Léna (Conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais, adjoint au maire de Berck, secrétaire des socialistes de la 4e circonscription, 1er secrétaire adjoint de la fédération socialiste du Pas-de-Calais), mais qui a envie de perdre sa crédibilité dans le cloaque héninois ? Il n'est pas jusqu'au secrétaire de la fantoche et famélique section socialiste d'Hénin de revendiquer la tête de liste... Non décidément, M. Binaisse, la mairie héninoise n'est pas une sinécure...

Quant au forum des associations organisé samedi et dimanche à François Mitterrand ("Mittrand" comme le prononce Eugène Binaisse), ce fut un double échec : peu d'associations et peu de visiteurs (à part des adhérents et des parents de majorettes). "Mauvaise communication" fut-il transmis au maire. Réponse de ce dernier : "Effectivement, mais nous n'avons pas eu de chance, les 2 personnes en charge de la comm' sont en congé de maternité"... Est-ce beaucoup demandé aux assoc percevant une subvention de participer à ce forum ?
A la fin de cette manifestation, le maire vint lui-même faire de la "retap" pour le "pot de l'amitié"... Surprise quand il s'approcha d'une visiteuse et leva le pouce pour indiquer la direction de la buvette, puis, dans un geste significatif, dirigea ledit pouce vers ses lèvres pour indiquer qu'il s'agissait de boire un coup. Geste emprunt d'une rare élégance  (ironie de l'histoire : il s'adressait ainsi à ma compagne...).


lundi 23 septembre 2013

La Fédé 62 du PS sous tutelle : rien n'est encore terminé...

Information technique pour ceux qui n'arriveraient pas à accéder aux commentaires des articles.
Sur le sommaire de ce blog (là où figure la liste des posts), se trouve, en haut et à gauche, mon nom "Alain Alpern". Pour avoir accès aux commentaires, il faut que figure, sous mon nom, le mot "Magazine". Si ce n'est pas le cas, doublecliquez sur Alain Alpern : normalement apparaîtra le mot "Magazine" et le nombre de commentaires à la droite du titre de chaque article du sommaire. Sinon, recliquez...
Merci de me signaler d' éventuels échecs.



Il semblerait donc que la levée de la tutelle sur le PS 62 ne se fera pas dans les semaines qui viennent comme l’espérait la direction collégiale intérimaire actuelle, après quinze mois de  tutelle nationale : exercée directement, dans un premier temps, par le national, puis fédéralement, à partir de mai dernier. 
  «Il y a tout un travail de rénovation qui doit être encore complété. Il faut faire un bilan de ce qui est déjà fait et de ce qui doit encore être fait. » a déclaré, samedi, diplomatiquement, Harlem Désir, 1er secrétaire national, venu à Wingles pour les annuels "chantiers du Pas-de-Calais", en réponse aux demandes pressantes de ceux qui souhaitent retrouver leur indépendance.
Il y a probablement des raisons que nous ne connaissons pas, à ce refus... Et la remarque précédente d' H. Désir le laisse entendre.
Je ne suis pas dans le secret des dieux, vous vous doutez pourquoi, mais tentons de comprendre les insinuations du camarade Désir. 
Après le bilan désastreux de la dernière secrétaire fédérale, Catherine Génisson, dont les décisions furent plus que contestables, et c'est un euphémisme (rappelons-nous Hénin-Beaumont en 2009; le soutien à Dalongeville, en 2008, étant directement d'origine percheronne), la fédération 62 du PS a moins fait parler d'elle : Kucheida a été opportunément écarté (mais c'était une décision de M. Aubry)... Quelques jeunes ont été élus députés : N. Desfachelles, Yann Capet ou Nicolas Bays, voire même Stéphane Saint-André, radical, mais soutenu par le PS. Bien sûr, vous me direz que les décisions sont nationales, mais... Quelques têtes nouvelles : Brigitte Bourguignon ou Philippe Kemel. Quelques "barons" en sont à leur dernier mandat, probablement : Serge Janquin ou Guy Delcourt, de qui on peut s'attendre à tout, puisqu'il n'arrête pas de démissionner (du mandat de maire, de l'Agglo), mais dont l'objectif ne semble pas être de prendre sa retraite, persuadé qu'il sera un recours...
Par contre, pour les prochaines municipales, il faudra gérer 2 graves problèmes qui n'ont pas été anticipés, alors qu'ils sont prévisibles depuis quelque temps : le nombre de dissidences (avec la règle de l'exclusion, avec réintégration si le dissident gagne) et l'absence de dispositions contre un  FN euphorique qui pourrait très bien emporter Hénin dès le premier tour !
La gestion des sections a-t-elle été assainie, depuis la découverte de pratiques financières douteuses ? Le point n'a jamais été fait, alors que ce serait pourtant une preuve que la rénovation a avancé dans le Pas-de-Calais. 
On ne peut pas affirmer non plus que la Fédé soit dynamique et présente. Il faut dire que le contexte national n'est pas très propice... Reconnaissons quand même que le travail collégial est une bonne chose et on pourrait en tirer des leçons pour l'avenir...
Enfin, il est probable que tant que les enquêtes en cours, à Lille, n'ont pas abouti, il parait difficile d'absoudre cette fédération. Rappelons, en effet, qu'est en cause le financement de la fédération 62. On a rappelé lors du procès Dalongeville qu'un chèque de 215 280 euros, déposé au Luxembourg, sur le compte de Guy Mollet, avait un objet douteux. Cela n'empêche pas, d'ailleurs, cette entreprise de continuer à travailler avec des collectivités, et notamment avec celle d'Hénin-Beaumont qui était la première concernée par le compte du Grand-Duché... Tant que les enquêtes ne sont pas terminées, il paraît difficile au PS de laisser sa fédé agir de façon indépendante; cela signifierait, en effet, s'il y a mise en cause de personnalités, qu'elle absout les fautifs...
N'oublions pas, non plus, qu'il y a beaucoup d'ombre sur l'inaction d'un ancien premier secrétaire national du PS, pourtant bien au courant de dérives dans le Pas-de-Calais. Et à l’Élysée, on doit beaucoup s'agiter sur les conséquences dramatiques de révélations sur le sujet...

dimanche 22 septembre 2013

Carnets du dimanche

Les textes ci-dessous sont des extraits d'articles du Monde de ces derniers jours, articles plus ou moins modifiés pour les besoins de la cause....



- Des Tunisiennes sont parties en Syrie pour assouvir les besoins sexuels de combattants islamistes, d'après les affirmations du ministre de l'intérieur tunisien
"Elles ont des relations sexuelles avec vingt, trente, cent" djihadistes au nom du "djihad al-nikah" ("la guerre sainte du sexe"), puis "reviennent enceintes", a-t-il déclaré. Le djihad al-nikah, qui permet des rapports sexuels hors mariage avec des partenaires multiples, est considéré par certains dignitaires salafistes comme une forme légitime de guerre sainte.
AA : vous voyez bien que l'Islam radical est libéral sur les questions de société. Lors de notre expédition au Mali, nos soldats ont-il reçus de tels soutiens ? Probablement pas...

- Cibles éparses et faciles à atteindre, les Roms sont tout désignés pour jouer le rôle de bouc émissaires en année électorale. Le poids de l'extrême droite, un dossier inextricable, des campements déplacés de commune en commune : tous les ingrédients sont réunis pour en faire les "vedettes" de la campagne des municipales. A six mois du scrutin, les premières salves tirées à leur endroit donnent le ton.
"Vous avez l'impression qu'on harcèle beaucoup les Roms ? Parce que moi, j'ai l'impression que les Roms harcèlent beaucoup les Parisiens", s'était enflammée Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) sur i-Télé, mercredi 18 septembre. Ce qu'elle a répété à l'envi, jeudi, lors d'un déplacement au Champ-de-Mars en compagnie de Rachida Dati. Le duo qui s'était déchiré avant la primaire à Paris est à l'unisson dans l'argumentaire anti-Roms. "Il y a un véritable harcèlement à la sortie des écoles auprès des enfants. Allez voir. J'assume complètement qu'il faut les faire partir", a renchéri la maire du 7e arrondissement.
Version Copé, les musulmans arrachaient des pains au chocolat de la bouche des mauvais pratiquants pendant le ramadan, version Dati, les Roms "s'accrochent au cartable" des écoliers.
AA : NKM, Dati, Copé vont probablement lancer une campagne pour la santé des petits Parisiens et de leurs parents : je ne serais pas étonnés qu'ils réclament un petit pain au chocolat dans le cartable de chaque écolier et du rhum pour leurs parents... 

- Des analyses de la sonde Curiosity, qui arpente Mars depuis un peu plus d'un an, ont montré que l'atmosphère de la planète contenait très peu de méthane – ce qui réduit considérablement la probabilité que des micro-organismes produisant ce gaz vivent dans le sol. La faible teneur en méthane dans l'atmosphère réduit fortement les chances qu'il y ait des microbes vivants ou des matériaux biologiques fossiles dans le sol martien qui produiraient ce gaz, jugent les scientifiques.
AA : mince alors, moi qui avait acheté sur Mars, à une agence immobilière sérieuse, du terrain pour y construire une grande maison  afin de favoriser les rencontres avec les autochtones, me voilà gros Jean comme devant. Et j'avais même proposé à la ville d'Hénin-Beaumont, un jumelage avec les Martiens... Remarquez, on m'avait répondu, prudemment : après mars 2014 !


- Si l'attention médiatique s'est largement focalisée ces derniers mois sur la série de meurtres à Marseille (quinze depuis janvier), cette multiplication des homicides n'en fait pas la capitale du crime en France. Si les Bouches-du-Rhône sont le département où les homicides volontaires sont les plus nombreux en valeur absolue (55 en 2012), ils ne le sont pas rapportés au nombre d'habitants.
A partir des données de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) concernant des faits constatés par la police et la gendarmerie, les Bouches-du-Rhône n'étaient en effet, en 2012, que le sixième département le plus meurtrier, avec 2,8 homicides volontaires pour 100 000 habitants, c'est-à-dire autant que les Alpes-Maritimes. C'est bien moins que la Haute-Corse et la Corse-du-Sud (8,2 et 5,4 meurtres pour 100 000 habitants).
C'est encore moins que les départements d'outre-mer, et en particulier la Guyane et la Guadeloupe. La Guyane arrive en tête des territoires où les meurtres sont les plus fréquents (10,2 homicides volontaires pour 100 000 habitants).
La Guadeloupe, elle, enregistre une fréquence de 8,4 meurtres pour 100 000 habitants. Cette fréquence a valu à l'île d'être récemment estampillée "département le plus meurtrier de France" avec 37 morts depuis le début de l'année.
Reste que les Bouches-du-Rhône demeurent le département où les crimes définis comme "règlements de compte entre malfaiteurs" sont les plus nombreux (25), ce qui dépasse de loin les autres territoires. 
AA : pour une fois que le Nord-Pas-de-Calais n'est pas en tête de ces statistiques de causes de mortalité élevée, je m'en réjouis...

- L'opération "ras-le-bol fiscal" a marché. Le président de la République a décrété une pause fiscale et se réjouit de trancher dans les dépenses publiques. Les couches populaires et moyennes vont donc payer une partie de l'addition des baisses d'impôts consenties dans les années 2000 aux plus aisés.
En effet, entre 2000 et 2010, les baisses d'impôts ont atteint 120 milliards d'euros, selon Gilles Carrez, député UMP. Elles n'ont eu aucun effet sur la croissance et ont mis à terre les finances publiques. La majorité précédente a attendu 2011 pour changer de cap, supprimer le bouclier fiscal et élever les impôts. La gauche au pouvoir n'a fait que poursuivre le mouvement. En 2012 et 2013, les augmentations de prélèvements ont atteint 50 milliards, dont 30 milliards pour le budget de l’État.
AA : et on dit merci à qui ? A monsieur Sarko, bien sûr...
C'était pourtant une bonne idée de faire payer les moins riches pour les plus aisés : il y a quand même beaucoup, beaucoup plus de pauvres que de riches !

samedi 21 septembre 2013

A quoi joue François Fillon ?

Que veut François Fillon ? Après avoir annoncé sa candidature pour 2017, puis, la semaine dernière, déclaré qu'il demandait aux électeurs, en situation de devoir choisir entre un candidat FN et un candidat PS, de choisir le moins sectaire des 2 (voir ci-dessous), il récidivé, jeudi, en critiquant, à Moscou, devant Poutine, la position de F. Hollande sur la Syrie, alors que la tradition veut que, à l'étranger, les anciens responsables politiques français restent discrets sur les débats franco-français. On rappellera, également, pour mémoire, la guerre fratricide entre lui et Copé pour la présidence de l'UMP, il y à peine un an.
Dans ce parti, miné par les problèmes financiers, on se projette sur l'élection présidentielle de 2017. La bataille est rude (voire sanglante) entre celui qui "tient" le parti (Copé), le précédent président, Sarkozy, qui a du mal à maîtriser ses envies, et Fillon qui apparaissait comme le "sage". Mais, derrière ce trio, se profile celui qui pourrait mettre tout le monde d'accord, à savoir Alain Juppé, qui culmine dans les sondages...
Et il faut reconnaître que Fillon n'est pas en "pole position" au départ de la course... Alors ? Sa stratégie semble consister à dynamiter le parti pour apparaître comme celui qui recolle les morceaux ou qui... ramasse les miettes !
Ci-dessous, l'article du Canard Enchaîné du 18 septembre qui analyse le positionnement de FF au vu de ses déclarations sur le "sectaire".

LES CHEFS MONTENT AU FRONT
"Un sang impur abreuve not'Fillon !"

Frissons sur le sectaire

"Fillon est notre VRP, il contribue à montrer que le FN est un parti comme les autres", se réjouit Marine Le Pen, à laquelle, sur ce point, il est difficile de lui donner tort. En piétinant de ses mocassins à glands la fameuse  "frontière infranchissable" avec le FN, au nom de ses ambitions présidentielles, François Fillon a incontestablement accentué la décomposition de l'UMP au profit de la recomposition de la droite façon Le Pen. Et contribué à dédiaboliser un peu plus cette dernière.
Pour sortir de son image de Ballamou de province, et surtout coller aux militants UMP, qui, dans leur grande majorité, ne l'ont pas attendu pour se droitiser et avoir de moins en moins de préventions à l'égard du Front, Fillon le propret n'a pas hésité à renoncer à ses grands principes au profit de ses menus intérêts.
Certes, des "valeurs communes" de Pasqua au récital Buisson de Sarkozy pendant la dernière campagne présidentielle, en passant par les cris du cœur de la Droite forte et le "pain au chocolat" de Copé, le problème de la proximité avec le FN ne date pas d'hier à droite. Cela fait un moment qu'elle essaie, en prétendant qu'elle entend siphonner l'électorat FN et en faisant ses courses idéologiques chez Le Pen, de retenir ses électeurs, de plus en plus tentés de s'y égarer. mais, en appelant, en cas de duel FN/PS au second tour des municipales, à voter pour le candidat "le moins sectaire", Fillon, le "républicain modéré" a, avant tout, rendu service au FN, parti ni républicain, ni modéré !
Il le fait, en plus, le jour de l'université d'été du Front et au moment où des sondages portent le parti de Marine Le Pen aux nues. Le tout en jouant à l'audacieux qui prend le "risque " de se salir l'image et de se maculer les escarpins pour finir avec "un schéma initié par François Mitterrand". Celui du FN, poison diviseur de la droite. Une droite et surtout une UMP que, par sa manœuvre, il a contribué à diviser et à déchirer un peu plus.
Mais Fillon n'est pas à un paradoxe près. "J'accepte d'être minoritaire dans mon parti", a-t-il ajouté. Minoritaire dans un parti dont la droite autoritaire sur laquelle il s'est aligné est majoritaire, quelle audace !
S'il s'est fait allumer, en chœur, par les ténors de l'UMP, dont plusieurs de ses concurrents à la primaire, de Bertrand à Chatel, de Raffarin à Guaino et de Juppé à Le Maire, il a évidemment eu le droit, aussi, à un sermon de Copé, qui en rajoute, même si, voilà peu encore, il achetait au FN ses "pains au chocolat". C'est hardi, mais la viennoiserie en question reste en travers de la gorge de Copé, tant il a été surpris par ce "dérapage" de Fillon cherchant à les dépasser, Sarkozy comme lui, sur leur droite. L'anti-"sectaire" ne s'en drape pas moins sans rire dans l'habit de celui qui n'entre pas "dans les combinaisons partisanes". En attendant, à en croire le baromètre Ipsos, Marine Le Pen a gagné en un mois 16 points chez les électeurs UMP.
Elle sait qui remercier.
Éric Emptaz.

AA : curieux de se poser la question de savoir qui est sectaire entre le FN et le PS. Est-on sectaire quand on réclame la préférence nationale, la sortie de l'euro, l'arrêt de l'immigration, la sortie de l'Europe, le protectionnisme, le soutien à Assad, etc ? Si oui, les recommandations de Fillon aux électeurs de l'UMP se traduiront automatiquement en votes en faveur du PS. Si non, Fillon va devoir clarifier ses idées politiques...

vendredi 20 septembre 2013

Les choses ne sont pas si simples


Je suis toujours surpris des réactions, prises de position ou avis péremptoires au sujet de situations politiques très complexes.
Voyons quelques exemples d'actualité :

- Le bijoutier niçois qui a tué celui qui l'a braqué. Les premières réactions peuvent se résumer ainsi : c'est bien fait; il était en était de légitime de défense; on protège toujours les délinquants et pas les victimes...
S'il est vrai que l'on peut comprendre que le bijoutier ait été excédé par ce nouveau braquage, les réactions épidermiques de ceux qui regardent cela avec recul ont de quoi étonner. Il semble que la légitime défense ne puisse être évoquée, ne serait-ce que parce le voleur était déjà en fuite quand le bijoutier a tiré. Ce dernier, même sous le coup de l'émotion, n'était pas menacé au moment où il a atteint son braqueur. Il a voulu se faire justice lui-même or, nous le savons, notre société ne fonctionne que si le droit est respecté. Bien sûr, dans cette affaire, on a assisté à des surenchères verbales pour exploiter le sentiment d'insécurité d'une partie de la population. Sans faire de l'humour dans cette affaire très symbolique de l'atmosphère qui règne actuellement, on pourrait dire : à qui profite le crime ?

- la politique du gouvernement. On sait la France endettée, en crise économique avec un chômage effarant, dans un environnement mondial peu ou prou identique... On sait que cela ne date pas de l'élection de François Hollande... le reproche qui est fait à ce dernier de n'avoir pas mis en place les moyens pour répondre à la situation est plus que douteux. Je ne m'appesantirai pas là-dessus, même si c'est le fond de la question. Or, ce qui est reproché au gouvernement actuel, c'est plutôt : vous n'obtenez aucun résultat (ce qui est un comble, 16 mois seulement après son arrivée), vous augmentez les impôts (comme si, on pouvait éviter qu'il en fût ainsi, nonobstant le fait que l'on puisse discuter sur le montant de ces augmentations), vous ne diminuez pas suffisamment la dépense publique (on a oublié ce que Sarko a fait des services publics et notamment de l'éducation nationale, en ne remplaçant pas un fonctionnaire sur deux partant en retraite... ), vous vous attaquez aux classes moyennes (en oubliant la suppression du bouclier fiscal et les autres mesures prises contre les "riches"). Et je pourrais continuer sur les retraites ou les 20 milliards accordés aux entreprises (dans les 2 cas, je ne sais pas si les mesures prises sont bonnes ou mauvaises, mais elles ont le mérite d'être des réponses au déficit système des premières et à la léthargie des investissements des secondes). En d'autres termes, réduire le déficit, la dette et le chômage, cela n'est pas si simple et s'il y avait des solutions-miracle, cela se saurait. Personne ne semblant avoir de remède crédible (on a vu ce que la droite a fait, on tremble à l'idée que le FN soit un jour en capacité d'appliquer ses solutions ineptes, et on attend toujours que Mélenchon sorte de son champ d'invectives), il me semble que les critiques contre l'action du gouvernement devraient être plus raisonnées et objectives. La question est : qui a intérêt a jeter de l'huile sur le feu ? N'y a-t-il pas manipulation de l'opinion publique à des fins bassement politicardes ? Il faut dire que la communication de ceux qui nous gouvernent n'est pas faite pour rendre leur action plus crédible... Mais, quand même, sachons regardez les choses le plus objectivement possible. Je le répète:  l'avenir de la France ne se fera pas sans remise en cause d'acquis. Ne pas le dire relève de la démagogie...

- La Syrie. Encore une fois, la critique contre la position de F. Hollande de montrer sa désapprobation contre les agissements d'Assad, a dépassé les limites de la décence. Je veux bien admettre que certains ont pu douter de la réalité de l'utilisation des armes chimiques (et depuis que l'utilisation ne peut être mise en doute, on doute de qui les a utilisées), mais on voit bien que l'on cautionne ainsi des crimes prohibés par des conventions internationales. Encore une fois, je ne suis pas sûr que F. Hollande ait réagi de la bonne façon. Même si le pacifisme a ses vertus, élever la voix pour ne pas laisser libre-cours aux abominations que nous pensions révolues, me parait mériter autre chose que l'opprobre proféré contre l'attitude officielle de la France. Cela dit, le seul parti politique qui soutient plus ou moins officiellement Assad, c'est le FN, dont l'attitude est justifiée par sa haine contre tout ce qui peut ressembler à de l'Islam. Qui a donc intérêt à ce que la position de la France soit l'objet de critiques ?

On le voit bien, à travers ces 3 exemples, rien n'est jamais blanc ou noir. Les situations sont complexes, et méritent qu'aux "Yaka" et autres contempteurs systématiques, on substitue des analyses dénuées de passion et d'esprit partisan. L'objectivité est difficile, voire impossible, mais l'analyse critique est faisable. Pour que chacun puisse émettre son opinion, faut-il encore qu'il dispose d'éléments que seuls les médias peuvent lui fournir. Encore convient-il d'éviter les manipulations que d'aucuns savent utiliser pour aboutir à leurs fins...

jeudi 19 septembre 2013

Dans les secrets de la mairie d'Hénin-Beaumont


Que des élus aient souhaité se faire entendre, j'en suis presque sûr. Certes, ils ne connaissent pas les emplacements des micros mais vous jugerez, par vous-même, qu'ils ne peuvent pas ne pas savoir que leurs paroles seraient reprises ici. Il me semble avoir déjà entendu les voix des 2 adjoints au maire (AM1 et AM2); par contre, les 2 voix des conseillères municipales (CM1 et CM2) me semblent nouvelles.


CM1 : Il est quand même gonflé Dalongeville d'aller nous reprocher des marchés truqués ou du favoritisme alors qu'il vient d'être condamné à 3 ans de prison ferme pour détournement de fonds !
AM2 : mais, quand même, un marché de 140 000 euros pour enlever des déchets aux services techniques, sans mise en concurrence, c'est pas normal ! J'l'ai dit à Eugène...
AM1 : et qu'est-ce qu'y t'a répondu, ch'maire ?
AM2 : toujours le même refrain : s'il y a eu trucage, il n'est pas au courant...
CM1 : c'est trop facile...
CM2 : faut pas charrier, 140 000 euros, c'était au moins des déchets nucléaires, ces déchets ! Et dire que le maire déclare qu'il ne s'intéresse pas à tous les marchés, mais, si, pour 140 000 euros, il ne regarde pas, qu'est-ce qu'il fout de ses journées !
CM1 : Tout ça c'est pas très clair. Regarde, on a même dû mettre à pied le responsable des marchés : ça prouve qu'il y a bien quelque chose. De toutes les façons, si on s'était débarrassés de tous ceux qui avaient travaillé, de près, avec Dalongeville, on n'en serait pas là.
CM2 : je pense que, pour le responsable des marchés, on l'a jeté en pâture, pour montrer que l'on sait réagir, parce que le scandale était trop gros et les rumeurs enflaient. Favoriser la famille, faut pas exagérer, quand même !
AM1 : enfin, un lui avait dit à ch'maire, y'a un bout de temps, qu'y avait des choses pas claires dans ché marchés !
AM2 : bon, pour lui, au moins, c'est réglé, puisqu'il a été annoncé en comité de direction, qu'il serait remplacé...
AM1 : l'Eugène, y se repose trop sur l'Thibaut. Y gobe tout ce qu'y lui dit...
CM1 : et si le DGS ne lui dit pas tout ?
CM2 : en tous les cas, il l'a reconfirmé jusqu'en mars 2014, et même au-delà, si on gagne...
AM2 : si le FN gagne, il fera venir un homme à lui... Et bonjour, les cadavres dans les placards !
AM1 : au fait, où qu'ché qu'y in est ch'rapport Kalyps sur l'culture, ch'Maire y avait écrit à Alpern que ch'rapport n'était pas encore établi, plus de 2 ans après qu'un lui ait payé tous che ses honoraires... et, depuis que dalle ! Là, ch'est pas clair, quand même ! j'un connais plusieurs qui ont écrit à ch'Procureur et à ch'Préfet, et ché 2, y n'peuvent pas continuer à ignorer c'qui se passe ichi, comme y ont fait de ch'temps à Dalongeville...
CM1 : et cette histoire d'archives... Eugène ne nous dit pas tout, j'en suis sûre !



mercredi 18 septembre 2013

On ne pourra plus dire : "je ne savais pas"


 Le post suivant est exceptionnellement long, mais je pense que cela vaut la peine de le reprendre intégralement. J'ai également laissé toutes les photos, tellement elle sont "parlantes". Elles "parlent" au point de nous dire que l'entreprise de dédiabolisation entreprise par M. Le Pen ne pourra se faire entièrement, car le "mal" est aux origines de la création du FN : l'idéologie (le racisme) est au cœur de la "vraie" pensée des cadres du mouvement. Et la preuve en est dans les relations entre le FN et les ultras montrées au grand jour, dans l'article de Médiapart. Si un jour, par malheur, le FN arrivait au pouvoir, tout cela apparaîtra, mais...il sera trop tard ! Si, au moins, ceux qui ont l'intention de voter FN, par désespoir, connaissaient la "réalité" de ce parti. Je parle souvent de "tromperie" du FN vis-à-vis des électeurs : il s'agit bien de cela quand on vend quelque chose qui ne correspond pas à la réalité...
Comment le nier quand on voit les "saluts nazis" ou M. Le Pen à un bal, à Vienne, réunissant l'extrême droite européenne...
On ne pourra pas dire plus tard : "je ne savais pas".


Mediapart.fr
Front national et ultras: les preuves d'une amitié
|  Par Marine Turchi
 
 
Le Front national se réunit ce week-end à Marseille pour son université d'été. À six mois des municipales, Marine Le Pen veut poursuivre son nettoyage de façade du parti et gommer son image d'extrême droite. Le FN n'aurait aucun rapport avec les JNR, le GUD, les révisionnistes, l'ultra droite et autres, affirme haut et fort sa présidente. Faux. Mediapart publie, photos à l'appui, les preuves contraires.
 
Comme avant chaque élection et après chaque débordement médiatisé d'un candidat frontiste, Marine Le Pen a demandé dans une note interne que ses candidats aux municipales « respectent la ligne politique du parti » et ne « se laissent pas aller à des délires personnels ou idéologiques ». À six mois des municipales, la présidente du FN veut poursuivre son nettoyage de façade du parti et gommer son image d'extrême droite. Mais cette stratégie se heurte à la porosité entre le Front national et les groupuscules de l'extrême droite la plus radicale.
Marine Le Pen a beau assurer que son parti n'a « aucun rapport avec ces groupes, qui expriment d'ailleurs régulièrement leur désapprobation à (son) égard », son vice-président, Florian Philippot, a beau répéter que « le FN n'a rien à voir avec ces personnalités radicales » et qu'il n'est « pas d'extrême droite », les faits sont têtus. De nombreuses photos et documents mettent à jour des liens existant de longue date entre le Front national et ces groupuscules. GUD, JNR, identitaires, néofascistes, etc. : encore aujourd’hui, la barrière est loin d'être étanche.
 
1. Les liens avec les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR)
Cette porosité existe d'abord avec les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), le mouvement – dissout en juillet – de Serge Ayoub, l'ancien leader des skinheads parisiens, dont sont issus les agresseurs de Clément Méric. En juin, Marine Le Pen (qui n'a pas souhaité répondre à nos questions) avait martelé qu’elle « ne connai(ssait) pas précisément ce groupe ». Florian Philippot avait lui affirmé qu'il « ne savai(t) même pas que ça existait » et avait « appris leur existence dans la presse ». Pourtant, en juin 2008, la présidente du FN était présente au Local, le bar associatif d’Ayoub, lors de la première “100 % French Pride” organisée par le site d’extrême droite Fdesouche.com. En août 2010, elle dîne même avec « Batskin ».
 
Marine Le Pen au "Local" d'Ayoub, lors de la première "100 % French Pride" organisée par le site Fdesouche.com, en juin 2008.  
Marine Le Pen au "Local" d'Ayoub, lors de la première "100 % French Pride" organisée par le site Fdesouche.com, en juin 2008. © Peggy Colin / Rue89

En avril 2012, en pleine campagne présidentielle, le même Ayoub appelle dans une vidéo à « voter Marine », la seule « qui défend toujours la France et les Français ». Le 1er juin, pendant les législatives, il tracte avec ses militants sur le marché d'Hénin-Beaumont, à quelques pas de la candidate Marine Le Pen. Interrogée alors sur France 3, la présidente du FN avait affirmé n'avoir « jamais entendu parler » de ce parti solidariste et réfuté tout « lien » avec elle : « Ils sont venus défendre leur candidat » qui se présentait « dans une autre circonscription ». 
Mais selon Mathias Destal, le journaliste de Marianne présent, Serge Ayoub était lui « clairement venu pour faire campagne pour Marine Le Pen, avec des tracts qui concernaient bien la 11e circonscription (celle de Le Pen – Ndlr) », tout en profitant « du cirque médiatique pour se faire connaître ».
Plus important encore : ce jour-là, aux côtés d'Ayoub, on trouve Yohan Mutte (cercle violet), impliqué dans l'attaque du bar gay à Lille en avril 2013, Olivier Vivien (cercle rouge) et un certain Serge, surnommé « Sergueï » (cercle vert). Ces deux derniers sont aussi présents… au défilé du 1er Mai du FN, respectivement en 2012 et 2013.

Serge Ayoub (au 1er plan) tracte avec ses militants sur le marché d'Hénin-Beaumont, le 1er juin 2012, à 11h30.  
Serge Ayoub (au 1er plan) tracte avec ses militants sur le marché d'Hénin-Beaumont, le 1er juin 2012, à 11h30. © Mathias Destal / Marianne
Les militants de Serge Ayoub, le 1er juin 2012, sur le marché d'Hénin-Beaumont. En rouge, Olivier Vivien. En vert, Sergueï. 
Les militants de Serge Ayoub, le 1er juin 2012, sur le marché d'Hénin-Beaumont. En rouge, Olivier Vivien. En vert, Sergueï.© Mathias Destal / Marianne
Le même Sergueï au 1er-Mai du FN, en 2013. 
Le même Sergueï au 1er-Mai du FN, en 2013.© Capture d'écran Canal Plus

Car des passerelles existent aussi au sein du service d’ordre des événements du FN. Ainsi, Olivier Vivien (cercle rouge) et Daniel Mack (cercle jaune) jonglent entre leurs prestations d'agents de sécurité pour le Front national et leurs apparitions au sein des JNR :
Olivier Vivien (cercle rouge) et Daniel Mack (cercle jaune) assurent la sécurité du défilé du 1er Mai du FN, en 2012.  
Olivier Vivien (cercle rouge) et Daniel Mack (cercle jaune) assurent la sécurité du défilé du 1er Mai du FN, en 2012. © Reflexes

Deux semaines plus tard, le 13 mai 2012, les mêmes défilent en effet avec les JNR, à l'occasion du rassemblement traditionnel de l'extrême droite radicale, à Paris :
Olivier Vivien (cercle rouge) lui aussi avec les JNR, le 13 mai 2012. 
Olivier Vivien (cercle rouge) lui aussi avec les JNR, le 13 mai 2012.© Reflexes
Daniel Mack (cercle jaune) avec les JNR le 13 mai 2012. 
Daniel Mack (cercle jaune) avec les JNR le 13 mai 2012.© Reflexes

Les passerelles sont aussi visibles à l'occasion des élections. Ainsi, l'ancienne conseillère régionale frontiste Sylvie Langlois (exclue en 2008 du FN), était candidate aux législatives de 2012 sous les couleurs du Front populaire solidariste d'Ayoub (qui réunit plusieurs groupuscules régionaux), dans la 8e circonscription du Nord :
Sylvie Langlois candidate pour les législatives de 2012 sous les couleurs du parti de Serge Ayoub, avec qui elle pose à droite. 
Sylvie Langlois candidate pour les législatives de 2012 sous les couleurs du parti de Serge Ayoub, avec qui elle pose à droite.© Blog de Sylvie Langlois.

Cette porosité s’étend à d’autres figures du Rassemblement bleu Marine (RBM). Le 29 septembre 2011, Serge Ayoub accueille au Local Christian Bouchet, candidat frontiste aux cantonales de 2011 et aux législatives de 2012 en Loire-Atlantique, pour une conférence sur la Syrie.
 
L'affiche annonçant la venue de Christian Bouchet au Local en 2011 et son affiche de candidat FN aux législatives de 2012. 
L'affiche annonçant la venue de Christian Bouchet au Local en 2011 et son affiche de candidat FN aux législatives de 2012.

Bouchet ne lui est pas inconnu, il fut secrétaire général de Troisième Voie et signe dans son journal, Salut public, comme en témoigne cette Une :
La une de Salut Public (novembre 2012), le journal de Serge d'Ayoub, où Christian Bouchet apparaît parmi les auteurs. 
La une de Salut Public (novembre 2012), le journal de Serge d'Ayoub, où Christian Bouchet apparaît parmi les auteurs.

Christian Bouchet a également animé le site VoxNR, nationaliste-révolutionnaire, antisioniste et pro-iranien. Mais ces liens ne semblent pas déranger Marine Le Pen, qui l'a à nouveau investi pour les municipales de 2014, à Nantes.
 
M. Le Pen et C. Bouchet (à droite) lors de la présentation des têtes de liste des Pays-de-la-Loire, le 26 septembre 2009. 
M. Le Pen et C. Bouchet (à droite) lors de la présentation des têtes de liste des Pays-de-la-Loire, le 26 septembre 2009.© Reflexes

Pas plus qu’elle n’est gênée par son fils, Gauthier Bouchet, qui pose devant un portrait de Bachar el-Assad, lors d’un voyage en Syrie avec son père, à l’été 2011. Ce responsable du Front national de la jeunesse (FNJ) figure sur la liste FN pour les municipales à Saint-Nazaire et est membre de la délégation “communication numérique” du parti.
 
Gauthier Bouchet posant devant un portrait de Bachar El-Assad, à l'été 2011, en Syrie. 
Gauthier Bouchet posant devant un portrait de Bachar El-Assad, à l'été 2011, en Syrie.© dr
Gauthier Bouchet posant avec Marine Le Pen. 
Gauthier Bouchet posant avec Marine Le Pen.© dr

Plus récemment, le 15 mai, Serge Ayoub a reçu au Local le médiatique Robert Ménard, candidat soutenu par le FN pour les municipales à Béziers.
Sur le compte Facebook de Serge Ayoub. 
Sur le compte Facebook de Serge Ayoub.

C'est d'ailleurs sur Serge Ayoub – accompagné de Rodolphe Crevelle, militant anarcho-royaliste à la tête du groupuscule le Lys noir –, que l'ancien président de Reporters sans frontières comptait s'appuyer pour sa campagne. 

2. Les liens avec le GUD 
C'est avec le GUD (Groupe union défense), organisation étudiante d'extrême droite, que les liens sont plus difficiles à masquer pour le FN. Dans l’entourage de la présidente du FN, plusieurs anciens gudards jouent les conseillers officieux. C'est le cas de l’avocat Philippe Péninque – qui a ouvert le compte suisse de Jérôme Cahuzac en 1992. Cette année, Mediapart l'a aperçu dans la foule du 1er Mai du FN, où il écoutait le discours de la présidente du FN en compagnie de Jean-Claude Nataf, homme de réseaux et de la Ligue de défense juive (LDJ), organisation d'extrême droite sioniste :
Philippe Péninque (cheveux blancs) lors du défilé du 1er-Mai du FN, en 2013, avec Jean-Claude Nataf (avec le bonnet). 
Philippe Péninque (cheveux blancs) lors du défilé du 1er-Mai du FN, en 2013, avec Jean-Claude Nataf (avec le bonnet).© Mediapart
Philippe Péninque écoutant le discours de Marine Le Pen, le 1er Mai 2013, place de l'Opéra, à Paris. 
Philippe Péninque écoutant le discours de Marine Le Pen, le 1er Mai 2013, place de l'Opéra, à Paris.© Mediapart
 
La plupart du temps invisible, il gravite depuis de longues années dans l'entourage des Le Pen. Il était à leurs côtés lors du fameux discours du fondateur du FN à Valmy, le 20 septembre 2006 :
Philippe Péninque (cheveux blancs) avec Marine et Jean-Marie Le Pen, le 20 septembre 2006 à Valmy. 
Philippe Péninque (cheveux blancs) avec Marine et Jean-Marie Le Pen, le 20 septembre 2006 à Valmy.© Reflexes
 
En avril 2007, c'est lui qui organise la visite de Marine Le Pen à Aulnay-sous-Bois :
Philippe Péninque présent aux côtés de Marine Le Pen lors de sa visite à Aulnay-sous-bois (93), en avril 2007. 
Philippe Péninque présent aux côtés de Marine Le Pen lors de sa visite à Aulnay-sous-bois (93), en avril 2007.© Canal Plus

Aujourd'hui, l'avocat ne renie rien de ses années GUD : « Bien sûr », il voit encore ses anciens membres, « on se connaît tous », expliquait-il il y a quelques mois à des journalistes de Canal Plus. Mieux, il s’« honore d’avoir été au Groupe union défense » et estime que « nous serons considérés, quand l’Histoire va nous rendre raison, rapidement, comme des héros et des résistants ».
Autre homme clé autour de Marine Le Pen, son vieil ami de fac, Frédéric Chatillon. Cet ancien chef du GUD et ex-directeur de la librairie révisionniste Ogmios était prestataire du FN pendant la campagne présidentielle de 2012. On a pu l’apercevoir lors de meetings et déplacements de la candidate, comme la tournée qu'il a organisée en Italie en octobre 2011.
Frédéric Chatillon accompagnant Marine Le Pen lors de son voyage en Italie, le 22 octobre 2011. 
Frédéric Chatillon accompagnant Marine Le Pen lors de son voyage en Italie, le 22 octobre 2011.© Capture d'écran d'un documentaire de Canal Plus.

Il est aussi présent au point presse de Marine Le Pen au Salon des maires, en novembre 2011 :
F. Chatillon avec Steeve Briois (secrétaire général du FN) et Nicolas Bay (secrétaire général adjoint du FN), en novembre 2011. 
F. Chatillon avec Steeve Briois (secrétaire général du FN) et Nicolas Bay (secrétaire général adjoint du FN), en novembre 2011.© Capture d'écran LCP.

La mère de ses six enfants, Marie d’Herbais, amie d’enfance de Marine Le Pen et militante historique du FN, est employée au service de communication du Front national et présente chaque semaine le Journal de bord vidéo de Jean-Marie Le Pen. Elle fut même candidate dans la Sarthe aux législatives de 2012.
Marie d'Herbais est salariée du FN et présente chaque semaine le « Journal de bord » de Jean-Marie Le Pen.  
Marie d'Herbais est salariée du FN et présente chaque semaine le « Journal de bord » de Jean-Marie Le Pen. © dr
L'un des deux comptes Facebook de Marie d'Herbais, qui fut longtemps la femme de Frédéric Chatillon.  
L'un des deux comptes Facebook de Marie d'Herbais, qui fut longtemps la femme de Frédéric Chatillon. © Facebook / Marie d'Herbais

Chatillon est resté très proche de la mouvance néo-fasciste européenne, mais aussi des Syriens du parti Baas. À l'été 2006 puis en mars 2008, il accompagne Dieudonné – « un pote », expliquait-il à Mediapart – dans sa tournée à Damas, où ils apparaissent aux côtés de certains dignitaires syriens comme Manaf Tlass, le fils du général et ancien ministre de la défense, ami d’enfance de Bachar el-Assad (qui a fait défection en juillet 2012).
F.Chatillon (polo rouge) en Syrie à l'été 2006 avec Ahmed Moualek (Labanlieuesexprime), Dieudonné, Thierry Meyssan, Alain Soral. 
F.Chatillon (polo rouge) en Syrie à l'été 2006 avec Ahmed Moualek (Labanlieuesexprime), Dieudonné, Thierry Meyssan, Alain Soral.© dr
Frédéric Chatillon avec Manaf Tlass, Dieudonné et le conspirationniste Thierry Meyssan (tout à droite), en Syrie en 2008.  
Frédéric Chatillon avec Manaf Tlass, Dieudonné et le conspirationniste Thierry Meyssan (tout à droite), en Syrie en 2008. © Reflexes
Frédéric Chatillon avec Dieudonné et le négationniste Robert Faurisson, en 2009, au théâtre de la Main d'or, à Paris. 
Frédéric Chatillon avec Dieudonné et le négationniste Robert Faurisson, en 2009, au théâtre de la Main d'or, à Paris.© Reflexes

En 2011, Chatillon parraine la création du site pro-régime Infosyrie.fr (fermé en janvier 2013). À Mediapart, il ne cache pas ses opinions « Le régime se défend comme il peut, il a raison. Ce n'est pas le monstre que décrivent les médias. Aujourd'hui on cherche un prétexte pour le bombarder. Mais les vrais barbares sont du côté des rebelles. » Il est aperçu à une manifestation de soutien au régime syrien le 30 octobre 2011, dans une période de répression accrue .
 
Frédéric Chatillon (cercle violet) et Olivier Duguet (cercle vert) lors du rassemblement pro-Bachar al-Assad le 30 octobre 2011. 
Frédéric Chatillon (cercle violet) et Olivier Duguet (cercle vert) lors du rassemblement pro-Bachar al-Assad le 30 octobre 2011.© Reflexes

Ce jour-là, d'autres anciens du GUD liés au FN sont présents, comme Olivier Duguet, trésorier jusqu'en mars 2012 de Jeanne, le micro-parti de Marine Le Pen  :
 
Olivier Duguet (à gauche) et Frédéric Chatillon (à droite) lors du même rassemblement. 
Olivier Duguet (à gauche) et Frédéric Chatillon (à droite) lors du même rassemblement.© Capture d'écran d'un documentaire de Canal Plus.

À la tête de Jeanne, Marine Le Pen a placé Florence Lagarde, amie de fac et compagne de l'ex-gudard Jildaz Mahé O'Chinal, bras droit de Chatillon. Autre personnage-clé de ce cercle des anciens gudards: Axel Loustau. Président de la société privée Vendôme Sécurité, prestataire de service du Front national, Loustau a été candidat FN lors des législatives de 1997, dans les Hauts-de-Seine. En 2012, il a assuré une partie de la sécurité du FN, au défilé du 1er Mai et lors de meetings de Marine Le Pen.
Axel Loustau (cercle bleu) et Daniel Mack (cercle jaune) assurent la sécurité du défilé du 1er Mai du FN, en 2012. 
Axel Loustau (cercle bleu) et Daniel Mack (cercle jaune) assurent la sécurité du défilé du 1er Mai du FN, en 2012.© Reflexes
Muni d'une oreillette, Axel Loustau (cercle bleu) se situe devant les Le Pen, tout comme Daniel Mack (cercle jaune). 
Muni d'une oreillette, Axel Loustau (cercle bleu) se situe devant les Le Pen, tout comme Daniel Mack (cercle jaune).© Reflexes

Deux semaines plus tard, il était au traditionnel rendez-vous de l'extrême droite radicale, place de la Concorde, à Paris, devant le cortège du GUD, où il donne l'accolade à Edouard Klein (qui fut le chef du GUD entre 2010 et juin 2012):
Axel Loustau (cercle bleu) avec le GUD, le 13 mai 2012, place de la Concorde, à Paris. 
Axel Loustau (cercle bleu) avec le GUD, le 13 mai 2012, place de la Concorde, à Paris.© Reflexes
Axel Loustau (cercle bleu) salue amicalement Edouard Klein, chef du GUD entre 2010 et juin 2012.Axel Loustau (cercle bleu) salue amicalement Edouard Klein, chef du GUD entre 2010 et juin 2012.© Reflexes

Le même Edouard Klein était lui aussi présent au rassemblement pro-Bachar el-Assad, en 2011:
Edouard Klein à la manifestation de soutien à Bachar El-Assad, à Paris, le 30 octobre 2011.  
Edouard Klein à la manifestation de soutien à Bachar El-Assad, à Paris, le 30 octobre 2011. © Independenza webtv

Klein, un autre élément gênant pour Marine Le Pen. Cet ancien chef du GUD a intégré le FNJ au printemps 2012. Cette année-là, il est d'ailleurs présent à la convention présidentielle de Le Pen, à Lille, les 18-19 février, avec son compère du GUD Baptiste Coquelle, adepte des saluts nazis (voir photos ci-dessous). L'Union de défense de la jeunesse (UDJ), avatar du GUD pour se présenter aux élections universitaires à Paris II-Assas, annonce même leur venue sur son site:
La présence d'Edouard Klein et Baptiste Coquelle à la convention du FN est annoncée sur le site de l'UDJ. 
La présence d'Edouard Klein et Baptiste Coquelle à la convention du FN est annoncée sur le site de l'UDJ.© Capture d'écran du site de l'UDJ sur le blog du Monde "Droites extrêmes".
Baptiste Coquelle faisant le salut nazi, devant un drapeau représentant la croix celtique, emblème du GUD. 
Baptiste Coquelle faisant le salut nazi, devant un drapeau représentant la croix celtique, emblème du GUD.© Reflexes

Trois mois plus tard, Klein est au 1er-Mai du FN, vêtu d’un t-shirt “les jeunes avec Marine”, à nouveau avec Coquelle:
Edouard Klein et Baptiste Coquelle au défilé du 1er-Mai du FN, en 2012. 
Edouard Klein et Baptiste Coquelle au défilé du 1er-Mai du FN, en 2012.© Reflexes

En décembre 2012, on le voit participer à un tractage du FNJ à Angers, où est implanté un autre ancien chef du GUD (des années 1990): Gaëtan Dirand, secrétaire départemental du Maine-et-Loire et tête de liste à Angers pour les prochaines municipales.
Edouard Klein tractant avec le FNJ à Angers, en décembre 2012. 
Edouard Klein tractant avec le FNJ à Angers, en décembre 2012.© Photo publiée sur le site du Front national de la Jeunesse (FNJ).

Plus gênant: Klein et Coquelle apparaissent sur les photos du gala des 40 ans du FN, le 11 décembre 2012, à la Mutualité, à Paris. À leurs côtés, Marion Maréchal-Le Pen (en haut à gauche), le président du FNJ, Julien Rochedy (au centre avec un noeud papillon), son adjoint Paul-Alexandre Martin (à sa gauche) et d'autres membres du bureau national du FNJ et candidats frontistes, comme Anne-Sophie Levêque (Nord – 1ère en partant de la gauche), Julien Leonardelli (Pyrénées-Orientales – 2e en partant de la gauche), Adrien Grosjean (Alpes-Maritimes, 1er en partant de la droite), Julie Abraham (Alsace – 2e en partant de la droite):

Marion Maréchal-Le Pen (en haut à gauche) pose avec des jeunes du parti au gala des 40 ans du FN, le 11 décembre 2011, à Paris. 
Marion Maréchal-Le Pen (en haut à gauche) pose avec des jeunes du parti au gala des 40 ans du FN, le 11 décembre 2011, à Paris.© Reflexes
Edouard Klein (costume noir, de profil) et Baptiste Coquelle (avec les lunettes) au centre.Edouard Klein (costume noir, de profil) et Baptiste Coquelle (avec les lunettes) au centre.© Reflexes
Edouard Klein (à droite) lors du gala des 40 ans du FN, le 11 décembre 2012, à la Mutualité, à Paris. 
Edouard Klein (à droite) lors du gala des 40 ans du FN, le 11 décembre 2012, à la Mutualité, à Paris.© Reflexes

La petite équipe s'est retrouvée à plusieurs reprises. Comme ici, en 2012:
E. Klein et B. Coquelle (arrière plan) avec le président du FNJ, J. Rochedy (au centre) et son adjoint P-A. Martin (à gauche). 
E. Klein et B. Coquelle (arrière plan) avec le président du FNJ, J. Rochedy (au centre) et son adjoint P-A. Martin (à gauche).© Reflexes

Ou le 13 janvier 2013, lors de la manifestation contre le mariage pour tous organisée par la Manif pour tous :
Edouard Klein (à gauche) avec Paul-Alexandre Martin (à droite), le n°2 du FNJ, lors de la manifestation du 13 janvier 2013. 
Edouard Klein (à gauche) avec Paul-Alexandre Martin (à droite), le n°2 du FNJ, lors de la manifestation du 13 janvier 2013.© Reflexes
Edouard Klein (avec l'écharpe à carreaux) lors de la manifestation contre le mariage pour tous du 13 janvier 2013. 
Edouard Klein (avec l'écharpe à carreaux) lors de la manifestation contre le mariage pour tous du 13 janvier 2013.© Reflexes

La députée du Front national collectionne les amitiés sulfureuses : lors d’un défilé du 1er Mai du FN, elle pose avec le rappeur d’extrême droite Fasc, également batteur dans le groupe Franc Tireur Patriote, proche du groupuscule nationaliste et antisémite Renouveau français :
Marion Maréchal-Le Pen lors d'un défilé du 1er-Mai du FN, rue de Rivoli, à Paris, avec le rappeur d'extrême droite Fasc. 
Marion Maréchal-Le Pen lors d'un défilé du 1er-Mai du FN, rue de Rivoli, à Paris, avec le rappeur d'extrême droite Fasc.© Reflexes
 
3. Les liens avec l'Œuvre française 
L'histoire d'un autre groupuscule est étroitement liée à celle du FN : l'Œuvre française (OF), fondée en 1968 sur les ruines de l’OAS et dissoute par le gouvernement en juillet. Ce mouvement pétainiste et antisémite a pratiqué l'entrisme au FN pendant des années, plusieurs cadres frontistes conservant la double appartenance. Et à écouter son fondateur, Pierre Sidos, « de nombreux militants de l'Œuvre française appartiennent encore au FN » aujourd'hui.
 
Jean-Marie Le Pen et Pierre Sidos, en 1994. 
Jean-Marie Le Pen et Pierre Sidos, en 1994.© dr

En 2011, lors de l'élection interne du FN, plusieurs têtes pensantes de l'OF font la campagne de Bruno Gollnisch : Yvan Benedetti, conseiller municipal FN de Vénissieux, bras droit et directeur de campagne de Gollnisch ; Alexandre Gabriac, conseiller régional FN Rhône-Alpes, devenu chef des Jeunesses nationalistes, la branche “jeunes” de l'OF ; Jérôme Guigue (photo ci-dessous), entré au FN en 2006, responsable du DPS (le service d’ordre du FN) Rhône-Alpes ; Christophe Georgy, responsable du DPS Grand Est, candidat FN à plusieurs élections et animateur d’un site à la gloire de Léon Degrelle, ancien Waffen SS et leader du mouvement collaborationniste belge Rex.
P. Sidos, Y. Benedetti et C. Georgy lors de la première rencontre militante de l’Œuvre française à Dijon, le 8 janvier 2009. 
P. Sidos, Y. Benedetti et C. Georgy lors de la première rencontre militante de l’Œuvre française à Dijon, le 8 janvier 2009.© Reflexes
Présentation officielle de Jérôme Guigue pour sa candidature au Comité central du FN, lors du congrès de Tours en 2011. 
Présentation officielle de Jérôme Guigue pour sa candidature au Comité central du FN, lors du congrès de Tours en 2011.© Reflexes

En 2008, encore membres du Front national, Gabriac et Benedetti participaient avec l'Œuvre française à un rassemblement néofasciste en Espagne :
Alexandre Gabriac participant en 2008 avec l'Œuvre française à une manifestation pro-franquiste en Espagne. 
Alexandre Gabriac participant en 2008 avec l'Œuvre française à une manifestation pro-franquiste en Espagne.© Infonacional.com
Yvan Benedetti, Alexandre Gabriac participant avec l'Œuvre française à une manifestation pro-franquiste en Espagne en 2008. 
Yvan Benedetti, Alexandre Gabriac participant avec l'Œuvre française à une manifestation pro-franquiste en Espagne en 2008.© Infonacional.com

On les retrouve en avril 2012 (après leur exclusion du FN) à un rassemblement en hommage à Mussolini, en Italie :
Alexandre Gabriac et François-Xavier Gicquel, l'ex-responsable du FNJ85, à une célébration de Mussolini en Italie, en avril 2012 
Alexandre Gabriac et François-Xavier Gicquel, l'ex-responsable du FNJ85, à une célébration de Mussolini en Italie, en avril 2012© Fafwatch
Alexandre Gabriac à une célébration de Mussolini en Italie, en avril 2012. 
Alexandre Gabriac à une célébration de Mussolini en Italie, en avril 2012.© Fafwatch
Christophe Georgy avec l'Œuvre française, lors d'une célébration de Mussolini en Italie, en avril 2012. 
Christophe Georgy avec l'Œuvre française, lors d'une célébration de Mussolini en Italie, en avril 2012.© Fafwatch

En juillet dernier, Gabriac se recueille sur la tombe de Mussolini pour l'anniversaire de sa naissance :
Alexandre Gabriac se recueille devant le buste de Mussolini, pour l'anniversaire de sa naissance, le 29 juillet 2013. 
Alexandre Gabriac se recueille devant le buste de Mussolini, pour l'anniversaire de sa naissance, le 29 juillet 2013.© Facebook / Alexandre Gabriac


En mars 2011, un événement met en lumière ces doubles appartenances : une photo montrant Alexandre Gabriac faisant un salut nazi suscite un tollé. Marine Le Pen est contrainte de réagir. Elle annonce à grands renforts de médias l'exclusion de Gabriac et dénonce « l’entrisme » de l'Œuvre française. Une grande partie des cadres frontistes membres de l'OF sont exclus, tel Thierry Maillard, militant de longue date dans le groupuscule et responsable du Front national à Reims.
 
Les affiches du candidat FN Thierry Maillard lors des cantonales de mars 2011 et des législatives partielles de décembre 2008. 
Les affiches du candidat FN Thierry Maillard lors des cantonales de mars 2011 et des législatives partielles de décembre 2008.© dr

D’autres seront écartés bien plus tardivement, comme Laura Lussaud, exclue en janvier 2012. Fille et petite-fille de militants frontistes, elle affiche un long CV dans le parti : entrée au FNJ dès ses 13 ans, ancienne secrétaire régionale du FNJ, réélue au comité central du FN en 2011 (après l’élection de Marine Le Pen), candidate FN à Pornic la même année. Elle a rejoint les JN de Gabriac en 2012 et préside le groupuscule « le Clan »  à Lyon. Dans une cinglante lettre ouverte à Jean-Marie Le Pen, elle a dénoncé une « purge » et invoqué son militantisme au FN « depuis toute petite ».
Laura Lussaud (au premier plan), avec les Jeunesses nationalistes à Lyon, le 14 janvier 2012.  
Laura Lussaud (au premier plan), avec les Jeunesses nationalistes à Lyon, le 14 janvier 2012. © Reflexes
Laura Lussaud sur l'estrade du congrès du FN en 2007 à Bordeaux, avec Louis Aliot, Bruno Gollnisch, Marine et Jean-Marie Le Pen  
Laura Lussaud sur l'estrade du congrès du FN en 2007 à Bordeaux, avec Louis Aliot, Bruno Gollnisch, Marine et Jean-Marie Le Pen © dr
Laura Lussaud posant avec David Rachline, secrétaire national du FN (à sa droite) et Jean-Marie Le Pen (à sa gauche). 
Laura Lussaud posant avec David Rachline, secrétaire national du FN (à sa droite) et Jean-Marie Le Pen (à sa gauche).© Reflexes
 
La grand-mère de Laura Lussaud, membre du comité central du FN. 
La grand-mère de Laura Lussaud, membre du comité central du FN.© Site du Front national.

Sa grand-mère, elle, est encore membre du comité national du FN, d'après le site du Front national. En 2011, elle était responsable… du comité de soutien de Marine Le Pen en Loire-Atlantique.
Aujourd’hui, le flou demeure concernant certains cadres frontistes. Comme Amaury Navarranne. Responsable de l’Œuvre française à Toulon, cet ancien chef du FNJ dans le Var demeure membre du bureau du FN varois, mais aussi du comité central du parti :
 
La fiche d'Amaury Navarranne, membre du comité central du FN. 
La fiche d'Amaury Navarranne, membre du comité central du FN.© Site du Front national.

En avril 2012, les Anonymous ont piraté les sites liés aux mouvements d’extrême droite lyonnais et les boîtes mail d’Yvan Benedetti. On y apprend qu’Amaury Navarranne est désormais l’un des bras droits de Benedetti pour l’organisation des camps d’été de Jeune nation. Ce que l'intéressé a démenti à Mediapart.
Parmi les documents piratés par les Anonymous, on trouve des demandes d’adhésion émanant de cadres du FN, mais aussi la liste des membres. Parmi eux, Jean-Marie Cojannot, candidat FN aux législatives de 2012 et aux cantonales de 2011 dans le Vaucluse.

4. Les liens avec les identitaires 
Fin 2011, un cadre du FN détaillait à Mediapart les « contacts individuels mais prolongés » de dirigeants du FN issus du MNR (Steeve Briois, Nicolas Bay, Bruno Bilde) avec ceux du Bloc identitaire (BI), groupuscule anti-islam et xénophobe. La même année, lors des universités d'été du FN à Nice, plusieurs responsables du BI, dont Philippe Vardon, étaient présents lors du discours de Marine Le Pen. 
Entre les deux formations, les liens ont une dimension plus électorale. Aux cantonales de 2011 à Nice, le FN a soutenu Jacques Peyrat, proche des identitaires. En 2012, le Bloc identitaire a réclamé des alliances avec le FN, ce que Marine Le Pen a pour l'instant refusé étant donné leurs divergences idéologiques sur l'Europe notamment. Mais à Nice, Nissa Rebela, la branche locale du Bloc, représenterait un potentiel électoral non négligeable pour le FN.
Le 19 septembre, ces liens prendront une tournure plus officielle, puisque Bruno Gollnisch – membre du bureau politique du FN, député européen, conseiller régional – se rendra à la Traboule, le local des identitaires à Lyon, pour une conférence.
Le 26 février, les identitaires lyonnais avaient déjà reçu Robert Ménard :
Robert Ménard donne une conférence à la Traboule, local des Identitaires lyonnais, le 26 février 2013. 
Robert Ménard donne une conférence à la Traboule, local des Identitaires lyonnais, le 26 février 2013.© Génération identitaire Lyon

L'ancien président de RSF était aussi annoncé le 11 juin chez Jeune Bretagne (né de la scission du Bloc identitaire en 2012) :
L'affiche annonçant la venue de Robert Ménard chez Jeune Bretagne, le 11 juin 2013. 
L'affiche annonçant la venue de Robert Ménard chez Jeune Bretagne, le 11 juin 2013.
 
5. Les sulfureux secrétaires départementaux toujours en place
Les dirigeants du Front national se félicitent régulièrement d’avoir « fait le ménage » dans leur parti. Mais ce grand « ménage » est loin d’être effectif. Y compris parmi les responsables locaux du parti.
Épinglé par StreetPress puis par le livre Bienvenue au Front, Rémi Carillon, secrétaire départemental des Hauts-de-Seine, est toujours en place. Ce candidat FN aux législatives de 2012 s'est illustré par le post sur le site du FN 92, d'une vidéo antisémite de David Duke, ancien du Ku Klux Klan, dont il juge les théories « intéressantes », mais aussi par sa version satirique de La cigale et la fourmi (où il question d’un « gang de cafards immigrés » qui « squattent » « la maison de la fourmi devenue logement social ») ou encore par sa tribune sur le site Les 4 vérités prônant la « méthode forte » « contre l'islamisation ».
Rémi Carillon avec Marie-Christine Arnautu (vice-présidente chargé des affaires sociale) et Marine Le Pen, le 19 septembre 2010. 
Rémi Carillon avec Marie-Christine Arnautu (vice-présidente chargé des affaires sociale) et Marine Le Pen, le 19 septembre 2010.© nationspresse.info

Autre secrétaire départemental maintenu malgré son CV, Vincent Gérard, patron du FN de la Haute-Vienne, candidat frontiste régulier et ex-guitariste du groupe skinhead nationaliste Tolbiac’s Toads.
La pochette (recto) du disque du groupe skinhead nationaliste Tolbiac’s Toads, où figure Vincent Gérard (2e à gauche). 
La pochette (recto) du disque du groupe skinhead nationaliste Tolbiac’s Toads, où figure Vincent Gérard (2e à gauche).© Reflexes
La pochette (verso) du disque, où figure Vincent Gérard comme guitariste, et leur chanson "Il n'y a plus de Français". 
La pochette (verso) du disque, où figure Vincent Gérard comme guitariste, et leur chanson "Il n'y a plus de Français".© Reflexes

En avril 2012 à Limoges, il agresse le patron d’un bar. Marine Le Pen promet qu’il sera démis de ses fonctions s’il est condamné. Mais malgré sa condamnation à quatre mois de prison avec sursis pour « violences avec ou sous la menace d'une arme » (il a fait appel de cette décision), il figurait cette année au 1er Mai du FN, sur l’estrade officielle, comme secrétaire départemental :
Vincent Gérard présent comme secrétaire départemental sur l'estrade officielle du FN lors du défilé du 1er Mai, en 2013. 
Vincent Gérard présent comme secrétaire départemental sur l'estrade officielle du FN lors du défilé du 1er Mai, en 2013.© Reflexes

Jean-Marie Le Pen lui a même renouvelé sa confiance lors d'un déplacement en mai dernier. Et sur le site du parti, il est toujours en poste :
Sur le site du FN, Vincent Gérard apparaît toujours comme secrétaire départemental de la Haute-Vienne. 
Sur le site du FN, Vincent Gérard apparaît toujours comme secrétaire départemental de la Haute-Vienne.© Site du Front national.


6. Les liens sans frontière avec les négationnistes, néofascistes et néonazis 
Le Front national flirte aussi avec des personnalités négationnistes.
Ainsi, en 2011, le FN investit l'ex-MPF Jacques Kotoujansky, pour les cantonales dans l’Yonne. On le retrouve aux universités d'été du FN, en septembre 2011, à Nice, puis à la tribune du colloque santé organisé par le think tank du parti, à Paris, le 10 novembre 2011. Membre du comité d’action programmatique du FN sur la santé, c'est lui qui a rédigé les propositions de Marine Le Pen sur la Sécurité sociale pour la présidentielle de 2012.
Mais Kotoujansky est aussi un médecin révisionniste, comme l'a révélé la journaliste Claire Checcaglini dans son livre Bienvenue au Front (Jacob Duvernet, 2012). Adepte des thèses de Thierry Meyssan, il a donné des conférences sur le 11-Septembre et a créé sa propre association conspirationniste, Vérité & Liberté, visible sur le site kotou.fr dédié à la théorie du complot.
 
Le site "Vérité & Liberté". Depuis la mention du FN a été retirée et Kotoujansky a adopté un pseudonyme. 
Le site "Vérité & Liberté". Depuis la mention du FN a été retirée et Kotoujansky a adopté un pseudonyme.© conspiracywatch.info

Autre exemple, Mathieu Spieser, membre du DPS et du FN dans les Hauts-de-Seine. Ce jeune homme, qui assure régulièrement la sécurité des Le Pen (photos ci-dessous), dialogue avec des négationnistes et antisémites notoires, tels que Robert Faurisson, Hervé Ryssen, Vincent Reynouard, comme en attestent plusieurs mails publiés par le site Fafwatch où il apparaît sous l'identifiant « msierra88 ». Il figurait aussi sur la liste des invités du Forum de la nation de l’Œuvre française, le 15 octobre 2011.
 
Mathieu Spieser (debout à droite) lors du meeting de Marine Le Pen à Toulouse, le 5 février 2012.  
Mathieu Spieser (debout à droite) lors du meeting de Marine Le Pen à Toulouse, le 5 février 2012. © Fafwatch

Mathieu Spieser (debout à gauche) assurant la sécurité de Marine Le Pen, muni d'une oreillette. 
Mathieu Spieser (debout à gauche) assurant la sécurité de Marine Le Pen, muni d'une oreillette.© Fafwatch

Mathieu Spieser assurant la sécurité de M. Maréchal-Le Pen, lors de la manifestation contre le mariage pour tous du 26 mai 1013. 
Mathieu Spieser assurant la sécurité de M. Maréchal-Le Pen, lors de la manifestation contre le mariage pour tous du 26 mai 1013.© Fafwatch

Le 13 janvier 2013, c'est un autre élu connu pour ses déclarations racistes, négationnistes et antisémites (notamment dans les années 1980-1990), qui défile avec le Front national lors de la manifestation contre le mariage pour tous : Nick Griffin, chef du British National Party, parti d'extrême droite britannique. Le député européen a assisté à des meetings du Ku Klux Klan; nié l’Holocauste en le comparant au « canular du XXe siècle », expliqué qu'il rêvait « d'une société entièrement blanche », et prôné la « suprématie blanche ». En 1998, il a été condamné à 2 ans de prison avec sursis pour incitation à la haine raciale .
 
Nick Griffin (à gauche) à côté de Marion Maréchal-Le Pen (à droite), dans le cortège du FN le 13 janvier. 
Nick Griffin (à gauche) à côté de Marion Maréchal-Le Pen (à droite), dans le cortège du FN le 13 janvier.© Twitter / Nick Griffin

Derrière eux on retrouve… Mathieu Spieser:
Mathieu Spieser derrière Nick Griffin dans le cortège du FN, lors de la manif anti-mariage pour tous du 13 janvier 2013. 
Mathieu Spieser derrière Nick Griffin dans le cortège du FN, lors de la manif anti-mariage pour tous du 13 janvier 2013.© Capture d'écran du Journal de France 2 / Fafwatch

À l'étranger aussi Marine Le Pen conserve des contacts avec des personnages sulfureux. En 2006, lors de la dernière « fête des Bleu-Blanc-Rouge», elle pose avec Manuel Andrino, le leader de la Phalange. Cette organisation fasciste espagnole est alors invitée officiellement à la rencontre annuelle du Front national. D'autres responsables du FN (Jean-Marie Le Pen, David Rachline) prennent aussi la pause avec les Phalangistes
Marine Le Pen en 2006 avec des membres de la Phalange, dont son dirigeant, Manuel Andrino (à gauche). 
Marine Le Pen en 2006 avec des membres de la Phalange, dont son dirigeant, Manuel Andrino (à gauche).© la-flamme.fr

Manuel Andrino, le leader de la Phalange, organisation fasciste espagnole.  
Manuel Andrino, le leader de la Phalange, organisation fasciste espagnole. © dr

En janvier 2012, la présidente du FN se rend aussi au très controversé bal de la Fédération des corporations pangermanistes, à l’invitation du FPÖ, le parti autrichien d'extrême droite. Ce rassemblement annuel de toute l'extrême droite européenne reçoit régulièrement des figures du négationnisme (comme John Gudenus, ex-FPÖ), des responsables internationaux d'extrême droite (le Vlaams Belang belge, le parti national-démocrate allemand – NPD –, le sulfureux Alexander Dugin du parti eurasiste de Russie).
Marine Le Pen y rencontre Martin Graf, député du FPÖ, membre d'Olympia, une corporation secrète interdite aux juifs et aux femmes dont les membres sont chargés de véhiculer, par des biais détournés, des idées néonazies, pangermanistes, antisémites et négationnistes.
 
Marine Le Pen au bal des ligues étudiantes pangermanistes, à Vienne, le 27 janvier 2012. 
Marine Le Pen au bal des ligues étudiantes pangermanistes, à Vienne, le 27 janvier 2012.© blaisegauquelin.com

En 2012, une photo circule, sur laquelle la présidente du FN pose avec Anthony et Grégoire, deux figures du milieu néonazi lyonnais – vraisemblablement en 2006, lors de la dernière « fête des Bleu-Blanc-Rouge », qui était la rencontre annuelle du FN. Anthony (à droite), batteur du groupe néo-nazi lyonnais Match Retour, a notamment participé à la tentative de rassemblement « contre les casseurs », le 22 octobre 2010 à Lyon, à l'issue de laquelle quelque 150 personnes ont été arrêtées.
Sur leurs tee-shirts, ils affichent des symboles nazis : une croix gammée arrondie avec une tête de mort (emblème des SS gardiens de camps) ; un détournement de la marque Londsdale en « LoNSDAPe », renvoyant au parti NSDAP d'Hitler. La présidente du FN assure alors n'avoir pas vu la croix gammée et minimise : « Depuis trois ou quatre ans, j’ai dû me faire photographier 10 000 fois, et encore. »

Marine Le Pen posant avec deux néonazis lyonnais, Grégoire (à gauche) et Anthony (à droite). 
Marine Le Pen posant avec deux néonazis lyonnais, Grégoire (à gauche) et Anthony (à droite).© dr

La famille Le Pen était aussi liée avec l'ancien député européen d'extrême droite Franz Schönhuber (décédé en 2005), auteur en 1982 d'un livre dans lequel il défendait son engagement dans les Waffen-SS :
Marine Le Pen avec Franz Schönhuber. 
Marine Le Pen avec Franz Schönhuber.© dr

Jean-Marie Le Pen et Franz Schönhuber, auteur de « Der Rebel », une biographie de Le Pen. 
Jean-Marie Le Pen et Franz Schönhuber, auteur de « Der Rebel », une biographie de Le Pen.© dr

Franz Schönhuber est l'auteur d'une biographie de Jean-Marie Le Pen intitulée « Le rebel ». 
Franz Schönhuber est l'auteur d'une biographie de Jean-Marie Le Pen intitulée « Le rebel ».© dr
 
 
Pendant plusieurs mois, Mediapart a accumulé une centaine de documents (photos, affiches, tracts, mails, captures d'écran), dont une partie exclusive, démontrant l'existence de liens entre le Front national et les groupuscules de l'extrême droite la plus radicale. Nous avons ensuite réalisé un travail de vérification de ces documents, avec l'aide de plusieurs sources (chercheurs, policiers), afin de les dater et d'en identifier les protagonistes.
Cette enquête a été réalisée en partie en collaboration avec le site d'information antifasciste Reflexes, dont certaines photos sont issues. Mediapart en a publié une version courte dans le magazine Polka de septembre-octobre 2013.
Sollicitée, Marine Le Pen n'a pas donné suite à notre demande d'entretien. De même que son bras droit, Florian Philippot, sollicité sur les liens entre la galaxie FN et le régime syrien, et Christian et Gauthier Bouchet, contactés à deux reprises via la responsable du FN de Loire-Atlantique. Frédéric Chatillon a été interviewé le 9 septembre. Contacté, Olivier Duguet n'a pas souhaité nous rencontrer et n'a accepté de répondre à nos questions que par email. Sur ses liens avec le régime syrien, il a simplement évoqué « une relation amicale » avec F. Chatillon « qui justifie que vous ayez pu m’apercevoir à ses côtés sur certains clichés à certaines occasions ».