samedi 11 octobre 2014

Sarkozy/Zemmour : les médias en font-ils trop ?


Selon certains, le fait que tous les jours, on fasse état des "affaires" judiciaires qui le concernent, ne peut qu'aider Sarkozy, tellement ces affaires vont aller en se dégonflant et font de l'ex-président, une victime.
Concernant Zemmour, certains (les mêmes que pour Sarko ?) prétendent que le buzz de samedi soir (dans l'émission de Laurent Ruquier : "On n'est pas couché") assurerait la promotion de son livre. Buzz repris un peu partout avec extraits de l'émission en sus.

- S'il est vrai que 2 affaires dans lesquelles le nom de Sarkozy était entendu (Bettencourt et Karachi) n'ont pas eu de suite pour lui, il n'en demeure pas moins que les principaux protagonistes sont mis en examen. Que l'ex-Président n'ait pas fait l'objet de poursuites parce que les éléments retenus contre lui sont insuffisants, est tout à l'honneur de cette justice, souvent vilipendée, notamment par lui-même. Que le nom de NS ait été cité ne relève pas du scandale à partir du moment où ce sont des proches qui sont poursuivis. Les autres enquêtes suivent leur cours et, toutes, encore, concernent son entourage.
L'affaire Bygmalion est symbolique sur le sujet. Voilà un système de fausses factures émises par une société pour imputer des dépenses électorales de la campagne des présidentielles de 2012 à l'UMP, parce qu'elles avaient crevé le plafond autorisé. Cela est reconnu tant par les dirigeants d'Event (filiale de Bygmalion) que par les "administratifs" de l'UMP. Plus personne ne conteste les faits... La seule question qui se pose est de savoir si N. Sarkozy était au courant de cette malversation. Il s'en défend... Soit ! Permettez-moi de me poser des questions sur la fiabilité d'un candidat (ex-président qui plus est) pas au courant des dépenses de sa campagne : même si on a confiance en son trésorier, on fait le point de temps en temps, ne serait-ce que parce que l'on signe des factures et que la hantise de tout candidat à une élection, c'est de ne pas dépasser le plafond imposé par la loi, sous peine d'invalidation ! De même, que penser d'un candidat potentiel à la magistrature suprême qui s'entoure de conseillers incapables de l'informer de ce qui se passe ! Si Sarkozy n'était pas au courant, c'est qu'il est incompétent. Incompétent de ne pas s'intéresser aux finances, incompétent de ne pas savoir s'entourer. Si, a contrario, il était au courant, alors sa carrière politique est terminée.  Alors pourquoi voudrions-nous que la presse ne s'intéresse pas à un tel événement majeur de la politique française, à savoir que N. Sarkozy ne sera plus jamais président de la République? C'est même un devoir pour les médias que de nous tenir informés... Ceux-ci font, là, leur boulot, même si  l'image de Sarko en prend un nouveau coup... Alors, évidemment, on peut imaginer que cette affaire Bygmalion (mais il y en a d'autres, notamment sur les promesses faites à un haut magistrat afin d'obtenir des informations, ou cette affaire de corruption présumée dans la vente d'hélicoptères au Kazakhstan, sans parler des sondages de l'Elysée confiés au copain Buisson sans mise en concurrence) fasse l'objet d'un vice de procédure ou que le jeu des appels ou pourvoi prolongent cette procédure et qu'ainsi Sarko puisse être candidat en 2017. On lui rappellera le cas de G. Dalongeville, ex-maire d'Hénin-Beaumont, condamné en première instance, et profitant du caractère suspensif de l'appel pour être candidat aux municipales de 2014 et se présentant comme le seul rempart contre le FN. Un cinglant 9% lui a fait comprendre que les électeurs n'étaient pas dupes...

- Eric Zemmour, lui, pense que le fait de ne pas être d'accord avec une majorité, même si elle est constituée d'experts ou de sachants, est suffisant pour affirmer qu'il a raison. Ainsi que Pétain ait défendu les Juifs français, que les féministes en font trop, que les homosexuels ne doivent pas avoir tous les droits, que les immigrés sont trop nombreux, toutes ces idées doivent être avérées pour vrai puisqu'elles vont à l'encontre de la "doxa", comme il dit, c'est-à-dire de la pensée communément admise. C'est vrai que le mariage des homosexuels et les combats des femmes pour l'égalité, pour ne prendre que ces exemples, ne vont pas de soi, et pourtant les Français les ont, aujourd'hui, admis. Le conservatisme de Zemmour, en accord avec les réflexes réactionnaires des Français et les positions du FN, ont un écho au point que ses partisans affirment qu'il dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Zemmour a le droit de s'exprimer même s'il heurte beaucoup de monde (je ne sais si vous avez vu la réaction de l'actrice principale québécoise du film "Mommy" de Xavier Dolan, lors de l'émission de Ruquier, offusquée par les constats péremptoires de Zemmour sur le Québec). Combattre les idées de Zemmour, c'est la même préoccupation que combattre les idées du FN, en démontrant la fausseté des arguments, les erreurs, les tromperies...
Et là je ne pense pas que c'est par le buzz médiatique que l'on y arrivera, mais par le débat et l'argumentaire. Or, c'est un long combat, difficile, car il faut être entendu et écouté. Zemmour et Le Pen savent jouer des médias, ils savent flatter les réflexes primaires basés sur la sécurité, la peur de l'Autre et la résistance au changement. Démontrer leur mauvaise foi n'est pas toujours facile, surtout quand les médias leur donnent systématiquement la parole, parce qu'ils savent que cela fera de l'audience. Je pense que ces médias ne remplissent pas leur rôle d'information, de respect du débat contradictoire et de l'esprit critique qu'ils devraient observer...

16 commentaires:

  1. Enfin la vérité, le journal Birute nous apprend que non seulement, le chien de papa a dévoré la chatte de bonde.com, mais en plus il a déchiqueté le chéquier de celle-ci; c'est la raison pour laquelle elle ne peut régler ses avocats et ses contraventions.Des nouvelles rassurantes pour le week end. signé BLACKBIRD

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  2. "A qui me louer? Quelle bête faut-il adorer? Quelle sainte image attaque-t-on? Quels cœurs briserai-je? Quel mensonge dois-je tenir? — Dans quel sang marcher?"
    Arthur Rimbaud.
    Pas grave, le principal, c'est de faire du papier et du fric. Valérie et zemmour, même combat.

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    1. A qui me louer.............pff;

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    2. À qui me louer ? Quelle bête faut-il adorer ? Quelle sainte image attaque-t-on ? Quels cœurs briserai-je ? Quel mensonge dois-je tenir ? — Dans quel sens marcher ?

      "Dans quel sens" ou "Dans quel sang" ( dixit Mary)

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    3. Gerard Pirlot: LA COLERE DE RIMBAUD:

      La caractéristique dominante de la personnalité de Rimbaud peut être identifiée, selon Gérard Pirlot, dans sa colère contre les autres (sa mère, les « inconscients » de la lettre à Demeny, c’est à dire tous les poètes qui l’ont précédé, les « nègres » dans ses lettres d’Afrique …). « Rimbaud n’en décolèrera jamais ! « j’en appelle, lui écrivait Verlaine de Londres, à ton dégoût de tout et de tous, à ta perpétuelle colère contre chaque chose » (p.187). Désert affectif qui accompagne toute sa vie, dont le Harar peut apparaître comme la « métaphore réelle ». À la racine de cette « colère », l’absence du père et sa conséquence : une quête d’affection entièrement reportée sur une mère « surmoïque » incapable d’y répondre.

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    4. Nous sommes d'accord.Rimbaud était aussi un pitoyable marchand d'armes sans scrupule. Et Céline était un pauvre antisémite... Mais, je n'arrive vraiment pas à ne plus aimer leurs mots et la beauté de leur verbe. C'est ainsi.

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    5. Et c'est très bien que cela soit ainsi. Mary.

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  3. EXTRAIT DU figaro.fr ( Serge Moatti)

    Votre portrait de Jean-Marie Le Pen est chargé d'empathie. Ne craignez-vous pas d'être accusé de complaisance?
    Mettons-nous d'accord sur les mots. L'empathie ne signifie pas nécessairement la sympathie. Il s'agit plutôt de se mettre dans la tête des gens. Toute ma méthode d'intervieweur consiste à être dans l'empathie, à être le plus proche possible de mon sujet. Cela me permet de faire parler mes interlocuteurs librement. Si j'avais passé mon temps à traiter Jean-Marie Le Pen de «facho», le dialogue aurait été impossible. Ma rencontre avec lui a été la rencontre entre deux libertés, la mienne et la sienne. Et une curiosité, évidemment la mienne. Le tout sans complaisance.
    Mais en vérité, je n'ai pas compris l'entreprise de «diabolisation» dont il a été l'objet de tant de médias qui n'ont eu comme résultat visible que de le faire monter dans l'opinion. Avoir été considéré comme un réprouvé, un exclu, un anti-système, l'a en fait arrangé, et lui a donné paradoxalement une popularité qui s'est traduite progressivement dans les urnes.

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    1. Il ne faut pas dialoguer avec le pen, il faut le combattre. Ce n'est pas la diabolisaion qui fait monter le pen, mais justement la dédiabolisation, la crise et le besoin des journalistes de faire du sensationnel et du fric. Quand il était diabolisé , à juste titre, lorsque la crise n'était pas si forte, il tournait autour de scores très bas. Il retournera dans les poubelles, très vite, lui et toute sa clique.

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    2. Finalement, si l'on en croit Moatti, la diabolisation, ça ne marche pas ! La dediabolisation semble en panne. Que faire ?

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    3. Tout ce tapage n'a qu'un seul but. Détourner l'attention du vrai problème. Que font les représentants pour ceux qui les ont élus. Le problème n'est pas le fascisme. Le problème vient de ceux qui le nourrissent.

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    4. Sortir de la crise, faire une politique de gauche réellement et au niveau européen ( l'Allemagne est en panne aussi, ce sera peut être le début de cette réaction européenne anti capitalisme). La diabolisation marche.Mais elle doit être faite par de nouvelles têtes non compromises, de nouveaux mouvements, des intellectuels qui pour l'instant se taisent. Le silence tue.

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    5. L'enrichissement de la classe dirigeante tue.

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  4. Il existe des êtres merveilleux sur cette terre. Celui là habite Vannes. C'est un patron pêcheur humaniste, aux faux airs de Popeye et aux bras tatoués, grand et baraqué. C'est un personnage " D'Eldorado" de Gaudé. Mais lui, il respire pour de vrai. Rares sont les femmes ou les hommes que j'admire. Il en fait partie, il navigue contre l'inhumanité ambiante et il est vivant. Tant sont morts et que l'on croise dans les rues.
    Je souhaite à ma fille, de rencontrer et de travailler avec de tels êtres.Qu'ils l'inspirent. Elle navigue actuellement au large,sur un petit thonier loin de Lampedusa.

    "Notre héros du jour ,Philippe Martinez, marin, a sauvé 1.840 migrants d'une mort certaine

    "Au début on le fait parce qu’on se sent obligés, et après, c'est un peu comme dans la liste de Schindler, on veut en sauver le plus possible"
    "Les rescapés que j’ai pu sauver m’ont raconté que d’autres bateaux passaient à côté sans s’arrêter"
    " A Vannes, beaucoup m'ont félicité. Mais d'autres m'ont dit : " Pourquoi tu as fait ça. Tu trouves qu'il y en a pas assez comme ça en Europe? ... C'est ça la France, ce mélange".

    Nous n'avons jamais autant produit de richesses et de biens matériels. Nous n'avons jamais bénéficié d'une telle puissance technologique.De quelle autre richesse manquons-nous?

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  5. Il y a des cas antérieurs, quasiment similaires. Voir par exemple Georges Suarez.
    "Georges Suarez (1890-1944) : Juif et fasciste. Ecrivain, essayiste et journaliste. Pacifiste, puis collaborationniste. Il fut le premier journaliste condamné à mort lors de l’épuration. Il est proche de Bertrand de Jouvenel et de Fernand de Brinon. En 1935, aux côtés de Drieu La Rochelle, Paul Marion et Pierre Pucheu, il se rapproche du Parti Populaire français (PPF) de Jacques Doriot, puis après 1940, des collaborationnistes. Condamné à mort en 1944, il est fusillé le 9 novembre. "

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  6. De êtres merveilleux, il en existe partout, a Vannes, a Lorient, à Lille et ailleurs. Bravo à celui qui a sauvé tant de vie et honte à ceux qui ont fait semblant de ne pas voir. Sans minimiser quoique ce soit concernant le pêcheur de Vannes, il n'a fait que son devoir......les autres s'ils sont identifiés, méritent la prison et pour longtemps.

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